Asie du Sud : Le réchauffement climatique accentuerait les inondations

lundi 13 août 2007.
 

La mousson qui frappe l’Asie du Sud depuis juin est jugée exceptionnelle par les observateurs. Il est encore trop tôt pour en établir les causes scientifiques. Mais une hypothèse peut d’ores et déjà être avancée. Selon une étude publiée par des chercheurs indiens en décembre 2006 dans Science, le réchauffement climatique pourrait accentuer les précipitations au-dessus du continent asiatique.

Le mot mousson vient du mot arabe « mausim », qui signifie saison. Ce phénomène météorologique se traduit en Asie par des pluies diluviennes de mai à septembre, qui connaissent un pic en juillet. Il est attendu par la moitié de la population mondiale, car il apporte des pluies bénéfiques après de mois de sécheresse.

HAUTS RELIEFS

Cette mousson est provoquée par le déplacement de la zone de convergence intertropicale (ZCIT) qui ceinture la Terre (l’équateur météorologique) associé aux variations de température entre le continent et l’océan Indien. L’air très chaud et très humide de la ZCIT s’élève dans l’atmosphère où il forme d’immenses nuages cumulo-nimbus, qui culminent à plus de 10 km d’altitude. En montant, cet air chaud se refroidit, ce qui entraîne des pluies diluviennes. Dans l’hémisphère Nord, cette zone de convergence remonte vers le Nord en été, entraînant avec elle les alizés de l’hémisphère Sud, qui franchissent l’équateur.

Comme le sous-continent indien est surchauffé en été par rapport à l’océan, il se crée une différence de pression importante qui va attirer l’air chargé d’humidité situé au-dessus de l’océan. Les alizés du sud-est très humides se prolongent alors plus au nord et sont déviés vers la droite en traversant l’équateur géographique, en raison de la force de Coriolis, due à la rotation terrestre. Ils deviennent alors des vents de sud-ouest.

Dans le cas de l’Inde, la mousson est plus marquée que les autres moussons de la planète (Amérique latine et Afrique) car les vents venant de la mer vont se heurter d’abord à la chaîne des Ghäts, sur la côte ouest, puis à l’Himalaya. Ces hauts reliefs favorisent les ascendances, les phénomènes de convection et les précipitations.

Outre le réchauffement climatique évoqué par Science, la mousson peut être altérée par des phénomènes tels qu’El Niño. Ce dernier favoriserait une mousson peu importante ainsi que cela avait été observé pendant le très grand El Niño de 1997-1998.

CLIMAT

L’Asie du Sud menacée par les épidémies après la mousson

CHIFFRES

Article paru dans le Monde, édition du 14.08.07

INDE . BANGLADESH . NÉPAL . PAKISTAN .

EN INDE :

Les trois Etats de l’Assam, du Bihar, où 1,1 million d’hectares ont été inondés, et de l’Uttar Pradesh, dans l’est du pays, ont été les plus durement touchés.

Le dernier bilan dressé par le gouvernement pour tout le pays fait état de 1 550 morts et de plus de 20 millions de sinistrés, dont 234 000 sont abrités dans 1 100 camps. Au total, 743 000 maisons et 5,3 millions d’hectares de terres cultivées ont été détruits.

AU BANGLADESH :

565 000 hectares de terres cultivées et 16 000 kilomètres de routes ont été inondés. 411 habitants ont été tués, et 8 millions sont sinistrés.

AU NÉPAL :

99 habitants sont morts et 300 000 sont sinistrés. 26 500 maisons ont été détruites ou endommagées lors des glissements de terrains.

AU PAKISTAN :

Les inondations ont fait 222 victimes, dont 22 en fin de semaine.

LES AIDES :

La Commission européenne s’est engagée à verser 4 millions d’euros d’aide pour l’Asie du Sud, le Canada 730 000 euros, les Nations unies 15 millions d’euros et l’Arabie saoudite 37 millions d’euros (à destination du Bangladesh). GALUS Christiane, BOUISSOU Julien

* Articles parus dans le Monde, édition du 14.08.07. LE MONDE | 13.08.07 | 14h28 • Mis à jour le 13.08.07 | 15h02.


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