Grèce : la droite battue par des idées de gauche. Emergence confirmée d’une autre gauche significative et prometteuse (4 articles)

mercredi 14 octobre 2009.
 

Tout militant doit suivre au plus près l’évolution de la situation politique en Grèce car ce pays représente la poudrière sociale la plus explosive de l’Europe aujourd’hui avec :

* une droite au pouvoir ce dernières années décrédibilisée par sa politique d’austérité (salaires, services publics...) et des scandales de corruption

* un mouvement social récent de la jeunesse extrêmement fort

* un Parti Socialiste dirigé par le président de l’Internationale Socialiste, Georges Papandréou, aussi social-libéral que d’autres sinon plus, mais qui a fait campagne sur un programme assez nettement marqué à gauche par exemple en matière de relance salariale, d’impulsion politique de la relance économique, de "développement vert"...

* quelques après le grand mouvement social de l’hiver dernier, on attendait les résultats de la gauche antilibérale et anticapitaliste. Son électorat est légèrement en recul (les communistes reculent de 8,15% à 7,1%, la coalition de gauche Syriza de 5,04% à 4,1%). Le PC grec est aussi sectaire que le PC portugais dans sa volonté d’auto-affirmation permanente ; la coalition Syriza qui comprend des trotskystes, des anarchistes, des socialistes venus du PASOK a probablement payé le vote utile pour le PASOK mais aussi son manque de cohérence politique.

Jacques Serieys

Elections législatives anticipées en Grèce : la droite battue par des idées de gauche

par Eleni Ferlet, Céline Meneses, Christophe Ventura

Les élections législatives anticipées du 4 octobre en Grèce voient une nette victoire du Parti socialiste grec (Pasok). Avec près de 44 % des voix, celui-ci devance largement la Nouvelle-démocratie (droite) conduite par le premier ministre sortant Costas Caramanlis. Avec près de 34 % des voix obtenues, ND perd près de 60 sièges au parlement qui en compte 300. Le Pasok s’assure une confortable majorité avec 162 sièges obtenus.

La droite enregistre une grande défaite et paie les désastres de sa politique néolibérale et son incapacité à faire face aux incendies qui ont cet été, une fois de plus, ravagé les alentours d’Athènes.

La victoire du Pasok intervient après une campagne menée plus à gauche qu’en 2004 et 2007 lorsque les socialistes ont connu deux défaites électorales successives. Il convient de noter cette évolution. Le Pasok a fait de nombreuses promesses de soutien aux bas revenus. Il a promu une politique de relance de l’économie par des politiques publiques, de refonte fiscale favorable aux classes populaires et de lutte contre la corruption dans le pays.

Le Parti de gauche observera avec vigilance ce que le Pasok fera réellement au pouvoir, mais se réjouit de voir la droite battue et, qui plus est, sur des idées de gauche.

Il existe un autre motif de réjouissance dans cette campagne : malgré des distensions internes importantes, l’autre gauche se maintient et se stabilise dans le paysage politique grec. Le Parti communiste Grec (KKE) et Syrisa (« Coalition de la Gauche Radicale »), qui siègent avec les élus du Front de Gauche au sein de la GUE/NGL au Parlement européen, obtiennent respectivement 7,5% et 4,5% des voix aux dernières nouvelles.

Gageons que Syrisa, qui porte le combat social et de l’écologie politique dans la gauche grecque, saura peser au Parlement ( la coalition obtient 12 députés dans la nouvelle assemblée), avec le KKE (20 sièges), pour que le Pasok applique une politique de gauche.

Comme en Allemagne et au Portugal, ces élections grecques illustrent l’émergence d’une autre gauche significative et prometteuse en Europe.

2) Elections législatives en Grèce : une victoire du Parti Socialiste qu traduit l’ampleur des attentes populaires

Tout militant doit suivre au plus près l’évolution de la situation politique en Grèce car ce pays représente la poudrière sociale la plus explosive de l’Europe aujourd’hui avec :

* une droite au pouvoir ce dernières années décrédibilisée par sa politique d’austérité (salaires, services publics...) et des scandales de corruption

* un mouvement social récent de la jeunesse extrêmement fort

* un Parti Socialiste dirigé par le président de l’Internationale Socialiste, Georges Papandréou, aussi social-libéral que d’autres sinon plus, mais qui a fait campagne sur un programme assez nettement marqué à gauche par exemple en matière de relance salariale, d’impulsion politique de la relance économique, de "développement vert"...

* quelques mois après le grand mouvement social de l’hiver dernier, on attendait les résultats de la gauche antilibérale et anticapitaliste. Son électorat est légèrement en recul (les communistes reculent de 8,15% à 7,1%, la coalition de gauche Syriza de 5,04% à 4,1%). Le PC grec est aussi sectaire que le PC portugais dans sa volonté d’auto-affirmation permanente ; la coalition Syriza qui comprend des trotskystes, des anarchistes, des socialistes venus du PASOK a probablement payé le vote utile pour le PASOK mais aussi son manque de cohérence politique. Ceci dit, le maintien de SYRIZA à un bon niveau prouve, après l’Allemagne et le Portugal, que la gauche de transformation sociale est effectivement sortie de sa marginalité électorale.

Jacques Serieys

3) Grèce : Retour des socialistes

Après cinq ans de règne conservateur, les socialistes du Pasok ont remporté les élections législatives anticipées en Grèce avec assez d’avance pour former un gouvernement, selon les premiers résultats diffusés dimanche soir.

Le parti socialiste Pasok de Georges Papandréou est arrivé en tête des législatives anticipées en Grèce, selon les premiers résultats. Il emporterait 43,2% des voix, après dépouillement des votes dans 19% des bureaux. Ce score lui assurerait une majorité absolue au parlement, avec 155 sièges sur 300.

Après dépouillement des bulletins dans 45% des bureaux de vote, le Pasok socialiste est crédité de près de 44% des suffrages contre 35% à la Nouvelle démocratie (droite).

En revanche, ces premiers résultats marquent une défaite cinglante pour le parti du Premier ministre sortant Costas Caramanlis - la Nouvelle démocratie - qui obtiendrait 36%,1 des voix, avec 99 sièges, contre 151 dans le parlement sortant. L’extrême droite du LA.O.S passe de 3,8% des voix en 2007 à 5,3%, les communistes de 8,15% à 7,1%, la coalition de gauche de 5,04% à 4,1% et les écologistes de 1,05% à 2,2%.

Relance contre austérité

Cette alternance a été suscitée par le parti au pouvoir lui-même. Face à la dégradation des finances publiques et après une série de scandales de corruption qui ont affaibli son gouvernement, le Premier ministre conservateur Costas Caramanlis, 53 ans, a en effet convoqué en septembre ces élections anticipées, à mi-terme de son mandat, afin de regagner en légitimité pour mener à terme son programme économique. Alors que la Grèce, maillon le plus faible de la zone euro, doit faire face à une dette et à un déficit béants, le Premier ministre prônait deux ans austérité. Il a reconnu sa défaite dimanche soir, et annoncé qu’il déclencherait la procédure pour l’élection d’un nouveau président du parti.

Tout autre est le programme de son rival, le socialiste Georges Papandréou, 57 ans. Le président de l’Internationale socialiste a fait campagne en promettant un soutien aux bas revenus et la lutte contre la corruption. "Il faut donner un coup de fouet à l’économie pour enrayer la récession. Nous voulons frapper un grand coup", a-t-il déclaré la semaine dernière à Reuters. Issu d’une dynastie de dirigeants de centre-gauche de l’après-guerre et fils du fondateur du Pasok Andréas Papandréou, il a été élu à la tête du Pasok en 2004, après avoir détenu plusieurs portefeuilles ministériels dans les précédents gouvernements socialistes.

Source : http://www.lejdd.fr/International/E...

4) « Un bon résultat pour Syrisa »

Trois questions à une responsable de la Coalition de la gauche radicale (Syrisa).

Irene Dourou est la responsable des questions internationales pour le parti Synaspismos (Coalition de la gauche, des mouvements et de l’écologie). Ce parti est le principal mouvement de Syrisa (Coalition de la gauche radicale), arrivée en cinquième position à l’issue des élections législatives anticipées du 4 octobre.

Quelle est votre analyse des résultats de ces élections ?

Irene Dourou. La victoire du Parti socialiste change incontestablement la donne politique en Grèce. Mais il faut attendre de voir comment le Pasok va s’y prendre pour sortir le pays de la crise économique et sociale. Pendant toute la campagne électorale, les socialistes ont esquivé toute question concrète concernant le contenu de leurs propositions économiques. Ils se sont contentés de présenter des choses un peu plates sans entrer dans le vif des problèmes sociaux. Nous attendons de voir quelle politique le Pasok va mettre en oeuvre.

Avec un peu plus de 4,5 % des voix, la coalition Syrisa devrait obtenir 13 députés, soit un de moins que dans le Parlement sortant. Êtes-vous satisfaite de ce résultat ?

Irène Dourou. C’est un très bon résultat pour Syrisa. Non seulement nous franchissons la barre des 3 %, le seuil nécessaire pour entrer au Parlement, mais nous maintenons aussi notre nombre de députés. Les résultats ne sont pas encore totalement définitifs mais, avec environ 4,7 % des voix, nous devrions obtenir autour de 12 députés, soit à peu près le même nombre qu’aujourd’hui. D’un point de vue politique, c’est un résultat très encourageant qui nous donne de l’espoir. La pression du Parti socialiste, le grand vainqueur de ces élections, sur notre coalition était très grande. Nous avons bien résisté. Les gens ont voté pour nous pour que nous luttions contre le chômage, l’insécurité et la précarité de l’emploi.

N’espériez-vous pas toutefois capter davantage le vote des jeunes qui ont exprimé leur malaise en décembre 2008 ?

Irene Dourou. Non, car au cours des derniers mois la situation politique avait changé. La polarisation autour du Parti socialiste était telle que pour nous l’objectif était d’arriver à conserver nos députés.

Entretien réalisé par D. R.

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