Une politique de gauche pour les régions (PCF)

jeudi 12 novembre 2009.
 

François Auguste, président du Conseil national et vice-président de la région Rhône Alpes, revient sur l’enjeu des prochaines élections régionales et le contenu de ce que pourrait être une politique de gauche.

En quoi la victoire de la gauche en 2004 a-t- elle changé la vie des gens ?

Au début de la mandature, les régions ont appliqué des politiques sociales et de développement, par exemple des dispositifs permettant l’accès de milliers de jeunes à des tarifs réduits au cinéma, à la lecture, et aussi des tarifs réduits dans les TER pour les chômeurs. Les TER ont été modernisés, développés. Dans quelques régions, des expériences de démocratie participative ont été menées. L’investissement dans les lycées a été conséquent. Des expériences de contrôle de fonds publics accordés aux entreprises ont été tentées. Tout cela n’est pas négligeable.

Mais aujourd’hui la situation appelle d’autres réponses...

En effet. Des évolutions lourdes interviennent qui appellent des réponses nettement plus ambitieuses : la crise et ses ravages sociaux et économiques, la dérive autoritaire du sarkozysme et la mise en mort clinique annoncée des collectivités, la recomposition politique à grande échelle pour tirer la gauche vers le social-libéralisme. La situation n’a plus grand-chose à voir avec celle de 2004. Elle appelle des mesures radicales, une politique résolument à gauche.

C’est quoi une politique résolument de gauche au niveau des régions ?

- Alors que l’ouverture des TER à la concurrence est annoncée pour ce mandat, les régions doivent s’engager à ne pas les privatiser. Elles pourraient donner de nouveaux pouvoirs d’action et d’intervention aux comités de lignes pour développer résolument ce service public, en exigeant de l’État les moyens pour cela.

- Des fonds régionaux pour l’emploi, la formation, la recherche doivent être créés, sous condition de création d’emplois et de maîtrise publique du crédit. Ces fonds devraient être gérés par des espaces participatifs départementaux et régionaux, composés des salariés et de leurs syndicats, de citoyens tirés au sort, d’élus locaux et des pouvoirs publics ; ces espaces auraient des pouvoirs d’interpellation, « d’ingérence » dans les choix industriels et technologiques et dans les choix financiers, et devraient être reconnus dans une loi.

- D’ici à 2014, les régions devront consacrer 10 % des budgets régionaux à des budgets participatifs dans les politiques régionales, notamment les lycées, les TER, la formation professionnelle, l’emploi, la jeunesse, etc. La pratique du tirage au sort de citoyens sera systématisée, avec d’autres formes de participation.

- Les régions devront construire une « empreinte écologique régionale », mêlant défense de l’environnement et politique sociale, défense et développement des services publics locaux et nationaux, énergies renouvelables et contributions à la lutte contre le réchauffement climatique.

- Les régions devront impulser des coopérations décentralisées et internationales fondées sur un nouveau mode de développement, humain et solidaire.

- Les régions s’opposeront au projet liberticide de réforme des collectivités et développeront une pratique nouvelle constitutive d’un projet alternatif : coopération entre collectivités, pilotage de projets solidaires et concertés dans les transports, démocratie participative, promotion d’une réforme de la fiscalité incluant les actifs financiers des grandes entreprises.


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