Agriculture : Quand le pyromane Sarkozy se fait passer pour pompier (article national du Parti de Gauche)

samedi 31 octobre 2009.
 

A l’occasion de son discours à Poligny dans le Jura, le Président de la République a reconnu que la crise vécue par les agriculteurs est une crise structurelle liée à l’insuffisance et à la fluctuation des prix agricoles, qui révèle « les défauts de la régulation européenne et mondiale et de la répartition de la valeur ajoutée dans les filières ». Condamnant l’ « idée folle » de la libéralisation, il s’est présenté comme l’apôtre d’ « une régulation rénovée de l’agriculture et de l’agro-alimentaire en Europe ».

Mais pas un mot n’est prononcé sur le fait que cette crise est la conséquence directe des mesures de libéralisation de l’agriculture européenne (démantèlement des droits de douane, des mécanismes publics d’intervention et des outils de maîtrise des productions) impulsées par l’Union Européenne en totale cohérence avec les marchandages de l’OMC et le Traité de Lisbonne et avec la pleine complicité du gouvernement du même Sarkozy.

De fait, si les mesures d’urgence annoncées devraient permettre d’alléger momentanément la crise du monde agricole et si certaines mesures peuvent aller dans le bon sens, Sarkozy entérine en réalité le démantèlement de la PAC et la libéralisation du secteur agricole. Ainsi, affirme-t-il que les « combats anciens et d’arrière garde » ou les « retours en arrière démagogiques » sont voués à l’échec, tout comme il fait l’éloge de la « compétitivité » et laisse entendre que la contractualisation au sein des filières ou les systèmes d’assurance privés remplaceront les politiques publiques de soutien aux prix agricoles.

Pour le Parti de gauche, enrayer la crise agricole exige :

* de stopper la concentration de la production et la diminution des emplois agricoles,

* d’engager, en réponse notamment à l’urgence écologique, une révolution des modes de production agricole, une relocalisation des productions, l’application du principe de souveraineté alimentaire et la reconquête de l’indépendance protéïque de l’Europe

* de mettre fin au dumping de l’Europe sur les marchés des pays du Sud qui contribue à la ruine de plusieurs millions de paysans

De fait, Sarkozy ne fait aucune mention de ces objectifs majeurs qui impliqueraient notamment une rupture avec le processus de libéralisation en cours et une réorientation et un renforcement des outils d’intervention sur le foncier.

L’évolution actuelle de l’agriculture française mène à la disparition de la grande majorité des paysans, à l’organisation de l’agriculture autour de quelques dizaines de milliers d’exploitations destinées à être compétitives sur le marché mondial et aux pratiques intensives désastreuses. Elle contribue au final à l’impasse écologique de la planète. Evidemment, ce n’est pas ce modèle que souhaite faire évoluer le Président Sarkozy. Et ses déclarations finales aux relents pétainistes sur le « lien charnel des Français à la Terre (qui) fait partie de l’identité nationale », ne sauraient faire oublier la fuite en avant dans la libéralisation de l’agriculture.


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