Jugement injuste et prison avec sursis pour des ouvriers de Continental (3 articles)

mercredi 2 septembre 2009.
 

1) Continental Un jugement profondément injuste Déclaration CGT

Déclaration de la Cgt, de l’Union départementale Cgt de l’Oise et de la Fédération Nationale des Industries Chimiques

Le Tribunal correctionnel de Compiègne vient de condamner six salariés de l’usine Continental de Clairoix à des peines allant de trois à cinq mois de prison avec sursis dans le cadre des poursuites pour le « saccage » de la sous-préfecture de Compiègne en avril dernier.

Ce jugement illustre le caractère profondément injuste et déséquilibré du cadre légal actuel quant au maintien et au développement de l’Emploi et des entreprises.

Alors que les salariés ont un impérieux besoin de sécurité dans leur emploi et dans leurs droits, d’un côté on criminalise ceux qui luttent face aux décisions unilatérales des actionnaires, de l’autre, on fait preuve d’indulgence voire de connivence avec les dirigeants qui imposent leurs décisions stratégiques sacrifiant les entreprises et l’Emploi.

La Cgt réaffirme son soutien aux salariés de Continental et à tous ceux qui luttent pour le maintien et le développement de leur emploi.

Elle entend construire avec eux un rapport de force permettant enfin d’obtenir pour leurs représentant des droits d’interventions sur les choix stratégiques des entreprises.

Montreuil, le 1er septembre 2009

2) Colère des Conti après la condamnation de six ouvriers Article de L’Huma

Justice. Ils écopent de peines de prison avec sursis pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne.

« Les voyous, c’est pas nous ! » Très en colère, les salariés de Continental Clairoix ont improvisé hier matin une manifestation dans les rues de Compiègne en sortant du tribunal correctionnel. Ils venaient d’apprendre que six des sept ouvriers poursuivis après le saccage de la préfecture de la ville, en avril, avaient été condamnés à des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis. L’audience en juillet avait mis en évidence le flou des responsabilités : sept ouvriers étaient poursuivis après avoir été désignés par la direction, alors que près de 200 d’entre eux étaient présents dans la préfecture de Compiègne le 21 avril dernier.

À la sortie du tribunal, devant 250 ouvriers de Continental, Xavier Mathieu, délégué CGT, condamné à cinq mois avec sursis, a qualifié le jugement de « bel exemple de matraquage de l’État qui veut empêcher la classe ouvrière de s’exprimer », ajoutant : « J’ai de la rancœur, on s’est battu dignement et le gouvernement a décidé de faire un exemple. » Christian Fougeroux, un ouvrier de Continental, a souligné qu’on « aurait pu profiter du procès pour apaiser le climat social. C’est tout le contraire, le ton est donné ».

Les prévenus, condamnés pour « destructions en réunion de biens au préjudice de l’État », ne sont pas au bout de leurs peines : s’ils ne font pas appel, ils devront de nouveau comparaître, au civil cette fois, le 4 novembre, pour répondre des dégâts estimés à quelque 63 000 euros. « Compte tenu des éléments, la peine est incompréhensible, a estimé l’avocate des Conti, Marie-Laure Dufresne-Castets. Ce jugement consacre le principe d’une responsabilité pénale collective, c’est la loi anticasseurs ! »

Les Conti ont reçu de nombreux soutiens politiques et syndicaux. Olivier Besancenot (NPA), présent à Compiègne, s’est dit « écœuré » devant ce qu’il a qualifié de « provocation », tandis qu’Arlette Laguiller, également présente, a jugé « inadmissible que les travailleurs paient alors que ce sont les dirigeants de l’entreprise qui ont ruiné un territoire ». Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF de l’Oise, a réagi en rappelant que « des milliers d’emplois directs et indirects sont supprimés et les salariés jetés sur le pavé… mais ce sont six ouvriers coupables de s’être opposés à ces choix désastreux pour leur vie, pour leur famille, pour notre région qui sont condamnés ! ». Pierre Laurent, coordinateur national du PCF, a condamné un procès où « le contraste entre un dossier d’accusation totalement vide et la lourdeur des peines prononcées est révoltant », et témoigné la « pleine et entière solidarité de tous les communistes avec les syndicalistes de Continental ».

Pour Solidaires, « ces condamnations sonnent comme une revanche vis-à-vis de salariés, de militants qui ont mené pendant des semaines une lutte sans concessions, qui n’ont pas cédé aux menaces et chantage de la direction et des pouvoirs publics, et qui ont été capables d’imposer des reculs importants à la direction de Continental ». Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a condamné sur BFM un « système de judiciarisation qui est préjudiciable », ajoutant : « La violence n’est pas toujours là où on croit. » Dans une déclaration signée de la confédération, de l’union départementale de l’Oise et de la Fédération de la chimie, la CGT a exprimé son « soutien aux salariés de Continental et à tous ceux qui luttent pour le maintien et le développement de leur emploi ». Pour le syndicat, « alors que les salariés ont un impérieux besoin de sécurité dans leur emploi et dans leurs droits, d’un côté, on criminalise ceux qui luttent face aux décisions unilatérales des actionnaires, de l’autre, on fait preuve d’indulgence, voire de connivence, avec les dirigeants qui imposent leurs décisions stratégiques sacrifiant les entreprises et l’emploi ». Les Conti se sont donné jusqu’à la fin de la semaine pour décider s’ils font appel.

L. B.

3) Prison avec sursis pour des ouvriers de Continental Article L’Express

Six ouvriers de l’usine Continental de Clairoix (Oise) ont été condamnés mardi à des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne lors d’une manifestation en avril dernier.

Un septième ouvrier a été relaxé par le tribunal correctionnel de Compiègne.

Le leader du mouvement des "Conti", le délégué CGT Xavier Mathieu, a été condamné à cinq mois de prison avec sursis.

Le tribunal a renvoyé sa décision au 4 novembre pour le montant d’éventuelles amendes.

Des peines de trois à six mois de prison avec sursis pour "destruction en réunion de biens au préjudice de l’Etat" avaient été requises à l’audience par le parquet.

Le 21 avril dernier, environ 200 ouvriers de Continental avaient pénétré dans la sous-préfecture de Compiègne et détruit des bureaux et des ordinateurs. Les dégâts avaient été évalués à plusieurs dizaines de milliers d’euros.

A l’audience, les ouvriers avaient reconnu "un dérapage", expliquant avoir agi "sous la colère de l’annonce de la fermeture de l’usine" de pneumatiques.

Les sept prévenus risquaient une peine maximale de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.

Le groupe Continental a annoncé en mars dernier la suppression de 1.900 emplois et la fermeture du site de Clairoix, qui employait 1.120 salariés.

Les ouvriers de Continental-Clairoix avaient manifesté pendant des mois et obtenu une indemnité de 50.000 euros par salarié licencié.

http://www.lexpress.fr/


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