SNCF Manifestation pour la défense du service public du 16 septembre Un grand succès ! (article national Parti de Gauche)

jeudi 24 septembre 2009.
 

Le 16 septembre, à la gare de fret du Bourget (93) a eu lieu la grande manifestation nationale des cheminots, organisée à l’initiative de la CGT. Plusieurs cheminots militants du Parti de Gauche ont participé à ce rassemblement, et Hayat Dhalfa et Nicolas Voisin - membres du Bureau National du PG et responsables du PG en Seine-Saint-Denis - sont venus saluer les milliers de manifestants qui resistent à la folie libérale de l’actuel gouvernement français, mais aussi aux orientations européennes qui n’ont qu’un seul objectif, morceler l’entreprise publique pour l’affaiblir et, à terme, la vendre au privé.

Face à la crise économique, sociale et écologique, le gouvernement Sarkozy ne cesse de multiplier les effets d’annonces prétendant y répondre. Mais en réalité, les décisions prises marquent une continuité qui masque difficilement la seule volonté qui le guide de renforcer un système capitaliste et productiviste fondé sur la dévalorisation du travail, et sur la « financiarisation » de l’économie.

C’est dans le transport de marchandises que le modèle économique favorise le plus le modèle productiviste et le transfert des coûts de production. En mettant sur le même plan deux choses complètement différentes - la santé des individus et les intérêts de l’industrie - avec le même paramètre quantitatif, et en plus, abstrait, c’est-à-dire l’argent... c’est l’intérêt général défendu par le service public qui est le plus fragilisé, et la crise financière n’a rien arrangé.

Tous les intervenants à la tribune du rassemblement du Bourget ont dénoncé les choix opérés par les dirigeants actuels de l’entreprise publique, obéissant aux orientations du gouvernement. Tous ont insisté sur la nécessité de riposter à ces choix, souvent imposé par des textes de parlementaires européens. Marie Georges Buffet, Didier Lereste et plusieurs élus des Municipalités locales sont également intervenus.

Quelle est la situation aujourd’hui ?

En annonçant la fermeture de la quasi-totalité des triages, l’abandon d’une grande partie du trafic de « wagons isolés », la suppression de milliers d’emplois... la direction SNCF persiste et signe dans la mise en œuvre d’une stratégie suicidaire et dangereuse pour les conditions de vie de la population.

Le fret ferroviaire était historiquement bien adapté aux trafics massifs d’une industrie lourde comme la sidérurgie, ou au transport de matières premières comme le charbon, ces industries ont fortement reculé en France, pour céder la place à un mode de production décentralisé, axé sur la fabrication de biens de consommation. De multiples zones industrielles et commerciales ont émergé, sans être toujours embranchées au réseau ferré national.

La réorganisation du fret SNCF, sans doute nécessaire, ne peut pas répondre aux intérêts à court terme des grands groupes privés et doit sortir de la logique de la soi-disant nécessaire augmentation des échanges, et donc des déplacements de biens et de personnes, En réalité, l’accroissement des déplacements doit s’analyser non comme un fait inéluctable, mais comme une caractéristique du développement actuel du capitalisme. Repenser notre modèle de développement économique c’est penser l’activité d’une grande entreprise publique dont la stratégie et l’avenir devraient faire l’objet d’un grand débat national. Le métier de transporteur ferroviaire de fret, qui doit se développer ne doit pas s’adapter à l’évolution de l’économie mondiale mais bien être l’outil d’une nouvelle façon de produire favorisant les circuits courts et donc maintenir au contraire la logique des wagons isolés qui permettent de transporter des lots de plus en plus petits et des origines/destinations de plus en plus diversifiées. Or, la SNCF, est la seule entreprise ferroviaire en France à disposer de cette technique sur l’ensemble du territoire grâce au maillage de gares dont elle dispose encore.

Mais, pour le gouvernement et la direction de la SNCF, c’est le passage en force qui est choisi, sans aucun débat, et sous la seule pression des exigences des grands groupes financiers. Il s’agit ni plus ni moins que d’abandonner le service du « wagon isolé » sur la moitié ouest du territoire et de le limiter à certains produits (sidérurgie, chimie et automobile) autour de 3 triages (contre une vingtaine en 2003) pour quelques gros chargeurs utilisateurs du train entier sur la moitié est.

Pour le Parti de Gauche, les conséquences sociales et environnementales des transports sont considérables : abandonner le savoir-faire historique de la SNCF c’est courir à la catastrophe... et s’interdire de disposer d’outils permettant de repenser le transport.

Le réseau de petites et moyennes entreprises, qui constitue désormais le pilier du tissu économique des territoires, ne pourrait plus utiliser le mode ferroviaire si ce projet était mené à terme. Un tiers de ces gares, soit près de 90, qui réalisent des trafics seraient donc sacrifiées au nom du développement. Depuis fin 2007 262 gares de fret ont été fermées sans concertation ni avec les organisations syndicales ni avec les collectivités locales ou les territoires concernés. Quant aux deux autres tiers, si elles ne font peu ou pas de trafic en 2007, c’est parce que M. Véron, ex-directeur de Fret SNCF entre 2004 et 2006, a sommé les petites et moyennes entreprises d’accepter des augmentations de prix exorbitantes ou de passer à la route.

Le plan mis en œuvre actuellement par la direction SNCF, approuvé par la Commission européenne, a fait baisser le trafic de 47 milliards de tonnes - kilomètre à 40, a supprimé près de 7 000 emplois de cheminots, fermé 4 triages, 100 gares principales fret et plus de 100 points de dessertes, a réduit le parc de locomotives de 24 % et le parc de wagons de 21 %, a divisé par deux les agences commerciales fret (de 70 à 36), a supprimé 6 centres de taxations sur 7...

On le voit : il ne faut rien croire des boniments de Sarkozy, qui prétend lutter contre la crise, le chômage et la catastrophe écologique. Seuls comptent pour lui les intérêts du capitalisme financier, productiviste et pollueur.

Pour Sarkozy, le seul avenir du Fret... c’est la route !


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