La Grèce peut-elle faire faillite ? (article de Libération)

jeudi 10 décembre 2009.
 

La Grèce est au bord de la faillite.

« Pour la première fois depuis 1974, l’impasse financière de notre pays menace notre souveraineté nationale », a dit le Premier ministre lors de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres en référence à la date du retour de la démocratie dans le pays après la dictature militaire des colonels.

« Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour maîtriser l’énorme déficit, restaurer la stabilité des finances publiques et promouvoir le développement. C’est la seule voie pour nous assurer que la Grèce ne perdra pas ses droits à la souveraineté », a encore dit le Premier ministre.

« Nous avons déposé un projet de budget qui est un premier pas pour la reprise de l’économie et la limitation drastique du déficit que nous a laissé le gouvernement précédent », a ajouté M. Papandréou.

Le Premier ministre a annoncé à cette occasion qu’il allait « dans les prochains jours » présenter à ses partenaires européens le programme d’assainissement de l’économie qui sera déposé en janvier à la Commission européenne dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance.

Le gouvernement grec s’est engagé mercredi 9 décembre à prendre toutes les mesures nécessaires afin de restaurer la crédibilité financière du pays et regagner la confiance des marchés.

Le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou a indiqué mercredi que le gouvernement prendrait toutes les mesures nécessaires pour retrouver la crédibilité perdue avec des mesures précises et un plan pour diminuer, à moyen terme, le déficit et maîtriser la dette publique.

M. Papaconstantinou a reconnu que « les dégradations des agences de notation rendent difficile la politique du gouvernement » et prévenu que « la Grèce connaîtra des perturbations sur les marchés ces prochains mois ».

Soumise à de fortes pressions depuis la crise de Dubaï, la Grèce, membre de la zone euro, est sous le feu des critiques depuis deux semaines en raison de l’explosion de son déficit public, estimé à 12,7 % du Produit intérieur brut (PIB), et de la dette publique à 113 % du PIB pour la fin de l’année, et à 120 % en 2010.

Lundi et mardi, les agences de notation Standard and Poor’s et Fitch ont successivement mis sous surveillance la note de crédit à long terme et abaissé la note de la dette à long terme.

Fitch a en outre annoncé mercredi avoir placé sous surveillance négative l’ensemble des crédits structurés émis par les établissements grecs, dont le montant total avoisine les 10 milliards d’euros, accentuant encore la pression sur Athènes.


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