Nicolas Sarkozy à Versailles : discours sans débat et réquisitoire contre le modèle social républicain (intervention de Guilhem Serieys au Conseil régional)

samedi 27 juin 2009.
 

Le Président de la République a inauguré à Versailles, ce lundi 22 juin, un nouveau pouvoir de l’exécutif devant le parlement, la parole sans réplique, en faisant un réquisitoire contre le modèle social républicain.

A mi-mandat présidentiel, c’est une nouvelle feuille de route libérale qui est promulguée.

Avec un manque total d’imagination mais une agressivité nullement entamée, N. Sarkozy a enfilé les perles classiques de la droite : moins d’Etat, moins de fonctionnaires, moins d’élus, moins de retraite, moins d’impôts, le marché partout et pour tous. Comme si pour les recettes de sortie de la crise il fallait reprendre tous les ingrédients qui ont plongé le monde dans cette tragédie économique et sociale.

Ceux qui luttent et manifestent contre cette politique ont raison de le faire. D’autres choix politiques sont nécessaires, immédiatement, il faut interdire les licenciements boursiers, supprimer le bouclier fiscal, instaurer un bouclier social et avoir le courage de rompre avec le libéralisme et le Traité de Lisbonne qui soumet la puissance publique au jeu de la concurrence économique.

Les moyens des régions, de plus en plus menacés, semblent bien minces, pour faire face. Malgré ces limites, avec ce plan de soutien, la Région se mobilise mais par le renforcement et la création de dispositifs concrets, financés, pour soutenir le secteur économique et l’emploi, accompagner les jeunes qui sont les premiers touchés par la récession, par des mesures pour l’accès à l’emploi. Il serait d’ailleurs bon pour nous aider pour l’emploi des jeunes que les autres groupes politique de cet hémicycle s’opposent avec nous à cette idée inepte, guidée par un aveuglement idéologique, qui consisterait à faire travailler les seniors au delà de 60 ans alors que le chômage des jeunes dépasse 20%.

Développement durable, effort pour soutenir la commande publique, le renforcement du Plan rail, 200 millions pour les routes, majoration des subventions aux collectivités locales.

Seule la puissance publique, guidée par le sens républicain de l’intérêt général, et non la main invisible du marché peut offrir une alternative au capitalisme en crise.

Cela nécessite de réfléchir non pas à ce qui est bon pour soi mais à ce qui est bon pour tous. Il n’ y aura pas de changement politique sans implication populaire.

Et les élections européennes sont la pour nous le rappeler, l’abstention, plus de 59 %, c’est le meilleur moyen pour ne rien changer. Bien sur, cette abstention n’est pas sans contenus, elle traduit d’abord une défiance lourde à l’égard de l’Europe libérale qui avance sans les peuples et souvent contre eux. Et le déni de démocratie à l’égard du Non exprimé par les Français en 2005 ne fait que renforcer cette tendance lourde. Malgré cette abstention massive chez ceux qui souffrent le plus, l’opposition de gauche à l’Europe libérale du Traité de Lisbonne a rassemblé 12% des Français et 15 % des midi pyrénéens. Jean-Luc Mélenchon est élu député européen dans cette circonscription.

Une dynamique est bel et bien née initiée par le PCF et le Parti de Gauche, permettant de rassembler ceux qui veulent résister et imposer d’autres choix politiques, en alliant d’une part opposition frontale à Sarkozy, au libéralisme, d’autre part stratégie de rassemblement à gauche à vocation majoritaire et gouvernementale. Le Front de Gauche, c’est l’implication populaire comme moteur et une gauche de gauche face à une droite de droite.

Le Front de gauche continue pour prolonger politiquement la mobilisation contre la politique de Sarkozy. Le Front de Gauche existe enfin dans les assemblées élues pour porter des programmes d’intérêt populaire. Nous demanderons des comptes à l’UMP, à ses élus et candidats, à Mme Barège, sur leur politique qui délaisse les plus faibles, détruit les acquis sociaux, éclate le territoire, asphyxie les collectivités Et nous agirons pour des majorités clairement ancrées à gauche, points d’appui contre la droite, plus solides, plus engagées dans la réduction des inégalités, s’appuyant sur la volonté collective de nos concitoyens pour construire par la preuve l’alternative politique dont notre pays a besoin.


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