Interview de JL Mélenchon : monopole du service public de l’énergie, Proglio "un hypocrite", DSK, 2012, régionales

lundi 15 février 2010.
 

Jean-Luc Mélenchon promet, pour 2012, des élections présidentielle et législatives « dans le bruit et la fureur d’un monde qui est en train de s’écrouler, celui du libéralisme triomphant ». En attendant, invité dimanche soir du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI », le président du Parti de gauche a regretté qu’à gauche, les dirigeants du PS soient « avachis dans l’eau tiède sociale-démocrate. »

Selon lui, « il ne suffit pas de faire la caricature de Nicolas Sarkozy », mais il faut encore être capable « d’une véritable mobilisation ». Le problème du PS, a poursuivi le député européen qui fut longtemps socialiste lui-même, « c’est qu’il est incapable de penser un autre ordre de la société ». S’il devait y avoir « un gouvernement de Front de gauche », union composée majoritairement du PCF et de son PG, Mélenchon promet, entre autres mesures de nationalisation, « un monopole du service public de l’énergie ».

En matière nucléaire, l’ancien ministre socialiste a reconnu une certaine évolution de sa pensée et c’est clairement prononcé contre la poursuite du nucléaire civil « qui produit des déchets dont personne ne sait que faire et dont personne ne veut ». « C’est faux de croire qu’on est indépendant avec le nucléaire, a-t-il indiqué. Il faut de l’uranium qu’on n’a pas. Et pour l’extraire ailleurs, a-t-il ajouté, on emploie des procédés qui ne sont pas toujours à notre honneur. »

Le porte-parole du Parti de gauche a, en outre, accusé Henri Proglio, nouveau patron d’EDF, d’être « un hypocrite » qui veut « liquider » son entreprise .

« Du fil à retordre »

Autre victime de Jean-Luc Mélenchon : le socialiste Dominique Strauss-Kahn, éventuel candidat à la présidence de la République et aujourd’hui favori des sondages. « Je ne souhaite pas à mon pays les remèdes que le président du Fonds monétaire international applique aujourd’hui aux pays qui sont dans le besoin », a indiqué le député européen, qui veut « guérir le cancer du capitalisme ». « S’il est candidat, il aura du fil à retordre avec moi », a-t-il glissé, sans vouloir s’appesantir sur ses propres velléités de représenter « l’autre gauche » à la prochaine présidentielle.

Sans vouloir risquer de briser les quelques alliances locales justement nouées pour ces régionales avec le NPA d’Olivier Besancenot, il a clairement dénoncé leur décision de présenter une candidate voilée en région Paca. « Les candidats, a-t-il dit, doivent manifester leur attachement à l’intérêt général et se soustraire à leurs convictions particulières. » Pour lui « la religion n’a rien à faire dans la politique ».

Enfin, Mélenchon a prôné le « rassemblement de la gauche » au deuxième tour. « C’est une vieille histoire en France, une question de principes. Sinon, a-t-il ajouté, ce serait rendre les régions à la droite. » Dans le Languedoc-Roussillon, il a appelé au « rassemblement de la gauche contre Georges Frêche », avec qui il ne fera « jamais d’alliance ».

Sophie de Ravinel


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