Quel projet pour la gauche en Europe ? Table ronde avec 4 eurodéputés

mardi 15 décembre 2009.
 

Si la social-démocratie est en crise, les forces de gauche qui ne se satisfont pas d’un aménagement du capitalisme le sont tout autant. Les dernières élections européennes l’ont montré.

Seuls 37,2 % des parlementaires européens siègent sur les bancs de la gauche (socialistes et démocrates, Verts, Gauche unitaire européenne). Les groupes socialistes et celui de la Gauche unitaire européenne, où siègent les élus du Front de gauche ont vu leur nombre de députés baisser. Les Verts européens ne doivent leur progression qu’à la réussite en France d’Europe Écologie. De ce fait, la droite règne dans l’hémicycle, avec 60 % des sièges. Des résistances existent. Fin septembre, les élections législatives nationales ont vu la progression en Allemagne de Die Linke qui, avec 11,9 % des suffrages, progresse de 3,2 points, et au Portugal du Bloc de gauche (BE) et du Parti communiste (PCP). Le BE a obtenu 9,9 % (+ 3,5 points) et le PCP 7,9 % (+ 0,4 point). Ces résultats ont montré que la dérive droitière des sociaux-démocrates n’allait pas sans rencontrer de résistance dans l’électorat de gauche. Le même phénomène s’était observé aux Pays- Bas en 2006, lorsque le Parti socialiste, situé à gauche des travaillistes, obtenait 16,6 % des suffrages. Encourageants, ces résultats montrent qu’un projet de société exigeant, qui conteste les options libérales, voire capitalistes, peut être entendu par une part des citoyens et des salariés. Il reste que ces résultats de la gauche sont loin d’être généralisés. Aux élections législatives nationales, entre 2004 et 2009, les forces qui composent la Gauche unitaire européenne n’ont obtenu que 5 % des voix. Et dans de nombreux pays, ces forces sont en dessous de ce seuil, voire quasi existantes, comme à l’Est de l’Europe. De plus, cette progression n’est pas capable d’empêcher la droite de s’emparer du pouvoir, voire de sortir renforcée du scrutin. Et parfois, c’est la droite populiste qui est la mieux à même de capter la déception des électeurs. Plus généralement, c’est l’abstention. Les députés européens que nous avons conviés à cette table ronde ne se satisfont pas des résultats obtenus par les partis de la Gauche unitaire européenne. La crise de la gauche interroge toutes ses composantes, qui doivent construire un projet conforme aux attentes des citoyens. Et trouver les moyens et les forces de redonner espoir.

TABLE RONDE AVEC QUATRE EURODÉPUTÉS DE LA GAUCHE UNITAIRE EUROPÉENNE :

* KARTIKA LIOTARD, PARTI SOCIALISTE (SP), PAYS-BAS ;

* WILLY MEYER, IZQUIERDA UNIDA (ESPAGNE) ;

* MIGUEL PORTAS, BLOC DE GAUCHE (BE), PORTUGAL ;

* HELMUT SCHOLZ, DIE LINKE, ALLEMAGNE

Depuis les élections européennes de 2004, les forces sociales-démocrates sont en diffi culté. Leur recul s’est confi rmé au dernier scrutin, en juin. Comment expliquez-vous cet affaissement, à partir de l’analyse de la situation dans vos pays respectifs ?

KARTIKA LIOTARD. La gauche, dans son ensemble, a effectivement baissé au niveau européen. Mais la situation est différente selon les pays. Dans certains pays, il y a même eu une forte progression. Ce n’est pas le cas aux Pays-Bas. Dans mon pays, il faut noter que le débat électoral ne s’est pas vraiment organisé selon le clivage gauche-droite. La question portait davantage sur l’intervention même de l’Union européenne dans nos affaires intérieures. L’UE doit-elle ou non intervenir dans nos services publics ? Ou bien dans d’autres domaines ? Bref, le débat a porté d’abord sur le bilan de l’Union européenne, sur ce que les Néerlandais pensent d’elle. À ce sujet, souvenons-nous que les citoyens des Pays-Bas avaient massivement voté « non » lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, en 2005. Ils sont restés sur cette question lors du dernier scrutin. Or, le message de la gauche qui explique que le fonctionnement de l’UE mène au libre-échange et au néolibéralisme leur a paru alambiqué. Au sein de la gauche, seule ma formation, le Parti socialiste, a porté une critique de l’Europe, du libre-échange et du néolibéralisme. Mais face à nous, un parti populiste (le Parti pour la liberté, dirigé par Geert Wilders – NDLR) a fait toute sa campagne sur le thème « l’Europe ne doit pas décider autant ». Pour repousser ce populisme, la gauche doit porter ses principaux efforts sur la lutte contre la pauvreté, afin que les gens voient concrètement ce que nous voulons pour l’Europe.

MIGUEL PORTAS. Il y a un paradoxe. En théorie, la crise économique, financière et sociale devrait permettre un renforcement des réponses de gauche, parce que cette crise est une preuve de l’échec du capitalisme réel. Mais les gauches radicales n’ont été en condition de profiter des leçons de la crise et de formuler des propositions politiques que dans trois ou quatre pays. Dans la majorité des pays de l’Union, ce sont les populistes de droite et l’euroscepticisme militant qui capitalisent sur la crise du capitalisme et de celle, concomitante, des politiques européennes. Cela mérite une réflexion très sérieuse de la gauche.

WILLY MEYER. Je pense que les sociaux-démocrates sont les principaux responsables du fait que la crise profite aujourd’hui à la droite. La social-démocratie actuelle est toujours dans la lignée du discours qu’elle a adopté au début des années 1980, en rupture avec celui des sociauxdémocrates des années 1970. C’est lors de ce tournant que le consensus de Washington a été transféré à Bruxelles. Un nouveau consensus s’est formé en Europe, à cette époque, entre social-démocratie et forces libérales et conservatrices. Le discours traditionnel de sociauxdémocrates comme Olof Palme, en Suède, ou Willy Brandt en Allemagne, qui prônait l’intervention de l’État dans l’économie, une fiscalité progressive, etc., a alors été totalement annihilé. Aux dernières élections européennes, en Espagne, le Parti populaire (droite) et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) se sont présentés avec un seul programme, le traité de Lisbonne et la stratégie de Lisbonne, et un candidat commun, José Manuel Durao Barrosoro. Mais nous, Izquierda Unida, avons aussi notre propre responsabilité. Notre manière de communiquer avec la société est à repenser. Dans les pays où l’on communique directement avec la société, par le biais des syndicats, les résultats sont bons. Là où on ne le fait pas, comme en Espagne, il y a échec. Je remarque que, selon les États, la Gauche unitaire européenne obtient des résultats forts inégaux. Au Portugal, on a de bons résultats. En France aussi, mais si l’on avait incorporé le NPA, le résultat aurait été encore meilleur. La tragédie italienne nous montre la valeur de l’unité et la nécessité de la gestion de celle-ci. Si, en France, le Nouveau parti anticapitaliste avait rallié le Front de gauche, la droite aurait eu quatre députés de moins et nous trois de plus.

HELMUT SCHOLZ. C’est toute la gauche, y compris la gauche radicale, qui doit s’interroger sur son incapacité à répondre par une stratégie et un projet aux attentes des gens. Concernant les sociaux-démocrates, leur problème, c’est qu’ils n’ont pas encore réalisé qu’ils ne sont pas les vainqueurs du tournant historique de 1989, avec la chute du mur de Berlin. Ils sont autant perdants que la gauche qui veut un changement de système. Je pense que l’ensemble de la gauche doit discuter aujourd’hui des raisons pour lesquelles la tentative justifiée de bâtir une société alternative et socialiste en Europe centrale et orientale a échoué. La gauche est également mise au défi de trouver une réponse sociale au développement des forces productives. En tout cas, personne ne peut se réjouir, à gauche, de la chute des structures sociales-démocrates. Même moi, qui les critique, je ne me réjouis pas. Car nous avons besoin d’un débat plus ample à gauche sur les raisons de nos échecs, sur les moyens de construire un futur pour le peuple et par le peuple. Si les gouvernements de centre gauche ont mené la politique qu’ils ont menée, c’est parce qu’ils n’avaient pas de réponse propre ou ne voulaient pas trouver de réponse alternative aux politiques économiques de la droite. Ils n’ont pas de politique alternative au niveau national, en matière de politique sociale ou de politique étrangère. Ils ne portent pas le projet d’établir la paix, de dépasser les contradictions entre le Nord et le Sud, de construire la solidarité, d’offrir de nouvelles perspectives pour les autres régions du monde.

Peut-on parler d’une crise de logiciel de l’ensemble de la gauche ? Si oui, quelles sont les pistes à explorer pour impulser un nouveau dynamisme à gauche dans l’Union européenne ?

HELMUT SCHOLZ. Oui, la gauche doit repenser son logiciel. Le slogan « Liberté, égalité, fraternité » était le terreau du citoyen moderne. C’est à partir du constat que les moyens de production restaient hors du champ de ce slogan que l’utopie d’une société socialiste s’est développée. Or, ces tentatives se sont soldées par un échec. Et aujourd’hui, dans des pays comme la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie, on voit que les peuples se tournent, pour une bonne part, vers la droite, ou même la droite extrême et les populistes de droite. Cela doit nous interpeller. La question qui est posée à la gauche, c’est celle de savoir comment mener une politique de gauche dans une économie globalisée. Mais la réponse à cette question ne peut se construire que dans un nouveau lien au peuple, en termes de partenariat. La gauche doit aider le peuple à se prendre en main, en se mettant à la portée des individus qui le composent. Les gens attendent des réponses concrètes, par rapport à la façon dont leur vie s’organise, dans les domaines de l’éducation, de la santé, etc. Il faut partir de ces besoins concrets, mais en reprenant l’inspiration de Marx, qui disait que « le libre épanouissement de chacun est la condition de l’épanouissement de tous ».

MIGUEL PORTAS. Le développement de la gauche politique est très différent selon les pays de l’Union européenne, du fait des différentes histoires nationales ou régionales. C’est important d’avoir cela en tête quand on parle de logiciel. Il y a aujourd’hui un certain nombre de pays où la gauche est avant tout sociale et culturelle, où la gauche politique en tant que telle a disparu. Il y a aussi des pays où la division au sein des gauches d’alternative a été fatale. Le cas le plus évident est l’Italie. Mais il y a d’autres pays où se reconstruisent des projets innovateurs. En Allemagne, le problème était la recomposition, en tenant compte d’une forte histoire à l’Est et d’une réaction, à gauche, contre la dérive de la tradition socialedémocrate, à l’Ouest. Au Portugal, le processus est axé sur la rénovation du discours et de la pratique politique de la gauche et, c’est intéressant, il n’a pas donné lieu aux traditionnelles luttes fratricides. Les situations sont donc très diverses. En fait, il y a des problèmes communs, auxquels différentes réponses sont apportées, notamment en fonction de l’histoire du pays. Ce qui est certain, c’est qu’il y a un problème de communication à gauche : la politique exige certes de la propagande, du travail de diffusion idéologique, mais un parti qui ne fait que cela s’avère rapidement incapable d’apporter des réponses concrètes aux besoins concrets des gens. Il se révèle incapable d’intégrer dans la politique les plus pauvres, les plus faibles, les jeunes et les exclus de l’espace public.

KARTIKA LIOTARD. Il est important qu’il y ait coopération entre toutes les forces de gauche. Nous avons de forts désaccords avec les sociauxdémocrates, ici au Parlement européen, comme aux Pays-Bas, mais je pense qu’il est essentiel pour la gauche de savoir trouver des points d’accord sur lesquels travailler ensemble. Il faut pousser ensemble pour la défense des services publics, lutter contre la pauvreté. Bien sûr, il est important pour la gauche alternative de dépasser dans les élections les sociaux-démocrates, mais il faut aussi trouver des positions communes afin de montrer au public que la gauche dans son ensemble est une alternative pour sortir de la crise.

HELMUT SCHOLZ. Je suis d’accord avec mes collègues. Mais je note que quand on parle de la gauche, on a toujours besoin d’un adjectif : gauche de transformation, alternative, radicale… C’est là, à mon avis, le symptôme du fait que nous sommes sur la défensive. Si nous parlons de la gauche comme d’un moyen, il nous faut revenir à notre enracinement dans une classe, dans le mouvement populaire. Ne perdons pas de vue que nous parlons dans une situation concrète : celle d’une crise financière dont les conséquences s’observent partout. La gauche doit affronter les aspirations, les demandes des gens qui survivent dans un environnement capitaliste. La gauche doit montrer concrètement comment la société et l’économie doivent fonctionner à une étape postcapitaliste. Je pense que la voie à suivre est celle d’une profonde démocratisation de la vie publique et sociale. D’après mon expérience avec la République démocratique allemande (RDA), je peux dire que l’essentiel dans une économie planifiée n’est pas tant de savoir qui est le propriétaire des moyens de production, mais plutôt qui les possède vraiment, qui les contrôle.

WILLY MEYER. Nous devons communiquer directement dans notre vieux style, à travers les syndicats, à travers des distributions de tracts, mais sans faire d’idéologie. Le principe à suivre est simple : il y a un problème à Opel, nous proposons une alternative à Opel. Il y a un problème quant au système de santé public, nous avançons une alternative. Bref, dire des choses concrètes, qui parlent aux gens. En Espagne, notre erreur a été, comme je le disais tout à l’heure, de vouloir communiquer notre message avec les moyens de communication traditionnels, privés ou publics. Nous comptions sur la Constitution espagnole qui dit, dans son article 1er, que « l’Espagne se constitue en État social et démocratique de droit qui promeut comme valeurs supérieures de son ordre juridique la liberté, la justice, l’égalité et le pluralisme politique ». On s’est rendu compte que le libre marché consolide en fait un système où la troisième force politique du pays, Izquierda Unida, n’a pas d’espace médiatique. Le chapitre 7 dit aussi que la Constitution promeut l’intervention publique dans l’économie, que l’État doit disposer d’entreprises publiques importantes, et que les administrations doivent faciliter l’accès des citoyens à la propriété des moyens de production. Le libre marché a fait de la Constitution de 1978 du papier mouillé. Aujourd’hui, comme beaucoup de pays, l’Espagne est un grand conseil d’administration. Espagne : société anonyme. Europe : société anonyme.

L’Europe est-elle néanmoins un terrain politique pertinent pour l’élaboration et la mise en oeuvre d’un projet de gauche réellement transformateur, antilibéral, ouvrant sur un postcapitalisme ?

WILLY MEYER. Altiero Spinelli est l’un des fondateurs de l’Europe, et il nous relie à l’actualité du projet européen. Je dis cela parce qu’il était communiste et a été emprisonné dans les prisons de Mussolini. Spinelli a compris qu’il manquait un terrain européen qui permette d’en finir avec la guerre et de résoudre les problèmes sociaux. Je crois que c’est d’une grande actualité. Face à la crise, l’espace européen doit permette son dépassement.

MIGUEL PORTAS. Ce qui est important, c’est de savoir quelle est notre proposition de transformation ou d’émancipation. Et, effectivement, il nous faut clarifier la place de l’Union européenne dans ce processus. Je vais donner un exemple simple : la question des services nationaux de santé. Il y a une directive, actuellement en préparation, qui établit le droit d’un citoyen à être remboursé dans son pays d’origine pour un service médical rendu et facturé dans un pays tiers. Le droit est intéressant, mais il pose un réel problème pour les services de santé plus faibles. Ils paient plus cher et perdent leur capacité de spécialisation au bénéfice des pays du centre de l’Union. Alors, dans ce cas, la réponse est de défendre le service national de santé contre une directive qui peut le diminuer. Mais, en même temps, la gauche sait que nos services de Sécurité sociale exigent une dimension européenne. Si nous ne voulons pas que les différences au niveau social entre États se reproduisent indéfiniment comme se reproduit par exemple la différence entre salaires, il est indispensable de penser le problème à l’échelle européenne. C’est essentiel si nous voulons porter une véritable perspective socialiste. Nous ne pouvons pas concevoir une authentique politique de solidarité internationale si nous nous bornons à considérer que « chaque État fait ce qu’il veut ».

HELMUT SCHOLZ. Certains peuples sont en attente d’une entrée dans l’Union européenne, car ils espèrent ainsi résoudre les problèmes de leurs pays respectifs. Bien sûr, l’adhésion de nouveaux pays intéresse l’élite économique, le capital financier. Mais cela signifie, dans tous les cas, que l’Union européenne est un cadre pour affronter les enjeux de l’économie mondialisée. Ceux qui entendent relever le défi de la construction d’une nouvelle société, avec un point de vue clairement antilibéral, postcapitaliste, doivent investir ce terrain. Mais évidemment, l’UE n’est qu’une partie du terrain. Le terrain de l’économie globale, c’est aussi l’Afrique, l’Amérique latine, la Chine.

KARTIKA LIOTARD. L’Union européenne et son Parlement constituent l’un des terrains où nous pouvons essayer de montrer comment la gauche entend combattre le néolibéralisme. Mais nous devons comprendre que ce n’est pas l’endroit le plus facile pour lutter, parce que nous devons y affronter de nombreux technocrates. La Commission européenne arrive devant le Parlement avec des propositions déjà très techniques et droitières. Quand l’on regarde l’histoire de l’Union européenne, elle s’est fondée sur l’économie capitaliste, c’est-à-dire dans un certain sens que son point de départ est de droite. Aujourd’hui, il y a 18 000 lobbyistes qui tournent autour de Bruxelles, qui ne sont pas enregistrés et dont 80 % proviennent de l’industrie. Donc, clairement, ce n’est pas le lieu le plus évident pour que la gauche lutte. En même temps, le fait que l’Union soit à ce point à droite permet à la gauche de bien faire ressortir les difficultés et contradictions, plus que nous ne pouvons le faire dans nos États membres respectifs.

MIGUEL PORTAS. Je suis d’accord avec mes camarades. Mais je veux insister sur un point : intervenir ou non à l’échelle de l’Union européenne n’est pas un problème d’opinion. L’échelle de l’Union européenne est vitale pour concevoir un projet émancipateur. Un autre exemple concret : les différences entre le salaire des Portugais et la moyenne européenne sont moindres que les différences entre les pensions. Le système de pensions reproduit l’inégalité plus que le système de salaires. Même si l’un est la conséquence de l’autre. Mais le système de pensions est aussi le résultat du niveau de développement de l’État social dans les différents pays de l’UE. Nous avons une pression commune à tous nos systèmes de protection sociale : l’idée qu’il faudrait nécessairement travailler plus d’années et réduire la pension mensuelle pour sauver le système de retraites. Évidemment, nous luttons pour l’augmentation de nos pensions, mais il faut aussi dire comment on entend financer le système. Si je dis que le financement du système doit être simplement national, alors je dois aussi accepter les écarts entre les systèmes respectifs de Sécurité sociale. Comme je ne me résigne pas à cela, je pose la question d’un système complémentaire de Sécurité sociale qui ne soit pas financé par les travailleurs allemands, danois ou français, mais par d’autres opérations, pour une politique fiscale européenne qui soit capable de taxer les transactions et la réalisation des plus-values financières. J’ai l’obligation de concevoir la transformation sociale au niveau national en articulation avec la transformation de l’Europe, du projet européen.

TABLE RONDE RÉALISÉE PAR GAËL DE SANTIS ET LAURENT ETRE


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