Motion « élections régionales » adoptée par le Conseil Politique National du NPA (8 novembre 2009)

samedi 14 novembre 2009.
 

1/ Le CPN confirme les considérants politiques et les axes généraux du NPA tels qu’ils ont été adoptés lors de sa session précédente des 19 et 20 septembre :

a) Les prochaines élections régionales s’inscriront dans l’offensive politique et sociale du gouvernement et des classes dominantes contre les classes populaires qui s’intensifie avec la crise. Sarkozy veut en faire une revanche par rapport à celles de 2004, affaiblir encore plus une opposition parlementaire largement discréditée et ouvrir la porte à de nouvelles attaques contre le monde du travail. Son ouverture à la droite souverainiste flétrit encore plus les ralliés de gauche, réaffirme la prétendue « victoire idéologique » de la droite, étayée par les dérives libérales du PS et des Verts, et accrédite l’idée qu’il n’y a pas d’autre politique possible que la défense de l’ordre capitaliste fut-ce au prix de profondes régressions sociales.

b) Ce contexte est cependant marqué par des résistances populaires, d’abord contre les licenciements mais aussi les violences policières ou encore la dégradation de l’environnement... Cette période - incluant les élections - nécessite de redonner confiance au monde du travail, dans ses propres forces et dans l’objectif d’une lutte d’ensemble. Ceci implique de travailler au regroupement de ceux qui ne se soumettent pas au capitalisme, défendre un programme d’urgence afin de faire payer leurs crises aux classes dirigeantes dans la perspective d’une confrontation générale avec le patronat et le pouvoir.

Dans la continuité de la motion votée au congrès de fondation (...), nous proposons à toutes les forces antilibérales et anticapitalistes (PCF, PG, LO, Alternatifs, Fédération, Mouvement des objecteurs de croissance, militantes et militants du mouvement social et des quartiers populaires) de porter ensemble les exigences issues des luttes et des courants d’opinions populaires qui ne veulent pas payer la crise.

Les élections et les luttes sociales ou écologiques sont deux aspects d’une même bataille où nous visons à renforcer l’adhésion aux perspectives anticapitalistes et à permettre leur expression.

Face au déplacement à droite d’un nombre substantiel de forces de la gauche traditionnelle et le projet de mise en place d’une force de centre gauche, nous voulons convaincre qu’une autre voie est possible, correspondant à l’aspiration de la population à l’unité et à la convergence des luttes. Nous devons construire une gauche combative indépendante du PS.

2/ La discussion initiée par le NPA sur l’unité des anticapitalistes et des antilibéraux pour envisager les moyens de porter ensemble les exigences populaires face à la crise en particulier dans le cadre des élections régionales connait une étape importante. Les uns et les autres ont formulé leurs propositions.

Le principal point sur lequel se centre le débat est la question du lien entre le programme et les alliances, l’incompatibilité entre un programme de rupture avec les logiques libérales et capitaliste et la recherche d’une majorité de gestion avec le PS et/ou les Europe écologie.

La dernière proposition du front de gauche pour un accord unitaire constitue une nouvelle base de discussion par rapport à « l’offre » du PCF qui n’ est pas acceptable. Mais pour parvenir à un accord certains aspects de la stratégie et du programme doivent être précisés dans le cadre général de la déclaration commune du 28 septembre.

Ainsi, le CPN mandate le CE pour poursuivre les discussions unitaires sur la base des amendements suivants au texte du front de gauche. Les coordinations régionales du NPA sont invitées à faire la même démarche dans tous les cadres unitaires en régions.

Amendements à la Déclaration du Front de Gauche 28-10-2009

Ci-dessous en italique, les amendements de suppression proposés par le NPA, en gras les amendements d’ajouts :

Nous voulons mettre la dynamique du Front de Gauche au service du rassemblement unitaire de toutes les forces et plus globalement de toutes les citoyennes et les citoyens et les acteurs du mouvement social

Nos listes sont celles de toutes celles et ceux qui aspirent à rendre majoritaire une alternative à la logique du système capitaliste, du libéralisme et des modèles productivistes. Nous leur disons que le Front de Gauche peut être leur outil. Nous affirmons notre disponibilité à des listes larges réunissant des partis qui tout en n’étant pas dans le Front de Gauche, convergent sur cette démarche et ces objectifs.

Dans ce but, nous nous adressons aux organisations présentes dans ce groupe de travail pour conclure un accord national.

Nous avons déjà des acquis. Nous avons dressé un certain nombre de considérants qui nous ont permis de constituer un cadre politique national de discussion commun en vue de vérifier la possibilité d’aller ensemble aux régionales.

La plupart des mouvements réunis ici ont fait des déclarations et des offres politiques. Nous pensons que le moment est venu de nous prononcer sur des propositions très concrètes à même de constituer les bases de cet accord national  :

Voici les bases de notre accord :

 Les régionales auront un double enjeu, local et national. Il s’agira de battre la droite. Mais il faut aussi que les politiques de droite et patronale soient battues et que, en lien avec les mobilisations populaires, des mesures d’urgence sociales, démocratiques et écologiques radicales inédites soient mises en œuvre. Telle est notre ambition, celle d’une gauche antilibérale et anticapitaliste unie, en phase avec les mobilisations populaires sociales et écologiques. Notre alliance se pose ainsi en alternative de la recomposition rose/orange/verte au centre qui s’affirme. Nous ne voulons pas d’une alternance sans changement, nous ne voulons pas gérer le système en nous contentant de le tempérer sur le plan social et écologique. Nous voulons changer les rapports de force. Nous voulons défendre un programme radical permettant de donner des réponses à celles et ceux qui souffrent des conséquences de la crise économique, celles et ceux qui sont inquiets de l’avenir de l’humanité confronté à une crise écologique d’une gravité exceptionnelle. Nous voulons la rupture, pour en finir avec le chômage et les licenciements, contre les privatisations, pour la mise en place d’un grand service public bancaire, pour la défense du pouvoir d’achat, la réduction du temps de travail, le droit à la sécurité sociale et à la retraite, pour la reconversion écologique, la mise en place d’un grand service public de l’énergie, pour le droit à l’éducation pour tous, contre toutes les formes de discrimination et d’oppression.

Nous déclinons ce programme de rupture en mesures régionales, en lien avec les mouvements sociaux

Nous tournerons la page des politiques de renoncement qui dilapident l’argent public pour les intérêts privés ce qui suppose de ne pas se laisser enfermer dans le carcan budgétaire et institutionnel qui risque de se durcir encore avec la réforme territoriale annoncée.

Il s’agit de mobiliser les fonds publics dans le strict intérêt des classes populaires et dans le cadre d’un plan conséquent de lutte contre le réchauffement climatique.

Cela passe par exemple par l’arrêt de toute subvention, au patronat, aux lycées privés, à la formation professionnelle contrôlée par le Medef ; par la récupération des fonds publics versés aux entreprises qui ont licencié ; par la mobilisation des fonds publics pour l’emploi public territorial statutaire ; pour le développement du service public de formation professionnelle, les lycées publics ; par le développement des services publics de transports gratuits.

* Un accord national pour la constitution de listes au premier tour différentes indépendantes de celles présentées par le PS et Europe écologie.

* Ces listes répondront à trois objectifs indissociables : changer les rapports de force à gauche en faveur de la ligne de transformation sociale, battre la droite et rassembler une majorité autour d’un projet vraiment alternatif à la logique du système qui est en crise aujourd’hui. En particulier autour des mesures que nous pourrions porter ensemble. Elles s’engageront à défendre ce programme dans les futurs conseils régionaux. Elles affirmeront leur volonté de les mettre en œuvre à la tête des régions, partout où nous nous jugerons en situation de le faire. Il doit s’agir d’une politique de rupture cohérente, déclinée dans les applicable dans le champ de compétences des régions, changeant réellement la vie des citoyens en donnant la priorité aux besoins sociaux, écologiques et démocratiques contres les logiques capitalistes, libérales et productivistes.

* Nos listes s’engageront, sans ambiguïté, à faire barrage à la droite en se rassemblant avec les autres listes de gauche au 2ème tour à l’exclusion de tout accord avec le Modem, dans le cadre de fusions « démocratiques ». La liste arrivée en tête au 1er tour fusionnant avec les autres listes de gauche et écologique proportionnellement au 1er tour. Nous demanderons le même engagement au PS et à Europe Écologie.

* Notre volonté est de porter des projets de transformation sociale réelle dans les régions. Si les conditions en sont créées nous pourrons travailler à leur mise en œuvre jusque dans les exécutifs régionaux car la gestion des régions ne peut s’envisager que comme un moyen d’atteindre nos objectifs. Notre participation est donc liée aux conditions qui la rendent possible. Il s’agit de la possibilité de mettre en oeuvre les points essentiels. de notre programme et du rapport de force permettant effectivement de les appliquer. Cela ne sera pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au libéralisme. Cette hypothèse exclut toute participation du Modem ou d’une quelconque organisation de droite.


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