Portugal : Les syndicats 
de fonctionnaires contestent les choix du gouvernement socialiste.

samedi 20 février 2010.
 

Le Parlement portugais commençait hier l’examen d’un budget d’austérité. Loin d’être dans la même situation que la Grèce (12,7 % de déficit l’an dernier), le Portugal se situe dans la « moyenne » européenne avec 8 % de déficit l’an dernier, et une dette publique représentant 77,4 % du PIB, soit moins que la France (82,5 %). Il n’empêche, le premier ministre socialiste José Socrates a réussi à forger une grande coalition pour une réduction drastique des dépenses publiques, qui devrait être votée le 12 mars. Un peu comme s’il entendait prouver qu’il n’y aurait pas plus zélé qu’un gouvernement socialiste pour imposer l’austérité à son peuple. Minoritaire, le pouvoir bénéficiera de l’abstention de la droite.

« Le gouvernement assumera, sans hésitation, les conséquences de la nécessité de ramener le déficit dans les limites du pacte de stabilité », 3 % du PIB, a martelé José Socrates.

Pourtant, la messe de la rigueur est sans doute loin d’être dite. Le Front commun des syndicats de l’administration publique a annoncé une grève le 4 mars. Vendredi dernier, une manifestation a déjà rassemblé 50 000 fonctionnaires pour réclamer une augmentation des salaires de 4,5 %, afin de récupérer les pertes de pouvoir d’achat des années précédentes. « L’invocation des difficultés de la crise cesse d’exister quand il s’agit de mettre à disposition des milliards d’euros pour les banques », constate le Front commun.

Les agents publics sont les premières victimes du plan d’austérité. En quatre ans, le gouvernement veut tailler dans 10 % des effectifs, soit 65 000 emplois. En conséquence, la règle instaurée en 2005 et appliquée avec zèle par José Socrates d’un remplacement seulement pour deux départs sera prorogée. Celle-ci a déjà conduit à la suppression de… 75 000 postes.

Gaël De Santis


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