Rocard et Cohn Bendit en soutien de Sarkozy sur la taxe carbone (5 articles)

vendredi 31 juillet 2009.
 

1) Sarkozy carbonise allègrement ROCARD

2) Cohn-Bendit : "Sarkozy doit tenir bon sur la taxe carbone, une mesure révolutionnaire"

3) Communiqué du NPA. Taxe carbone : inefficace écologiquement, injuste socialement

4) Taxe carbone "hold up fiscal sur le mode de la vignette" Article de L’Humanité

5) Taxe carbonne : Rocard calme le jeu, Cohn-Bendit s’enflamme pour défendre cette proposition

1) Sarkozy carbonise allègrement ROCARD ( Billet d’humeur du PG 34)

Source : http://partidegauche34.midiblogs.com/

Le PS est en passe de réussir un recyclage sinon durable mais à coup sûr insoutenable de ses éléphants au parc du Sarkoland où semble-t-il l’herbe est plus verte ou rose, à la fin avec eux tous on sait plus...

Depuis le début du siècle passé, on nous a viré de nos campagnes pour nous parquer à la périphérie des belles villes dans des clapiers à lapins, définitivement dépossédés de nos métiers de paysans, d’artisans, de commerçants sédentaires ou itinérants."Pourtant que la montagne est belle..."

Aujourd’hui, nous ne sommes plus que des ouvriers spécialisés et au mieux ces employés lambda d’une firme invisible qui licencie à tour de bras.

J’ai pas choisi ce mode de vie où faute de vrais transports en commun, faut une bagnole et son gas-oil pour aller gagner son pain. J’ai pas non plus choisi toutes ces tonnes d’emballages plastiques que nous refile PROMODES à chacun de nos achats.

Cher Rocard, tu dis qu’il faut préférer le bois au béton : as-tu réfléchi et compris que notre premier piège à carbone (gaz à effet de serre) réside justement dans l’impérieuse et urgente nécessité de préserver à tout prix les derniers hectares de forêts primaires ?

Rocard, tu dis vouloir nous taxer lourdement pour un mode de vie et de déplacement imposé et douloureusement subi : celui du produire plus pour consommer toujours plus. Pas de bagnole et son gas-oil : c’est pas de travail et pas d’avoine. Nous sommes tous des travailleurs précaires ! Maintenant que tu es depuis des lustres de l’autre côté du miroir, avant tout début de proposition, pense un peu à nous. Fais changer les vraies règles du jeu, assez d’enfumage !

La taxe carbone est une généreuse idée si tu proposes qu’on l’applique aux vrais dévoreurs de notre belle planète. Tout le monde n’a pas la santé pour pédaler quotidiennement des dizaines de kilomètres. Alors, camarade Rocard, un peu de courage ...

2) Interview de Cohn-Bendit : "Sarkozy doit tenir bon sur la taxe carbone, une mesure révolutionnaire"

L’ancien Premier ministre Michel Rocard préconise la mise en place, dès 2010, d’une taxe carbone s’appliquant aux énergies fossiles, mais aussi à l’électricité. Le coût serait de 32 euros par tonne de CO2 émise l’an prochain et de 100 euros à compter de 2030. La taxe aux frontières, frappant les pays ne respectant pas les normes environnementales, semble, quant à elle, irréaliste à court terme : samedi, en Suède, la plupart des pays de l’Union européenne, dont l’Allemagne, ont indiqué qu’elle présenterait une "vraie menace" pour le succès des négociations de Copenhague, dans quatre mois. A défaut, l’Union exige des engagements clairs des pays en développement. L’aide qui leur sera fournie en contrepartie d’un "développement économique peu polluan " pourrait atteindre 30 milliards d’euros. Daniel Cohn-Bendit invite le chef de l’Etat français à ne pas reculer sur la taxe carbone.

En période de crise, créer un impôt nouveau vous semble-t-il acceptable ?

Ce n’est pas un impôt nouveau ! C’est une taxe qui rapportera 8 milliards d’euros l’an prochain et qui doit être redistribuée aux ménages et aux entreprises. Les Français doivent comprendre que la contribution climat-énergie n’est pas fatale : si vous faites des économies d’énergie, vous consommez moins et vous payez moins. C’est une mesure révolutionnaire, le début d’une transformation de l’impôt : moins imposer le travail et entrer dans l’ère de l’impôt écologique, en imposant l’utilisation de l’environnement.

Comment faut-il redistribuer le produit de cette contribution ?

C’est le plus compliqué. D’après moi, la redistribution doit se faire en fonction du niveau de vie des familles, en tenant compte du nombre d’enfants. Il est évident qu’une redistribution à un ménage au Smic doit être plus importante que pour quelqu’un qui gagne 500.000 euros par an. Il faut aller vers les revenus les plus bas, soulager ceux qui ont un trajet important pour se rendre à leur travail et ceux qui travaillent à la campagne. La contribution climat-énergie ne peut voir le jour que si elle est socialement juste et équitable.

32 euros par tonne de CO2 émise, n’est-ce pas excessif ?

32 euros, cela me paraît juste. Comme il est juste de prévenir qu’on augmentera de 5% par année. Le réduire de plus de 60% pour arriver à 15 euros serait complètement aberrant...

Craignez-vous que la montagne accouche d’une souris ?

Je ne vois pas pourquoi un président de la République qui dit "je n’ai peur de personne et en tout cas pas de mon ombre" reculerait sur cette question. Il faut tenir bon, jusqu’au bout, parce que c’est une idée juste, proposée d’ailleurs par le Grenelle de l’environnement. Et il faut, surtout, arrêter de faire le lien avec la taxe professionnelle. Ne mélangeons pas l’eau et le feu ! Ne commettons pas d’erreurs pour essayer de calmer les lobbies industriels. Ce serait avancer d’un pas et reculer de deux.

Est-il normal que les ménages soient taxés à hauteur de 32 euros alors que les entreprises le sont à hauteur de 15 euros sur les marchés des quotas européens ?

Le problème n’est pas le niveau de taxation des ménages mais celui de l’industrie à forte consommation d’énergie. C’est une contradiction importante au niveau européen, qui témoigne de la force des lobbies industriels et contre laquelle les Verts se sont déjà beaucoup battus, au niveau européen. L’incitation à consommer moins d’énergie fossile et à privilégier d’autres ressources est clairement insuffisante pour ces industries.

Mais est-il réaliste d’imposer un coût de 32 euros sur les marchés européens ?

Réaliste ou pas, c’est nécessaire. L’europe se veut à l’avant garde de la lutte contre le réchauffement climatique. Nous avons la grande conférence de Copenhague en décembre. Si l’Europe n’a pas des propositions claires, nous n’arriverons plus à nous attaquer aux émissions de CO2. Si nous n’agissons pas fortement tout de suite, nous aurons des dégâts matériels liés au réchauffement climatiques qui nous coûteront beaucoup plus cher.

Pourquoi jugez-vous légitime de taxer l’électricité alors que la part issue des énergies fossiles est extrêmement minoritaire ?

Plus la consommation d’électricité augmente, plus EDF fait appel à ses centrales à charbon pour suivre la demande. C’est donc l’ensemble de la consommation d’électricité qu’il faut limiter. Par ailleurs, il faut se mettre dans la tête que le recours à l’énergie nucléaire ne peut pas durer indéfiniment. Son prix n’a aucun lien avec le marché réel : il ne tient compte ni de la construction des centrales, ni des coûts de stockage et de démantèlement, ni de l’assurance contre les risques écologiques. La situation est aberrante.

La France peut-elle mettre en oeuvre la taxe carbone sans être suivie par l’ensemble de l’Europe ?

La contribution doit être mise sur la table au niveau européen, dès cette année. Ce sera difficile - il faut l’unanimité - mais je crois qu’avec la présidence suédoise, nous pouvons y arriver. C’est ainsi que nous parviendrons à mettre en adéquation les charges pesant sur les familles et sur l’industrie à forte consommation d’énergie. Les pays les plus hostiles sont ceux qui ont un besoin évident de rattrapage économique, donc les nouveaux entrants d’Europe de l’Est. Dès lors, il est indispensable que l’Europe investisse massivement vers ces pays et leur permette de transformer leur industrie et de réduire leur dépendance au charbon. Nous devons y arriver tous ensemble.

Une taxe aux frontières de l’Europe est-elle également nécessaire ?

S’il y a une contribution climat-énergie au sein de l’Europe, elle doit exister à l’entrée en Europe. Sans cela, ça ne fonctionne pas. Dans son nouveau règlement, l’Organisation mondiale du commerce indique d’ailleurs que les contributions écologiques ne sont pas contraires au marché, que c’est une régulation légitime.

Depuis les européennes, Nicolas Sarkozy a multiplié les interventions sur le thème de l’écologie. Préoccupation sincère ou tentative de récupération ?

Je ne suis pas le "psy" personnel de Nicolas Sarkozy. S’il met en place une contribution climat-énergie qui va au bout de la logique, c’est juste. Le reste ne m’intéresse pas.

3) Communiqué du NPA. Taxe carbone : inefficace écologiquement, injuste socialement

Les dépenses énergétiques représentent déjà 2 300 euros en moyenne pour un foyer, soit plus d’un mois de revenus pour de très nombreux ménages.

Le rapport de M. Rocard propose au gouvernement, pour lutter contre le changement climatique, une ponction supplémentaire de 300 euros, à la compensation aléatoire et partielle. Alors que le droit à l’énergie doit être un droit fondamental pour tous, avec la taxe carbone il deviendra de plus en plus un luxe.

Plus de 50% des 8 milliards d’euros par an récupérés par l’Etat serait ponctionné sur les ménages. La tentation sera forte d’utiliser ce pactole pour compenser la disparition de la taxe professionnelle ou pour offrir aux patrons un allégement de charge sociale.

Sous prétexte de lutte contre le changement climatique, le gouvernement ferait payer aux travailleurs un nouveau cadeau au patronat.Le projet de taxe carbone doit être abandonné.

Baisser de 80 à 95% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 exige des changements économiques, sociaux et structurels profonds.

Pour faire face aux défis climatiques qui nous attendent, il est urgent de prendre des mesures radicales : transports en commun gratuits et de qualité, plan de réhabilitation des logements mis en œuvre par un nouveau service public du logement et financé grâce aux surprofits des compagnies pétrolières et gazières, programme public de développement de l’énergie solaire financé par la réorientation des crédits actuellement alloués au nucléaire, remise en cause de l’éloignement domicile-travail, de l’éclatement au niveau mondial du processus de production qui fait exploser le transport et le rejet de CO2.

Le 23 juillet 2009.

4) Taxe carbone "hold up fiscal sur le mode de la vignette" Article de L’Humanité

Michel Rocard, président de la commission des experts, a indiqué le 22 juillet sa volonté de créer une taxe carbone afin d’inciter les gens à moins consommer d’énergies fossiles -gaz, pétrole, charbon- dès le 1er janvier 2010.

"En gros, il s’agit de ça" a déclaré l’ancien premier ministre Michel Rocard sur France Inter, à propos d’un article publié dans Les Echos et qui annonce l’instauration d’une taxe sur les énergies fossiles. Réunie depuis deux semaines, la commission sur la "contribution climat énergie" (CCE) présidée par Michel Rocard prône une "taxe carbone" dès l’année 2010. "On va taxer un certain nombre de comportements, principalement celui qui consiste à utiliser des énergies d’origine fossile" émettrices de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, a précisé l’ancien premier ministre.

A partir du 1er janvier 2010, les ménages vont devoir payer 32 euros pour une tonne de CO2 émise. La commission d’experts veut facturer cette tonne à 100 euros en 2030. La facture s’établira autour de 300 euros par an "pour un peu plus de la moitié des ménages", a indiqué Michel Rocard. Le gaz, le pétrole, le charbon et l’électricité sont concernés. Malgré l’insistance de l’ancien premier ministre, qui souligne que la taxe carbone n’est "pas une charge destinée à améliorer les finances de l’Etat", cet impôt nouveau n’est pas le bienvenu pour les Français. La taxe carbone rapporterait ainsi un peu plus de 8 milliards d’euros, utilisés pour dédommager les ménages et les entreprises les plus vulnérables, selon Michel Rocard.

Tout d’abord, on peut s’interroger sur le fait que le gouvernement propose de taxer les usagers, mais pas Total, qui fait pourtant d’énormes bénéfices. Selon la commission, cette entreprise est déjà taxée. Michel Rocard veut que la taxe carbone serve à modifier nos comportements. Il défend son projet en insistant sur le fait qu’ "il est largement prévu de compenser la taxe, mais en terme de pouvoir d’achat, de manière à garder intact le signal prix, l’incitation aux gens à se déplacer moins, à avoir petit à petit des voitures électriques, à mettre des doubles vitres ou à faire des économies sur le chauffage". Pour les gens obligés de prendre leur voiture tous les jours, il propose la mise en place d’une "allocation forfaitaire" en fonction de l’éloignement.

Un "hold up fiscal sur le mode de la vignette"

De nombreuses personnes aimeraient se déplacer autrement qu’en voiture, mais certains trajets deviennent deux à trois fois plus longs avec les transports en communs. Pourquoi taxer les usagers si ils n’ont pas d’autres moyens de se déplacer ? "Prenez votre vélo !" a proposé Rocard ce matin, à un auditeur de France Inter. Le vélo, pourquoi pas, mais quand on a 50 ou 100 kilomètres à faire et qu’on a 70 ans… Il regrettait juste le fait que le carburant augmentera de 7,7 centimes pour le litre de sans plomb et de 8,5 pour le diesel.

Pour l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, le projet de Contribution climat énergie (CCE), ou taxe carbone, est un "hold up fiscal sur le mode de la vignette automobile des années 1960-1970". L’association a annoncé dans un communiqué qu’elle "combattra ces propositions qui, si elles étaient adoptées par le gouvernement, constitueraient le pire des scénarios pour le pouvoir d’achat des consommateurs". "l’Etat va prélever plusieurs milliards d’euros sur les consommateurs, leur restituera une partie et gardera une part substantielle pour son budget général ou pour baisser les taxes sur les entreprises", s’inquiète-t-elle.

Pour l’UFC, "la seule voie de passage acceptable est le dispositif du chèque vert, où l’ensemble des recettes fiscales est restitué aux consommateurs, sous forme d’une allocation qui maintient une incitation idividuelle tout en tenant compte des disparités des ménages". Michel Rocard et sa commission d’experts doivent boucler mercredi leur rapport, et le remettre à Christine Lagarde, ministre de l’économie, et Jean-Louis Borloo, ministre du développement durable. L’ancien premier ministre a précisé que "c’est un avis, le gouvernement reste maître de sa décision qu’il prendra au moment de la rédaction du projet de loi de finances 2010", cet automne.

Sarah Irion

5) Taxe carbonne : Rocard calme le jeu, Cohn-Bendit s’enflamme pour défendre cette proposition commune avec Sarkozy

Par Arnaud Aubron Rue 89

Les esprits s’échauffent plus vite encore que la planète sur la question de la taxe carbone. Alors que ses adversaires la trouvent au mieux inutile au pire injuste, Daniel Cohn-Bendit a pris fait et cause pour cette « mesure révolutionnaire » et Michel Rocard est intervenu lundi pour rassurer les contribuables, alors que son rapport doit être remis au gouvernement ce mardi après-midi.

300 euros par an pour la moitié des ménages français dès 2010. Issu du prérapport de la conférence d’experts sur la » contribution climat-énergie » (CCE), présidée par Michel Rocard, le chiffre, publié dans les Echos, en avait fait bondir plus d’un mercredi dernier. Pour calmer les esprits sur cette future taxe carbone, qui pourrait être appliquée début 2010, Michel Rocard est intervenu hier au micro de RMC :

« C’est une évaluation probabiliste derrière laquelle nous n’avons pas de calcul scientifique, de ce que pourrait coûter, pour un ménage moyen… C’est un chiffre qui ne vaut pas grand-chose.

Il ne faut pas faire paniquer les gens. […] On a besoin de faire changer les comportements et de dissuader la production excessive d’énergie. […] Et il y aura des compensations bien évidemment. Le problème est de pousser les gens à changer de comportement énergétique, et pas de les martyriser, ni de manger leur pouvoir d’achat. » (Ecouter le son)

Principale inquiétude sur laquelle l’ancien Premier ministre souhaitait rassurer les Français : la compensation par l’Etat. Mais ce mécanisme, de l’aveu même de Michel Rocrad, « n’est pas encore au point, il faut que l’administration fiscale y travaille » :

« Il y aura un reversement de la puissance publique sur les fonds récupérés par cette taxe. On n’a pas encore tout à fait mis au point la manière dont on va le faire. [Cette compensation se fera] sous forme de chèque aux ménages et d’allègement de charges sociales patronales pour les entreprises, et même de reversement financier comme pour les ménages. »

C’est bien ce point qui inquiète également la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises). Dans un communiqué, elle met en garde contre « une énième taxe pour renflouer les caisses de l’Etat » et s’inquiète du montant de la compensation, particulièrement dans des secteurs comme les transports, déjà durement touchés par la crise :

« Pour être acceptée par les particuliers et les entreprises, la contribution climat-énergie doit être lisible, compensée par une diminution équivalente de fiscalité et s’inscrire dans une dynamique globale de refonte de notre politique fiscale. »

Le matin même, dans les Echos, l’eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit encourageait, lui, le Président à « tenir bon » sur cette « mesure révolutionnaire », réfutant toute idée de nouvel impôt :

« Ce n’est pas un impôt nouveau ! C’est une taxe qui rapportera 8 milliards d’euros l’an prochain et qui doit être redistribuée aux ménages et aux entreprises.

Les Français doivent comprendre que la contribution climat-énergie n’est pas fatale : si vous faites des économies d’énergie, vous consommez moins et vous payez moins. C’est une mesure révolutionnaire. »


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