En 2 mois de débat sur l’identité nationale, l’UMP a perdu 6 points d’intentions de vote, le FN en a gagné 4

lundi 4 janvier 2010.
 

Le FN en passe d’être le grand gagnant du débat lancé par l’UMP

Pour rassembler le noyau dur de son électorat, la droite a pris le risque d’ouvrir un dangereux débat sur l’identité nationale qui risque fort de profiter in fine à l’extrême droite.

« Ce débat a eu un avantage considérable, c’est qu’il a révélé un phénomène dont on ne parlait plus du tout (…), c’est l’immigration. (…) Problème duquel découlent pratiquement toutes les difficultés françaises. » Jean-Marie Le Pen a la mine réjouie lorsqu’il évoque le sujet. À deux mois des élections régionales, le vieux leader extrémiste n’en attendait pas tant de Nicolas Sarkozy. « Un apprenti sorcier » qui a « ouvert la boîte de Pandore », sourit-il, et au Front national, « les militants reviennent, ils se mobilisent »…

Selon le président du FN, le « tour de passe-passe de Nicolas Sarkozy pour prendre, comme en 2007, les voix nationales » ne fonctionnera pas aux régionales. Et les sondages semblent lui donner raison  : en deux mois, selon une étude d’Opinion Way, l’UMP perd 6 points des intentions de vote pendant que le FN en gagne 4. Le jeu dangereux de la droite tourne au vinaigre. Non seulement la majorité ne devrait pas éviter des triangulaires avec le Front national au second tour des régionales, mais elle risque d’en provoquer de plus nombreuses. « Ce débat apporte de l’eau au moulin de l’extrême droite, commente sans détour le directeur adjoint du département opinion de l’IFOP, Jérôme Fourquet.

L’immigration et la sécurité, qui ont toujours été le moteur du vote frontiste, n’étaient plus au centre du débat public. On remet ces thématiques sur le devant de la scène et ça fait un appel d’oxygène pour le FN. » Interrogé sur RTL, hier matin, Éric Besson n’exclut plus de faire appel aux voix de l’extrême droite si celle-ci devait jouer les arbitres au second tour du scrutin régional  : « Je ne sais pas, nous n’en sommes pas là », répond, contrit, le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale. « Je ne vais pas commenter ce que dit le Front national, (…) il y a une part des Français qui s’interrogent effectivement, il ne faut pas tourner autour du pot, sur la capacité de la France à rester une terre d’immigration réussie (…) et sur la place de l’islam dans la République française », se justifie l’ex-responsable socialiste. En attendant, le FN entend « passer la barre des 10 % » dans « 12 à 14 régions » en mars prochain, et Marine Le Pen a vu sa cote de popularité bondir de six points dans le baromètre Ifop de décembre.

Frédéric Durand


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