Yvelines : des élections jouées fonction de la notoriété accordée par les médias ?

dimanche 11 octobre 2009.
 

Mon camarade François Delapierre est en campagne dans la 12e circonscription des Yvelines (1er tour aujourd’hui 11 octobre). Cette candidature du Front de Gauche, bénéficiant du soutien du NPA, est actuellement totalement occultée par celle de David Douillet, candidat de l’UMP. Pour cette élection, due à la démission d’un député de l’UMP condamné pour corruption, la couverture de la part de la presse est choquante. Ce soir encore sur France 2, cinq minutes sont consacrées à un portrait du champion, et un demi seconde pour lire le nom des quatre autres candidats. Pour que la droite l’emporte, tout est en place, une campagne éclair, en quelques semaines, où aucun des sujets de fonds ne sont abordés.

Certes, il est incontestable que M. Douillet fut un grand champion de Judo. Le Judo, c’est le sport de toute ma jeunesse, et l’obtention de ma ceinture noire (le 23 octobre 1983), à l’âge de 15 ans, reste un grand souvenir pour moi. J’ai vu combattre David Douillet alors qu’il n’était que cadet. Il était déjà très impressionnant physiquement en disposant quasiment du même gabarit. Mais, en quoi son statut de grand champion d’un sport populaire, lui donnerait plus de droit que tous les autres ? Cette « peopolisation » de la vie politique est une manœuvre qui vise à écraser tous ses adversaires en folklorisant le débat. Vraiment pas normal. Aujourd’hui un sportif en vue, demain un chanteur, et que sais-je encore une autre fois ? L’opération va continuer si l’on ne proteste pas. Silvio Berlusconi a utilisé ce stratagème en Italie en plaçant sur ses listes des starlettes, pulvérisant ainsi le débat citoyen.

J’avais connu cela dans le 12e quand Arno Klarsfeld, ou Jean-Marie Cavada avaient essayé de se faire élire. En vain finalement, il est vrai. Dans un premier temps, la presse ne s’intéressait qu’à eux, ne parlait que d’eux. Mais, comme la campagne fut longue, et adossée à un débat national, leurs candidatures, si superficielle, ont finalement « explosé » en vol. On peut être un grand artiste, un grand avocat médiatisé, un grand sportif, un grand journaliste, et un piètre politique.

Soyons vigilant, le statut d’homme public « vu à télé » ne donne pas plus de droit à un quelconque citoyen. C’est un principe républicain qui doit être respecté.


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