Le fanatisme médiatique et ses alliés

lundi 30 octobre 2006.
 

Vous connaissez Philippe Alexandre ? C’est à lui que l’on doit cette phrase d’anthologie, à propos de Ségolène Royal, étalée sur six colonnes dans Paris-Match « pendant que ses camarades s’abreuvaient aux sources du marxisme elle allait à Donrémy s’agenouiller et prier la bergère combattante à qui elle voue toujours un culte ».

Philippe Alexandre, c’est une momie du journalisme de l’époque de la guerre froide qui tenait sa guérite à l’Ouest. Il vient d’écrire un bouquin intitulé « Les éléphants malades de la peste ». Evidemment, il recommande le renouveau en politique. Mais pas dans la presse, bien sûr, où les jeunes peuvent attendre encore la fin des dinosaures.

Ce type est spécialisé dans les injures à caractère physique dans la grande eau de l’extrême droite des années trente. Avec un fond nauséabond emprunté au registre de l’antisémitisme classique dont j’ai pu apprécier personnellement toute la capacité d’offense haineuse.

En effet il y a dix ans, écrivant dans "l’Evénement du jeudi" un portrait des trois dirigeants de la Gauche Socialiste, il a écrit, à mon propos : « le vrai méchant c’est lui, avec son teint jaune, son poil noir et son sourire de hyène ». Propos désavoués par nombre de ses collègues journalistes qui m’écrivirent personnellement pour me dire combien ils désapprouvaient ce genre de prose indignes du métier.

Le chasseur de hyène à poil noir écrit aussi dans « le Bien Public » (mais si !) journal très influent de Côte d’Or. Le 18 octobre il y vomit que je suis « un marginal du PS qui s’était écrié avec une fureur virile que l’élection présidentielle : ce n’est pas un concours de beauté ».

Vous qui lisez ce blog vous savez à quoi vous en tenir sur ce sujet. Les voyous de cette sorte aussi. Leur but est de nuire bien sûr. Mais il est important de comprendre leur méthode. Elle consiste à disqualifier les personnes pour discréditer leurs arguments. C’est le style typique de l’extrême droite.

Pourquoi agissent-ils de la sorte ? Question de penchant personnel bien sûr. Mais il faut aller plus loin. Aller à la racine matérielle des comportements. Une des raisons est que ce genre de gars est bien trop paresseux pour examiner le fond des arguments, vérifier leur bien fondé et ainsi de suite.

Un type de 70 ans qui écrit un bouquin et en même temps pond tous les jours plusieurs éditos pour divers journaux n’a pas le temps. La méthode simple et brutale qui consiste à dessiner le paysage à partir d’une constellation de têtes de turc est plus simple et plus facile à manier. C’est cela le fond.

Le meilleur allié du fanatisme médiatique c’est la flemme et le surmenage....On peut étendre cette approche à la plupart des faits médiatiques plutôt que de sombrer dans la paranoïa : quel est le statut social de celui qui parle ou écrit, quel est son contrat de travail, quel est son objectif professionnel, qui paye son travail ?


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