Gaza : Un ministre islamiste mis en cause pour corruption

mercredi 10 février 2010.
 

Amar Ghoul, membre du MSP (ex-Hamas), dont plusieurs collaborateurs sont sous mandat de dépôt, est accusé d’avoir « profité » du marché de l’autoroute transversale.

Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, membre du parti MSP (ex-Hamas, islamiste), s’est fait un nom grâce au gigantesque chantier de l’autoroute qui doit traverser le pays d’est en ouest (1 200 km) dont la réalisation a été attribuée à deux entreprises, une japonaise et une chinoise. Coût du projet  : 14 milliards de dollars.

Le ministre, qui s’est impliqué personnellement dans ce projet, escomptant en tirer un profit politique pour son parti, a vite été rattrapé par les affaires. Sept hauts responsables de son ministère, dont son chef de cabinet Ferachi Belkacem, le secrétaire général du ministère et le directeur de la planification du ministère des Transports ainsi que trois intermédiaires de sociétés étrangères, ont été mis sous contrôle judiciaire. Ils sont accusés d’avoir favorisé le consortium chinois, Citic-CRCC, ainsi que des entreprises européennes pour les marchés de réalisation du tramway dans plusieurs villes du pays, d’équipements des autoroutes et de barrages, pour des commissions d’un montant total de 530 millions de dollars. En outre, selon El Watan, citant des sources proches du dossier, plusieurs personnalités importantes ont été citées, parmi elles Mohamed Bedjaoui (ancien ministre des Affaires étrangères), Chakib Khelil (ministre de l’Énergie), Abdellatif Benachenhou (ex-ministre des Finances), des officiers supérieurs des services de sécurité comme le colonel Khaled (conseiller du ministre de la Justice), deux autres colonels et un général à la retraite. Et… Pierre Falcone, qui serait intervenu en faveur des entreprises chinoises auprès de ses « amis » algériens.

En outre, le ministre des Travaux publics est cette fois directement mis en cause par un responsable de l’Agence algérienne des autoroutes, Mohamed Khelladi, qui l’accuse d’avoir cédé des marchés à des sociétés « appartenant à son entourage et au MSP ». Pire encore, selon Khelladi, le ministre a perçu des commissions versées par des bureaux d’études. Enfin, il l’accuse également de lui avoir proposé un poste de responsabilité plus important en échange de « son silence ». Le ministre s’en défend et rétorque, à ses accusateurs (le Soir d’Algérie du 23 janvier)  : « Je suis là, je travaille et le chien aboie. » En dépit de ces affaires qui les éclaboussent, ni Amar Ghoul ni son collègue de l’Énergie, Chakib Khelil, n’ont démissionné de leurs postes. Quant à la présidence de la République, le gouvernement, le Parlement, les partis au pouvoir, c’est silence radio sur toute la ligne.

Hassane Zerrouky


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