Le G20 est un abus de pouvoir des tout-puissants. Je reste pendant d’attendre la bulle de communication qui va sortir de la réunion

lundi 28 septembre 2009.
 

Comme c’est le G20 qui tient le haut du pavé de l’actualité à propos de la façon de sortir de la crise, j’en parle. Juste pour rappeler de qui on parle.

Le G20 en vain !

Le G20 est en soi un abus de pouvoir. Pourquoi vingt pays décideraient-ils ce qui est bon pour la planète ? Qui leur donne le pouvoir de parler et de décider de mesures qui s’appliqueront à 192 nations ? Surtout quand le club est constitué sur la base du seul critère de la richesse de ses membres ! Car on ne doit jamais oublier que c’est justement l’accumulation de cette richesse chez certains qui est le problème de tous les autres ! « Oui mais, diront comme d’habitude les prétendus « modérés » partisans de la politique des petits pas : c’est mieux que rien ». Ah mais, voila l’inadmissible ! Car il existe une institution représentative de toutes les nations, c’est l’ONU ! Elle dispose même d’un organe dédié aux problèmes du développement et du commerce. C’est la CNUCED (Conférence des nations unies pour le commerce et le développement). Et si par improbable les puissants s’en souciaient, rappelons que l’ONU dispose aussi d’un organe nommé programme des nations unis pour le développement (PNUD) qui a produit un indicateur de développement humain (IDH). Si imparfaits que soient ces organes et leurs instruments, est-ce que la crise écologique et la crise financière en cours ne serait pas le bon moment pour les faire vivre, amender leur fonctionnement, développer leurs méthodes de travail ? Eux sont réellement représentatifs de toute l’humanité !

Par contre, le G20 est un abus de pouvoir des tous puissants. Déjà il a une lourde hérédité. Il est enfant du G8. Quand il est devenu évident que le G8 était un cénacle trop ostentatoirement étroit, un club de très riches trop visibles, le G20 a surgi. En 2008. A Washington, bien sûr. La très discrète ancienne conférence des ministres des finances des 20 premières nations a muté pour devenir ce forum splendide que l’on voit à présent. Cela prouve au moins qu’il est possible de changer du jour au lendemain le statut d’un instrument politique. Ce que j’ai dit à l’ instant de la CNUCED et du PNUD n’en est que mieux démontré. Le G20 totalise 90 % de la richesse mondiale pour seulement 65 % de la population mondiale. Les chiffres soulignent la brutalité du procédé qu’incarne cette réunion. 10,5 % des pays du monde décident pour les 89,5 % de pays restants. Et ces presque 90 % de pays tenus à l’ écart de la table des très grands ne disposent que de 15 % de la richesse mondiale. Pourtant ils représentent 35 % de la population mondiale !

TOUJOURS TRES SELECT

On aurait tort de croire que les heureux invités à la jolie table des puissants sont de ce seul fait aussitôt traités en partenaires égaux en droits. Pas du tout. Dans le G20, le G8 fait la loi. Certes, ce n’est là qu’une façon de dire les choses. De lois il n’y aura jamais venant de là. Seulement celle du silence. Il y a ce dont on peut parler et ce qui est tabou. Pour le reste rien ne peut aller plus loin que les déclarations d’intentions. Lesquelles sont immédiatement bornées par la réalité institutionnelle du monde tel qu’il est. Car, si l’on veut bien s’en souvenir, le G20 ne dispose d’aucun organe capable de produire des lois où des règlements. Les parties prenantes peuvent donc juste prendre des engagements généraux. Ceux-ci ne trouvent de réalisations concrètes que si les gouvernements font des propositions à leurs parlements. Et ces derniers ne peuvent légiférer que si les traités internationaux qui les engagent par ailleurs le permettent. Ce qui ne se modifie pas par un communiqué de presse, même à vingt ! Suivez mon regard.

Exemple. Si par hasard le G20 acceptait l’idée d’une taxe carbone aux frontières des grands ensemble économique du type de celle que prétend vouloir Nicolas Sarkozy, il faut alors savoir que le traité de Lisbonne l’interdit. Par conséquent il ne reste au G20 en matière économique qu’un instrument direct, le Fond monétaire international (FMI). D’ailleurs la seule mesure concrète et directement applicable du précédent G20 fut précisément de donner au FMI un budget et une mission pour huiler le système financier international.On se souvient que d’heure en heure, sans qu’on sache d’où sortaient en réalité les dites sommes, ce furent cinq mille milliards de dollars dont on parla. Personne aujourd’hui ne réclame le moindre bilan à ce sujet. Ainsi va la vie médiatique.

Ce sera tout pour cette fois-ci. Je reste pendant d’attendre le résultat de ce nouveau G20. Je ne parle pas de résultats concrets. Je parle de la taille de la bulle de communication qui va sortir de la réunion. Tout en ironisant, je ne perds pas de vue non plus qu’un affichage trop déprimant pourrait avoir aussi un impact réel tout à fait considérable. Supposez que « les marchés » repartent à la baisse, faute d’avoir eu droit à une nouvelle tournée de cadeaux. A tout instant la montagne de « papier pourri » peut connaitre une avalanche. La crise financière n’est pas finie.


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