Le capitalisme sarkozien, une désagréable odeur d’Ancien régime (Petites nouvelles du dimanche)

mardi 17 novembre 2009.
 

1) De Versailles à l’Elysée

2) 5362 euros le repas

3) Logique du capitalisme et grand emprunt d’Etat sous Sarkozy : subventionner les profits

4) Casse record dans les caisses de l’État : 20,5 milliards d’exonération de l’impôt sur les sociétés

5) Sarkozy : copains et coquins sur le dos des travailleurs

6) Funérailles : le malheur des uns fait l’argent des autres

7) Etats-Unis : gaspillage avoué d’argent public

8) PSA veut supprimer 6000 emplois

1) De Versailles à l’Elysée

Dans son discours à la Chapelle-en-Vercors, Nicolas Sarkozy n’a pas manqué de vivifier la mémoire de tout ce que la Répubique fraçaise d’aujourd’hui doit «  à l’Ancien Régime  ». Il a glorifié «  le rêve capétien réalisé  » de l’unité de la France... avant d’appeler à «  vibrer avec le sacre de Reims  » des rois de France.

Que Nicolas 1er use de tels mots pour la royauté de la misère des campagnes, des milliers de morts à chaque petit mouvement de protestation, de la Saint Barthélémy... c’est déjà grave.

Qu’il se mette en tête de mener un train de vie digne de Versailles, relève autant du ridicule que de l’inadmissible.

2) 5362 euros le repas

Le dîner offert par l’Élysée à l’occasion du sommet de l’Union pour la Méditerranée a bien coûté 1.072.437 euros pour 200 personnes.

Première remarque : ce sommet ne servait à rien sauf à marquer la magnificence du régime comme au temps de l’Empire austro-hongrois.

Deuxième et principale remarque : Servir un dîner à 5362 euros donne une petite idée du monde dans lequel vivent Nicolas, Carla et les milliardaires du Fouquets : un milieu où dépenser un million d’euros ne pose pas problème.

Troisième et dernière remarque : Ce rapport à l’argent ne touche pas seulement l’Elysée et ses amis ; il résume la nature de la société capitaliste dans laquelle nous vivons... jusqu’au moment cela leur explosera à la figure.

Cela donne un petit aperçu de leur monde, là où l’argent n’est pas un problème. Mais un tout petit aperçu seulement car, s’il y a des organismes officiels pour surveiller un peu et avec beaucoup de mansuétude les dépenses des dirigeants politiques, il n’y en a pas pour les véritables riches, ceux qui possèdent les entreprises et les banques, ceux qui sont les véritables maîtres de l’économie...

3) Logique du capitalisme et grand emprunt d’Etat sous Sarkozy : subventionner les profits

Alain Juppé s’est félicité de la bonne entente qui a régné, en particulier avec Rocard dans leur commission " Nous n’avons pas travaillé avec l’idée de créer des rapports de force entre nous, mais au contraire de chercher le consensus..."

Quel consensus ?

L’Etat devrait emprunter près de 35 milliards d’euros. A qui ? Aux banquiers et industriels. Pour qui ? pour les industriels. Depuis que ce « grand emprunt » est annoncé, nombre d’entreprises se sont mobilisées pour récupérer la part la plus grosse possible du gâteau : l’industrie automobile, l’aéronautique, l’industrie pharmaceutique…

4) Casse record dans les caisses de l’État

Cette semaine, un casse « record » de 11 millions d’euros aurait été commis à Lyon. Petits joueurs !

Depuis deux ans, à la suite d’un amendement de l’UMP, les "entreprises" bénéficient d’une exonération de l’impôt sur les sociétés (IS) pour la vente de titres. Cela aurait coûté 20,5 milliards à l’État. L’IS ne devrait rapporter que 20 milliards à l’État en 2009 (contre 125 milliards pour la TVA, payée par tout le monde).

A quand l’arrestation et la mise hors d’état de nuire de tels dangers publics ?

5) Sarkozy : copains et coquins sur le dos des travailleurs

Le chef de l’État est payé 19 508 euros net (20 smic) par mois. C’est lui qui fixe son salaire, c’est pratique. Tous ses frais (restauration, déplacements, hébergement) sont pris en charge par l’employeur. L’Elysée est épinglé pour avoir facturé à des copains pour 3,28 millions de sondages. Quant aux six mois de présidence française de l’UE, ils ont coûté 175 millions, dont 16,6 millions pour une réception, soit 7 500 euros par chef d’État invité.

En revanche, toutes les factures sont présentées aux travailleurs.

6) Funérailles : le malheur des uns fait l’argent des autres

Un site Internet compare les prix des obsèques, toujours coûteuses, mais parfois exorbitantes : 2543 euros à Vannes, jusqu’à 7363 euros à Paris (sans compter le monument et les fleurs). Un rapatriement peut coûter 3 800 à 9 000 euros pour l’île de La Réunion. Et puis, profitant de l’urgence voire du désarroi dans lesquels sont les familles endeuillées, les entreprises de pompes funèbres se sucrent avec de petits « extras » : une ouverture de caveau (580 à 1020 euros), des cercueils de 2 mètres pour des défunts de 1,70m, 6 poignées au lieu de 4, des majorations abusives pour transport entre communes distantes, des cercueils en bois coûteux pour la crémation, etc.

Ah, la mort est un drame, mais c’est aussi un délice !

7) Etats-Unis : gaspillage avoué d’argent public

Pour répondre à une polémique sur l’efficacité de son plan de relance de l’économie de 787 milliards de dollars – qui aux États-Unis comme en France consiste à arroser les entreprises privées avec de l’argent public– l’administration Obama prétend qu’elle a créé ou sauvé un million d’emplois cette année.

C’est invérifiable. Mais si c’était vrai, cela reviendrait à une dépense publique de plus de 500 000 euros par emploi !

Là-bas comme ici, il coûterait bien moins cher que l’État créé lui-même directement les emplois nécessaires à la population dans les services publics.

8) PSA veut supprimer 6000 emplois

Pour « augmenter ses marges », le groupe PSA a annoncé qu’il allait supprimer 6000 emplois sur les trois ans à venir, c’est-à-dire 10% des effectifs.

Pour gonfler les profits, les départs en retraite ne seront pas remplacés et le travail sera encore plus dur. Pourtant PSA a reçu cette année des milliards de l’État prétendument contre la crise.


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