Salah Hamouri restera en prison : le MRAP exprime son indignation (6 articles)

mercredi 29 juillet 2009.
 

La Commission israélienne, réunie dans la prison de Gilboa dimanche 26 juillet, a refusé la demande de libération du jeune franco-palestinien : Salah restera en prison ! Le MRAP exprime son indignation devant ce nouveau déni de droit commis par un tribunal d’occupation, ce qui est illégal au regard du droit international.

Salah Hamouri a été condamné à 7 ans de prison pour avoir commis le « crime » de passer devant le domicile du rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti religieux d’extrême droite SHAS, mais en quoi passer devant le domicile d’une personnalité fut elle d’extrême droite est il un « crime » ? Il a été contraint par la « justice » israélienne d’utiliser la formule du « plaidé coupable » pour éviter 14 années d’emprisonnement. Il est l’un des 11 000 prisonniers politiques palestiniens , dont 350 mineurs, détenus, après avoir été torturés , dans des conditions inhumaines.

Pour justifier le refus de libération, le juge a déclaré à Salah Hamouri « vous n’êtes pas guéri » ! Guéri de quoi ? De ce « mal incurable » comme l’appelait le poète palestinien Mahmoud Darwich qui consiste a espérer la création d’un Etat palestinien viable conformément aux résolutions des Nations Unies ?

Salah Hamouri est français, le Président Sarkozy n’avait il pas promis « d’aller chercher les détenus français où qu’ils se trouvent » ? le MRAP s’indigne du silence incompréhensible du quai d’Orsay et de l’Elysée au sujet de Salah et du deux poids deux mesures que cette attitude constitue. Le gouvernement français doit sortir de ce silence complice et exiger la libération de Salah dans les plus brefs délais.

Le MRAP réaffirme à Denise Hamouri, la mère de Salah son entière solidarité, il continuera à se mobiliser avec le comité pour la libération de Salah pour que soit mis fin à cette insupportable injustice.

Paris le 27/07/2009

1) Salah Hamouri reste en prison !

Le jeune Franco-palestinien s’est vu refuser une demande de libération alors qu’il a purgé la moitié de sa peine. Paris doit interpeller publiquement Tel-aviv. Pour Denise Hamouri, la mère de Salah, seule la pousuite de la mobilisation pourra le tirer de l’oubli.

La nouvelle est tombée, hier en fin de matinée, comme un couperet. La demande de libération déposée par le défenseur de Salah Hamouri, puisque le jeune homme a déjà purgé la moitié de la peine pour laquelle il a été condamné, a été purement refusée par un juge. Une nouvelle sentence, en quelque sorte, qui s’abat sur les épaules de notre compatriote. Car la nationalité française est la seule qu’il possède puisque les Palestiniens se voient toujours refuser la création de leur État, malgré les multiples promesses occidentales, malgré les déclarations israéliennes.

C’est qu’en l’espèce le cas de Salah Hamouri est exemplaire de ce qui arrive à tout un peuple. Soit les Palestiniens vivent sous occupation, comme à Jérusalem-Est, comme en Cisjordanie dont les principales routes sont contrôlées par l’armée israélienne et régulièrement l’objet d’incursions militaires, soit on les vire purement et simplement de leur lieu d’habitation à l’occasion de la construction et de l’annexion de territoires palestiniens à Israël. Soit encore, comme à Gaza, une population est affamée, encerclée et massacrée par une armée d’occupation.

Salah Hamouri est pourtant innocent. Il l’est d’abord parce que ses juges, malgré leur volonté et leur arbitraire, n’ont pas réussi à prouver la culpabilité de Salah dans ce qu’ils présentent comme une affaire de « terrorisme ». Et pour cause ! Depuis quand passer devant le domicile d’une personnalité (en l’occurrence un rabbin israélien) serait-il d’extrême droite, relèverait d’un crime, pis, d’une tentative d’assassinat ? Visiblement, s’agissant d’Israël, plus la ficelle est grosse plus ça passe. Autre anomalie : le tribunal qui a « jugé » Salah Hamouri est évidemment illégal au regard du droit international puisqu’il s’agit d’un tribunal militaire d’occupation. D’ailleurs, ce « jugement » n’est survenu qu’après trois ans de détention. Un fait habituel pour les Palestiniens. C’est la détention administrative, qui peut être prolongée aussi longtemps que le décident les chefs militaires israéliens. Qui pourrait donc soutenir que Salah est coupable uniquement parce que le marché qui lui a été proposé est ignoble : « Tu dis que tu es coupable et on te donne sept ans. Tu nies et tu reçois le double » ?

Nicolas Sarkozy reçoit publiquement les parents de Gilad mais ignore ceux de Salah.

Ce qui est préoccupant dans cette affaire est qu’Israël, visiblement, se moque de la France. Selon nos informations, le tribunal qui a statué hier n’a même pas évoqué sa qualité de Français. Ce qui montre que les autorités françaises, qui ne cessent de réclamer la libération du Franco-Israélien Gilad Shalit, sont beaucoup moins déterminées s’agissant de Salah Hamouri. C’est ce qu’a bien compris Tel-Aviv. Nicolas Sarkozy reçoit publiquement les parents de Gilad mais ignore ceux de Salah. Devant la presse, le président français évoque le nom du soldat franco-israélien, il est muet concernant l’étudiant franco-palestinien. Au minimum, la décision prise hier montre non seulement les limites mais le peu de résultat de la diplomatie silencieuse, telle que prétend l’appliquer le ministère français des Affaires étrangères avec Salah. Pis, à l’Élysée on continue de prétendre que l’attitude de Salah Hamouri n’aiderait pas à faire avancer son dossier parce que, « à aucun moment », il n’a souhaité « exprimer de regrets et favoriser ainsi une éventuelle mesure de clémence ». Si, comme l’écrivait Cédric Goubet, le chef de cabinet de Nicolas Sarkozy, « la France continue de solliciter auprès des autorités politiques et judiciaires israéliennes un geste de clémence », il convient non seulement de persévérer mais, surtout, de faire efficacement pression. Parce que cette justice n’est pas une justice démocratique dès lors qu’elle agit en territoires occupés et qu’elle entend juger des gens pour faits de résistance. On ne peut s’empêcher de penser que cette attitude française à quelque chose à voir avec l’incroyable mansuétude de la France et de l’Union européenne, qui commence même à trancher avec les menaces américaines, vis-à-vis d’Israël.

Jean-Claude Lefort, qui préside l’Association France Palestine solidarité (AFPS) et est à l’origine de la création du comité pour la libération de Salah Hamouri, estime qu’« il convient de préparer, sous toutes les formes possibles, les manifestations d’indignation vers l’Élysée. Car si Salah est en prison, la raison est claire : le président n’a pas fait et voulu faire ce qu’il fallait ! ». Hier, en fin d’après-midi, les autorités françaises n’avaient toujours pas réagi à ce maintien en détention de Salah Hamouri. Depuis Jérusalem, l’Agence France Presse n’a pas non plus daigné envoyer une dépêche aux médias de France et du monde.

Pierre Barbancey

2) Pour Salah, Sarkozy doit intervenir publiquement

Ce dimanche 26 juillet 2009, une commission se réunit pour décider si Salah Hamouri sera libéré. Il est emprisonné à Gilboa depuis 1598 jours. Des milliers de personnes exigent l’intervention des autorités françaises. Nicolas Sarkozy doit l’entendre et interpeller les autorités israéliennes. Salah Hamouri, notre compatriote, va-t-il recouvrer la liberté dimanche ?

Depuis le lancement de la campagne pour la libération de Salah, relayée par l’Humanité, des milliers de personnes ont exprimé leur émotion en signant la pétition. Émotion d’abord devant ce déni de justice que représente la condamnation de Salah par un tribunal militaire d’occupation et donc non reconnu par le droit international. Les autorités israéliennes ne cherchent même pas à travestir quoi que ce soit. Ce qui leur importe, qu’il y ait eu faute ou non c’est de montrer aux Palestiniens que leurs moindres gestes, leurs moindres déplacements peuvent être sanctionnés. Nul besoin de montrer la culpabilité d’un accusé. Comme si le simple fait d’être Palestinien était déjà condamnable. Émotion encore - surtout - devant l’attitude des autorités françaises. Nicolas Sarkozy, si prompt à défendre les Français « où qu’ils soient » - de fait il l’a montré au Tchad avec l’Arche de Zoé, au Mexique avec Florence Cassez, en Colombie avec Ingrid Betancourt et plus récemment au sujet de Clotide Reiss, emprisonnée en Iran. sans oublier le soldat franco-israélien Gilad Shalit, arrêté par la résistance palestinienne alors qu’il était en opération avec une patrouille israélienne, qui semble être la préoccupation première du président de la république, dont le conseiller diplomatique, Jean-David Levitte, a même plaidé la cause auprès… du président syrien Bachar al-Assad.

De Salah Hamouri, il n’en a jamais été question dans les déclarations publiques du président français. Si la campagne menée par le comité de soutien à Salah a forcé l’Elysée a recevoir Denise Hamouri, il y a quelques semaines, Nicolas Sarkozy n’a pas daigné se déplacer. Un de ses conseillers s’en est chargé. Depuis, silence. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, peut bien expliquer que la « diplomatie silencieuse » est plus efficace, on ne comprend pas pourquoi ce qui serait valable pour Salah ne le serait pas pour Gilad. Et inversement.

D’ici dimanche, il est encore possible de faire entendre la voix de la démocratie et de la justice.

En l’occurrence, il semble bien que les autorités françaises, l’Élysée et le Quai d’Orsay, ne veulent pas ennuyer leurs amis israéliens parce que toute leur politique se résume à un soutien inconditionnel à la politique de Tel Aviv. Alors que les critiques sont fortes à Washington, que les États-Unis envisagent des sanctions financières contre Israël, Paris a reçu le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu qui poursuit pourtant la colonisation des territoires palestiniens.

Salah Hamouri, notre compatriote, va-t-il recouvrer la liberté dimanche ? C’est ce que nous espérons. Une liberté à laquelle il peut prétendre, y compris au regard du droit israélien. Il est à craindre que les autorités israéliennes n’assortissent une possible libération de Salah d’un bannissement. Il serait libéré mais devrait quitter ses parents et ses camarades. Il ne pourrait pas retourner à Jérusalem-est, occupée par Israël. D’ici dimanche, il est encore possible de faire entendre la voix de la démocratie et de la justice. C’est à cela que nous invitons les lecteurs de l’Humanité et, au-delà, tous ceux qui sont épris de liberté. Le comité de soutien à Salah Hamouri est riche de cette diversité française. Nicolas Sarkozy doit l’entendre et interpeller les autorités israéliennes.

Pierre Barbencey

3) Faisons respecter les droits de l’homme pour Salah Hamouri

Qui a déjà entendu parler de Salah Hamouri ? Pas grand monde, il faut croire.

Salah Hamouri est le fils d’un Palestinien de Jérusalem-est et d’une Française, c’est-à-dire qu’il est aussi Français que Gilad Shalit, le jeune soldat franco-israélien prisonnier d’un groupe armé de Gaza.

Depuis trois ans et demi, Salah Hamouri est prisonnier d’un autre groupe armé : les Forces de Défense Israéliennes. Après trois ans de détention sans jugement, Salah Hamouri a eu le choix entre reconnaître les faits qui lui étaient reprochés et être condamné à sept ans d’emprisonnement ou ne pas les reconnaître et être condamné à quatorze ans d’emprisonnement.

Bien qu’il ait toujours nié, bien que l’armée israélienne ait été incapable de produire un seul témoin ou le moindre début de preuve, confronté à ce choix (pour autant que c’en soit un), Salah Hamouri a finalement reconnu les faits. Il est donc aujourd’hui considéré comme un terroriste et doit purger le reste de sa peine.

Quels sont au juste les faits qui sont reprochés à Salah Hamouri qui justifient une telle rigueur ? D’être passé devant le domicile du rabbin Ovadia Yossef (figure éminente du parti Shass, extrême-droite religieuse) en voiture accompagné d’amis qui sont (ou seraient) militants du FPLP (Front de Libération Populaire de la Palestine). Le rabbin Ovadia Yossef est célèbre pour ses diatribes anti-arabes et son domicile est donc sous surveillance constante.

Trois mois plus tard, lors d’un contrôle, Salah Hamouri est arrêté. On lui reproche d’être membre du FPLP (ce que lui et le FPLP nient) et d’avoir eu l’intention de commettre un attentat contre le rabbin Yossef. Vous avez bien lu : d’avoir eu l’intention. Depuis, Salah Hamouri fait partie des milliers de prisonniers palestiniens parce qu’il aurait eu une intention.

Et quels sont les faits que reconnaît Salah Hamouri ? D’être passé devant le domicile du rabbin Ovadia Yossef sur la suggestion d’un ami, Moussa Darwish. Lea Tsemel, avocate et militante israélienne des droits humains, raconte :

« Ils ont roulé au ralenti, vu une caméra, fait demi-tour et n’en ont plus parlé après. Les enquêteurs n’ont trouvé aucune arme et aucun élément susceptible de prouver qu’ils étaient décidés à passer à l’acte. Il s’agit d’un acte stupide, une bravade, rien de plus. »

Fin des velléités d’assassinat, début du complot selon la justice militaire israélienne.

Ces derniers jours, Israël a décidé, dans le cadre du soutien politique à Mahmoud Abbas, de libérer 227 prisonniers palestiniens. Salah Hamouri n’en faisait pas partie.

Gilad Shalit et sa famille bénéficient de toute la sollicitude de la Présidence de la République et du Quai d’Orsay, ce qui est tout à fait normal. Salah Hamouri et sa famille bénéficient de l’indifférence des mêmes, ce qui me paraît déjà moins normal. Gilad Shalit est citoyen d’honneur de la Ville de Paris. Salah Hamouri n’est citoyen d’honneur de nulle part.

Il ne s’agit pas de s’indigner des soutiens dont bénéficient Gilad Shalit et sa famille. En revanche, on est en droit d’attendre une action plus vigoureuse en faveur de Salah Hamouri.

La justice militaire israélienne ne vaut ni plus ni moins que toutes les justices militaires, c’est-à-dire pas grand chose, particulièrement dans un pays soumis alors à une réelle pression terroriste. Mais enfin, le dossier est particulièrement vide : encore une fois, c’est une intention qui est reprochée à Salah Hamouri.

On a connu la diplomatie française plus enthousiaste, par exemple lorsqu’il s’est agi de secourir les infirmières bulgares et un médecin palestinien, pourtant condamnés par la justice libyenne dans des circonstances étonnamment similaires. Eux aussi avaient reconnu les faits parce qu’ils étaient soumis à ce qu’on peut sans exagération appeler un chantage judiciaire. Ou même lorsqu’il s’est agi d’aller libérer les membres de l’Arche de Zoé, pourtant condamnés pour des faits autrement consistants.

Chacun de nous a des positions, des préférences ou des soutiens divers. Pourtant il ne s’agit pas d’être sioniste ou anti-sioniste, pro-israélien ou pro-palestinien : j’ai la faiblesse de croire que les pro-israéliens seront suffisamment attachés à ce pays qui leur est cher et aux valeurs qu’il prétend promouvoir pour s’associer à tous les défenseurs des droits humains

4) Appel du Comité national de soutien à Salah Hamouri

Liberté sans condition pour Salah Hamouri !

Jeune franco-palestinien de Jérusalem-Est occupée, condamné sans preuve pour une intention d’attentat qu’il n’a jamais eue, Salah Hamouri risque aujourd’hui d’être expulsé vers la France.

Depuis plus de quatre ans, Salah Hamouri, 24 ans, croupit dans une prison israélienne

Selon la « loi » israélienne concernant les tribunaux militaires, aucune « remise de peine » ne peut intervenir avant les deux tiers de la peine exécutée – soit en juillet prochain pour Salah qui a été condamné à 7 ans de prison.

Or, des éléments qui nous parviennent nous amènent à considérer avec gravité qu’une telle demande de remise de peine risque fort d’aboutir non pas à la libération mais à l’extradition de Salah, à son bannissement, et donc à une interdiction à vie pour lui de retourner vivre avec les siens à Jérusalem-Est occupée.

Cette perspective inacceptable ne serait pas le seul résultat du changement du gouvernement en Israël. Elle signerait la responsabilité des autorités françaises qui se sont refusé à donner suite à nos demandes, paralysées qu’elles étaient à ne suivre que les vues de la force d’occupation israélienne au lieu de placer au dessus de tout la défense de la liberté d’un franco-palestinien victime de cette occupation. C’est cette dernière qui devrait formellement être condamnée et non pas Salah.

Salah Hamouri a été condamné par un tribunal militaire israélien installé en Cisjordanie occupée. Ce tribunal est illégal en son principe, ce qui devrait suffire à invalider cette condamnation aux yeux de la France.

Cette situation que nous n’avons jamais acceptée est aujourd’hui à un moment crucial. Il peut et doit être libéré et retourner vivre chez lui à Jérusalem.

C’est pourquoi, considérant les derniers développements évoqués, nous appelons à redoubler d’efforts, partout en France, pour que la double exigence que porte le mouvement en sa faveur soit enfin admise par les autorités françaises, en premier lieu par le Chef de l’Etat.

1. Que les parents de Salah Hamouri, franco-palestinien, soient reçus à l’Elysée comme l’ont été toutes les familles dont l’une ou l’une des leurs étaient dans des situations difficiles à l’étranger. Toutes ont été reçues sauf une : la famille de Salah Hamouri que le Président refuse obstinément de recevoir. Elle doit être reçue à l’Elysée comme toutes les autres. Cette rupture d’égalité, contraire aux fondements de notre République, n’est pas acceptable.

2. Devant les éléments rappelés au début, l’exigence d’obtenir sa libération pure et simple est incontournable, ce qui suppose une réelle action des autorités françaises qui ne manquent pas de moyens pour l’obtenir.

En conséquence, devant le danger évoqué d’une extradition de Salah en lieu et place de sa libération, possible et nécessaire, nous appelons à des rassemblements, des délégations, des initiatives multiples pour tout à la fois continuer à faire connaître le « cas » de notre jeune compatriote et pour faire aboutir la double exigence du « Comité national de soutien à Salah Hamouri ».

Il n’y a pas une minute à perdre. Il y a urgence.

Que de partout, dans la diversité du rassemblement opéré, des initiatives multiples, larges et efficaces soient envisagées.

Nous ne laisserons pas Salah et sa famille dévorés et broyés par une justice militaire d’occupation aux ordres du pouvoir israélien. Nous ne pouvons admettre en conscience que les simples règles du droit ne soient pas appliquées par Israël et ne soient pas exigées par la France pour un citoyen français, égal aux autres.

5 ) Lettre de Salah Hamouri écrite dans sa prison…

« Le peuple palestinien a vécu beaucoup de tragédies pendant ces 61 dernières années à cause de l’occupation israélienne qui a expulsé de force le peuple palestinien de sa terre. Ils ont commis beaucoup de massacres et il y a eu beaucoup de morts.

Le monde n’a pas bougé. Notre devoir, nous les Palestiniens, est de protéger notre peuple. Pour cela il nous reste que la résistance, qu’elle soit culturelle ou économique, pour libérer notre terre.

Il y a des morts et des blessés dans cette lutte. Et il y a aussi des prisonniers. Les prisonniers palestiniens sont des prisonniers politiques. Ce ne sont ni des voleurs, ni des criminels et encore moins des « terroristes ». Mais Israël se refuse à appliquer le droit international. Envers ces prisonniers c’est la « justice militaire » qui leur est appliquée.

Il ta plusieurs étape dans la vie d’un détenu palestinien. La première c’est la période d’interrogatoire. L’enquêteur emploie tous les moyens pour faire parler le détenu afin qu’il fasse des aveux qui seront ensuite utilisés contre lui au tribunal militaire.

Les divers moyens utilisés sont tous : la force. Il s’agit de terroriser le prisonnier, de le menacer de tortures et de lui dire qu’il passera toute sa vie en prison s’il n’avoue pas.

Un membre de la famille peut être amené (père ou mère) et le prisonnier le voit derrière une vitre teintée pendant qu’il est interrogé. Ensuite on ne nous laisse pas dormir : on est interrogé pendant 20 heures de suite attaché à une chaise, les mains dans le dos et les pieds liés. Pendant les quelques heures qu’il nous resterait pour dormir et se laver un peu, on ne peut pas : tout est sale, on st dans le noir dans une cellule de 5 mètres avec des toilettes.

On n’a plus la notion du temps. Du jour ou de la nuit. Plus de repères.

Cette première étape peut durer jusqu’à 6 mois. Ensuite le prisonnier sera transféré dans une prison centrale où la vie changera un peu. Mais il faut que je m’arrête d’écrire. Déjà… »

Salah Hamouri

Prison de Gilboa Le 22 octobre 2008


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