Europe Ecologie PACA : "Mon engagement militant de gauche m’apparaît incompatible avec la coloration politique imposée par Laurence Vichnievsky" (Teresa Maffeis)

jeudi 4 mars 2010.
 

Nous mettons en ligne ce texte d’une militante connue des Alpes Maritimes car il décrypte parfaitement la réalité politicienne d’Europe Ecologie avec par exemple :

* en PACA une tête de liste régionale qui se vante "d’avoir autant d’amis à droite qu’à gauche"

* en position éligible sur Nice l’ex déléguée à la jeunesse du RPR.

* et j’en passe

Jacques Serieys

Europe Ecologie PACA : Au royaume des Juges, la démocratie on gruge - Une enquête menée de l’intérieur.

Cet article a été écrit afin d’annoncer mon retrait fin janvier de la liste Europe Ecologie PACA pour les élections régionales 2010, et d’en expliquer les raisons

Mon engagement militant de gauche m’apparaît en effet incompatible avec la coloration politique imposée par Laurence Vichnievsky. On trouve notamment en position éligible dans les Alpes Maritimes des personnes très clairement marquées à droite, tentant maladroitement, sans les renier publiquement, de faire disparaître de leur curriculum des attaches un peu gênantes pour leurs colistiers et colistières, et certainement bien plus embarrassantes pour les électeurs et électrices persuadé-e-s de voter pour un mouvement de gauche et proche de leurs préoccupations. Certaines références à des paradis fiscaux sont également troublantes.

De plus, ballotée par des échos contradictoires quasi-quotidiens pendant plusieurs semaines, j’ai bien peur que la démocratie et la transparence affichées dans les discours ne soient finalement qu’un leurre. Les votes répétés des militant-e-s de terrain dans les Alpes Maritimes (tête de liste incluse) n’ont jamais été acceptés par le staff dirigeant, qui a finalement imposé sa liste de candidats et candidates éligibles. Seule la notoriété de quelques personnalités de la société civile semble amener Europe Ecologie à choisir et classer ses « José Bové », sans aucune réflexion ni écoute sur le fond.

Gageons que ceux et celles qui m’ont soutenue, et se sont maintenu-e-s sur la liste malgré leur désaccord, auront bien du mal à être crédibles lors de l’alliance avec les autres forces de gauche autour de Michel Vauzelle lors du second tour - condition sine qua non pourtant posée par André Aschiéri pour accepter de conduire cette liste dans les Alpes Maritimes.

J’avais annoncé dès le début à mes interlocuteurs d’Europe Ecologie que je publierai une chronique de ma candidature, quelle qu’en soit l’issue - je vous la livre maintenant.

Teresa Maffeis (teresamaffeis_at_aol.com) Nice, le 14 février 2010


Europe Ecologie PACA : au Royaume des juges, la démocratie on gruge. par Teresa Maffeis, candidate malheureuse mais qui l’aura finalement échappé belle...


Prologue

« ...pas un centimètre de la planète n’est hors du capitalisme ! De nouvelles pratiques sont absolument nécessaires. Nous devons sortir des habitudes malsaines des partis hiérarchisés, où la politique est souvent celle des copains-coquins... »

(site internet d’Europe Écologie PACA – 26 janvier 2010) http://provence.regions-europe-ecol...


Acte I

La punaise verte et le renard.

Depuis la création de l’AdN (Association pour la Démocratie à Nice – http://www.adn-nice.org) en 1991, j’étais, à l’approche de chaque échéance électorale, régulièrement approchée par divers mouvements politiques afin de figurer sur leur liste (http://www.leravi.org/spip.php?arti...). Ces approches étaient parfois flatteuses, la seconde place sur une liste dans une élection majeure m’ayant même été promise par un grand parti de gauche. Côté terrain, de nombreux et nombreuses militant-e-s me poussaient également à réfléchir à ces opportunités. J’ai toutefois constamment refusé ces propositions, préférant de loin la lutte quotidienne de terrain aux confortables hémicycles souvent déconnectés des préoccupations citoyennes, et étant parfaitement consciente qu’en général seule ma « notoriété » publique semblait intéresser les requérant-e-s pour glaner ça et là quelques voix supplémentaires pouvant faire la différence et leur assurer un siège (http://www.lemonde.fr/societe/artic...).

En cette année 2009, la donne avait quelque peu changé dans mon esprit : au vu de la mainmise du seul parti UMP sur la ville de Nice et le Conseil Général 06, le passage de la région PACA sous la coupe de cette pieuvre couleur azur promettrait le tissu social et culturel à l’asphyxie dans notre département. Il me semblait alors évident de devoir consacrer une partie de mon énergie à l’extension de mon action de terrain au niveau politique, en assurant ma présence dans une instance décisionnelle.

Dans le même temps, un mouvement promettait de faire la part belle sur ses listes à la société civile pour ces élections régionales : Europe Écologie, allié en la circonstance avec les Verts. A Paris, par exemple, Augustin Legrand (des Enfants de Don Quichotte) avait accepté de figurer sur leur liste et une réelle volonté de démocratiser l’accès aux responsabilités était affichée. Après quelques contacts en novembre dernier, j’acceptai finalement leur proposition en explicitant très clairement qu’à aucun moment je ne deviendrais membre du mouvement Europe Écologie (ou d’un autre parti) – préférant garder mon statut de membre de la société civile, et donc mon indépendance. Cet engagement sur une liste électorale n’était pour moi toutefois pas complètement indolore pour autant, puisque les statuts de l’AdN m’imposeraient alors de démissionner de son Conseil d’Administration dont je suis membre depuis 19 ans – mais, surtout, je perdrais sans doute auprès de certain-e-s cette image de militante totalement libre et indépendante.

Dès le départ, j’imposais une autre condition préalable à ma candidature : être en position éligible afin de rentrer de plein pied dans l’action politique et mener à bien concrètement des projets, et non de servir de prête-nom ou de potiche pour apporter une simple caution.

Bien vite, un interlocuteur chargé de l’intégration de la société civile au sein de la liste d’Europe Écologie me rencontrera et m’assurera de disposer d’une position éligible, en l’occurrence la 4ème place sur la liste des Alpes Maritimes conduite par André Aschiéri (la liste régionale étant conduite par Laurence Vichnievsky). Plusieurs membres d’Europe Écologie me témoigneront alors leur sympathie et leur satisfaction suite à cette annonce interne, qui sera d’ailleurs entérinée par les militant-e-s des Alpes Maritimes (à l’unanimité pour les Verts, et lors d’une assemblée générale des non-verts).


Acte II

De la démocratie en Europe Écologie.

Quelques jours plus tard (en fait, juste après le sommet de Copenhague de décembre dernier), des nouvelles contradictoires me parviennent : mes contacts locaux m’assurent toujours de leur soutien pour cette 4ème place, mais le staff Marseillais (en l’occurrence Bruno Delport, directeur général de Radio Nova et conseiller de Laurence Vichnievsky, ainsi que Sébastien Barles, attaché parlementaire de Michèle Rivasi) m’annonce par téléphone que je suis rétrogradée à la 6ème place (sans doute non éligible sauf si Europe Écologie arrive – très improbablement – en tête au terme du premier tour). Bien évidemment, on m’assure que cette 6ème place sera également éligible, avant de me déclarer dans la même conversation, face à ma résistance, que même en 4ème position je ne serais de toutes façons sans doute pas élue... va comprendre, Charles... Cette décision, qui visiblement incombe à l’entourage proche de Laurence Vichnievsky, remet donc en cause unilatéralement le vote des militants locaux, et par là-même l’image d’éthique et de transparence que la magistrate prétendait importer dans les procédés démocratiques en PACA (http://www.lejdd.fr/Politique/Actua...). C’est elle la chef, point.

En échange de cette perte d’éligibilité, on me propose (par deux fois, au téléphone) la présidence de l’Observatoire des Libertés Publiques, une officine qui ne sert à rien (l’achat du nez de clown restant sans doute à mes frais), et qui n’existe d’ailleurs actuellement même pas… On ne manque évidemment pas de me préciser que ce poste est rémunéré. Le comité local 06, visiblement très en colère contre l’attitude autoritaire de la tête de liste régionale, me proposait, lui, une réelle fonction dans le développement de l’économie solidaire – une thématique qui me tient également à cœur. Plusieurs lettres et recours seront alors envoyés par les militant-e-s à leurs instances régionales et nationales – menaçant notamment de ne pas participer à une campagne qui commençait à tirer un peu trop sur la droite (dixit un candidat éligible inquiet) – rien n’y fera, Laurence Vichnievsky ajoutant même que « ceux qui ne sont pas d’accord peuvent partir » (un militant 06 lui demandant alors « d’arrêter de prendre la grosse tête » dans un message interne - qui restera comme beaucoup d’autres sans réponse). Douce dérive Sarkozyste : Laurence, on l’aime ou on la quitte... Il faudrait donc demander à André Aschiéri lui-même d’abandonner le navire, puisqu’il m’assurait dans un courrier personnel "Je suis très heureux que tu sois sur notre liste Europe Ecologie à une place éligible (la 4ème). Ton CV associatif et militant plaide largement pour toi. Je ne connais cependant pas notre rapport de force avec la tête de liste de la Région et "l’équipe" de Marseille. Je ferai le maximum, avec Serge Rodrigues et Joëlle Faguer, pour que tu sois à la place demandée par les Verts des Alpes-Maritimes. J’avais mis une condition pour conduire la liste des AM : avoir le mandat pour une liste unique au 2ème tour avec les listes de gauche autour de Michel Vauzelle qui a bien respecté ses élections pendant son mandat". C’est finalement une bien curieuse attitude de la part de la magistrate qui avait pourtant initialement clairement annoncé la couleur : elle se présentait aux élections régionales en PACA afin, en tant que femme libre, de s’imposer face aux hommes politiques corrompus et bardés de privilèges. Il semblerait toutefois que, dans l’euphorie déclenchée par le succès de sa collègue Eva Joly aux élections Européennes de juin 2009, ainsi que par la remise de la Légion d’Honneur par Sarkozy lui-même au mois d’octobre, elle ait finalement confondu « mani pulite » (mains propres, en italien) et « manu militari » (coup de pied au cul, en norvégien).


Acte III

Les avances de Monsieur Hulot.

M’informant plus avant, on me confie que la 4ème place m’a été ravie au terme d’une négociation du staff d’Europe Écologie avec Nicolas Hulot lors du sommet de Copenhague. Ce dernier viendrait soutenir la liste en PACA si une de ses protégées est en position éligible, en l’occurrence son ex- mais néanmoins récente et proche collaboratrice Annabelle Jaeger. Les militant-e-s, en tous cas, continuent de l’associer à Nicolas Hulot (http://grassenc.wordpress.com/). Une logique d’appareil, donc, au détriment de la société civile. Vu le passé politique de cette personne, les Verts ne s’enthousiasment pas à cette annonce, les autres militant-e-s du cru non plus d’ailleurs. Et encore, le CV de candidature qu’elle a fourni « oublie » de mentionner quelques informations qui ont leur importance (CV qu’elle refusera de rectifier même lorsque les militant-e-s, alors pleinement informé-e-s de son réel itinéraire politique, le lui demanderont).

Car au fond, qui est Annabelle Jaeger ? A voir sa page internet sur Facebook (voir la Note 1 en fin de texte pour sa description), on pourrait dire « l’écologie avec prestige et élégance ». Plus sérieusement : anciennement directrice de la communication dans un institut de mesure d’audience sur internet et d’étude du comportement des internautes (ce qui influera peut-être sur la gestion ultérieure de ses pages personnelles sur ce réseau - voir plus bas) à des fins commerciales, elle fut ensuite chargée de mission et notamment du développement de la Fondation Nicolas Hulot, et supervisait ainsi la possible installation de cette dernière au fort de la Revère à Eze-sur-Mer (projet ambitieux définitivement abandonné le 26 janvier dernier, faute de moyens financiers de la Fondation – qui n’a donc plus pignon sur rue dans notre département). Elle a en outre participé à l’élaboration du Pacte Écologique de Nicolas Hulot (que de nombreux cadres des Verts des Alpes Maritimes et d’ailleurs - notamment parmi ses nouvelles colistières - ont refusé de signer) et répète comme beaucoup d’autres que l’écologie n’est ni de droite ni de gauche. Sur le terrain politique, elle fut pendant quatre ans déléguée à la jeunesse pour le RPR et se présentera dans la foulée sous cette étiquette (tout en participant activement à la campagne -

http://www.lexpress.fr/informations...) aux élections Européennes de 1999 sur la liste conduite par Nicolas Sarkozy et Alain Madelin

(http://www.liberation.fr/politiques... - place 76 - et sur laquelle on retrouve aussi Brice Hortefeux). Elle fut ensuite attachée parlementaire de Patrice Martin-Lalande, un député UMP. Donc, ni de droite ni de gauche.

Sportivement parlant, elle court dans des compétitions sous les couleurs de Monaco (http://www.chronosports.fr/RESULTAT... - place 795) - dont certaines sommités des milieux bancaires et diplomatiques lui sont apparemment proches (la candidate est présentée vaguement comme étant "de la région Mentonnaise" -

http://www.nicematin.com/ra/cotedaz...). Curieusement, alors que la teneur de sa page Facebook se révélait en partie début janvier au reste de ses colistiers et colistières potentiel-le-s (suite à mes avertissements répétés), elle y apportera quelques modifications (voir la Note 2 en fin de texte) le 6 janvier dernier, puis la semaine suivante. Début février, il devient subitement plus difficile de trouver cette page avec un moteur de recherche (voir là encore la Note 2). Ne pas assumer son passé est une chose – son présent en est une autre.

Mi-janvier, alors que nous occupons le P.ECO.S (Pôle d’Economie Solidaire) à Nice avec une soixantaine de demandeurs d’asile privés de logements (http://www.adn-nice.org/actual.htm), on m’annonce, via les Verts, que Laurence Vichnievsky viendra nous rendre visite sur place le 19 au soir (comme l’ont fait d’autres candidat-e-s ou élu-e-s) et souhaite ainsi discuter avec moi. Enfin l’opportunité de rencontrer quelqu’un (il m’aura été impossible jusqu’au bout d’obtenir un numéro de téléphone ou un email me permettant de la joindre directement) ! Finalement, la visite prévue n’aura pas lieu (la même journée, Laurence Vichnievsky rendra visite à des chefs d’entreprise à Antibes et Sophia Antipolis, accompagnée par Annabelle Jaeger, André Aschiéri et Philippe Mussi - http://provence.regions-europe-ecol...), et c’est finalement Bruno Delport qui vient écouter les doléances des militant-e-s à Mouans-Sartoux. Ceux-ci et celles-ci menacent toujours en effet de faire grève de militantisme lors de la campagne s’ils et elles n’obtiennent pas gain de cause (invoquant dans les mails qu’ils m’envoient une clause « morale » de retrait – plusieurs candidates potentielles indiquant également à leur état-major qu’elle refusent de candidater afin de ne pas être placées derrière des candidat-e-s de droite - voir la Note 3 car au moins un autre candidat leur pose un problème). Suite à cette réunion, on me fait comprendre que la décision a été prise à Marseille de capter les électeurs et électrices de droite dans cette région où ils et elles sont majoritaires – d’où certains choix (quelques heures plus tard, cette stratégie est apparemment rejetée par Europe Ecologie au niveau national et ses dirigeant-e-s PACA sont recadré-e-s afin qu’ils/elles réparent leurs erreurs – cela devient donc un peu confus). On m’annonce également que Bruno Delport a l’intention de diffuser publiquement la liste des candidats et candidates (dont je fais alors toujours partie) sans mentionner leur position sur celle-ci (l’ordre définitif devant être révélé plus tard, lorsqu’un accord sera trouvé) – initiative bien curieuse d’autant que le boss de Radio Nova ne compte pas me demander si cela me convient ou non. Bref, cela semble partir un peu dans tous les sens.

Cette stratégie, visiblement décidée par Laurence Vichnievsky seule (ou alors bien mal entourée), ne laisse de surprendre : au final, aucune personne en position éligible ne représente Nice, pourtant la ville la plus importante du département. De plus, la présence en position éligible d’une personne si clairement marquée à droite (et avec laquelle Laurence Vichnievsky semble s’entendre à merveille) pourrait lancer la campagne des Alpes Maritimes droit dans un mur : comment imaginer une seconde que les Verts et André Aschiéri dépensent leur énergie à faire élire ce qui ressemble fort à une nouvelle Sophie Duez au Conseil Régional ? A moins que je ne sois trop naïve, encore une fois... J’ai par exemple vraiment cru que 40 ans de militantisme passés à côtoyer la canaille et battre le pavé pouvaient peser face au bon siècle et demi de présence de certains clans dans les plus hautes sphères des milieux politiques, diplomatiques et financiers... Le conseiller de Laurence Vichnievsky m’a assurée que seule une alliance avec la gauche était possible au second tour, mais en est-on si sûr ? Et que feront les élu-e-s d’Europe Écologie les plus à droite lorsque des mesures sociales concrètes seront soumises au vote ? La campagne, quant à elle, semble d’ores et déjà menée pour flinguer définitivement les Verts auprès des électeurs et électrices de gauche.

Un point d’ombre subsiste cependant : pourquoi a-t-on prématurément mis fin à la mission d’Annabelle Jaeger au sein de la Fondation Hulot ? La rupture conventionnelle de son contrat eut lieu en novembre dernier (http://www.nicematin.com/ra/societe... - alors que la décision finale d’implanter ou non la Fondation à Eze-sur-Mer ne fut prise que fin janvier, et que la campagne électorale ne commencera réellement que début février). A bien y réfléchir, cette rupture n’arrange personne. Annabelle Jaeger, en premier lieu (qui abandonne ainsi une mission que l’on devine importante et passionnante, et qui désormais se retrouve sans emploi), mais pas seulement elle. En effet, pourquoi la Fondation Hulot s’est-elle donc résignée à se séparer d’une si brillante et indispensable collaboratrice alors que les négociations avec le Conseil Général des Alpes Maritimes n’étaient pas encore terminées et qu’on les devine âpres jusqu’au bout ? (pour faire court, la Fondation désirait que le CG06, donc les contribuables, prenne en charge l’intégralité des frais d’installation et de fonctionnement du site de la Revère – d’où l’abandon du projet par le Conseil Général – la Fondation Nicolas Hulot tenait pourtant là un des plus riches de France). De plus, pour parler communication, la belle plante qu’est Europe Écologie n’avait-elle pas plus intérêt électoralement parlant de livrer campagne avec une candidate éligible portant très haut l’image et l’héritage de la Fondation Nicolas Hulot, sachant que ce dernier est actuellement grand favori pour être le candidat des écologistes de tous poils aux prochaines présidentielles ? (http://www.nathalie-bellity.com/art...) Sans doute que si – du moins à court terme. A moins qu’une manoeuvre plus fine ne soit déjà en branle - je vous laisse imaginer laquelle.

On peut en tous cas légitimement s’interroger sur le mode de fonctionnement qu’aurait notre région si Laurence Vichnievsky la présidait. Le terrain pourrait exprimer ce qu’il veut - Laurence déciderait, seule dans son bureau feutré. Avec la douce et chaude sensation d’avoir sauvé sa colistière bling-bling des affres du chômage (voir la Note 4 pour une anecdote rapportée par ses colistiers et colistières, qui s’en gaussent encore - malgré tout...). Au besoin, elle pourra toujours occuper la Présidence de l’Observatoire des Libertés Publiques que je laisse donc vacante...


Epilogue

Il n’est si bonne compagnie qui ne se quitte.

Le 21 janvier, je visionne l’interview que Laurence Vichnievsky vient de donner sur BFM-TV et RMC (http://www.bfmtv.com/video-infos-ac...). Elle y admet, à nouveau et sans vergogne, tutoyer Nicolas Sarkozy du fait d’une ancienne amitié (datant en fait de 1997 - donc pas si défraîchie que cela) – soulignant même que « c’est le must que de pouvoir tutoyer le Président de la République ». Elle s’y confirme aussi comme étant « moyennement gauchiste » (http://www.lemonde.fr/politique/art...), expression ma foi fort ambigüe... enfin, plus tant que ça finalement... en effet, une semaine plus tard, face à Elkabbach, elle confessera avoir « autant d’amis à droite qu’à gauche, cela enrichit le débat de mes dîners » (http://provence.regions-europe-ecol...) et qu’elle rencontrera peut-être Sarkozy à nouveau car sinon ce serait être sectaire... les Verts apprécieront sans aucun doute.

Le 24 janvier au soir, je reçois un appel de mon interlocuteur attitré, salarié visiblement soumis à rude pression par ses employeurs, qui me demande ce que je ferais au Conseil Régional si j’étais élue... question curieuse que Bruno Delport m’avait déjà posée et à laquelle le comité 06 avait déjà partiellement répondu (l’économie solidaire). Je lui mentionne également à nouveau le terme « solidarité », et il m’assène qu’il ne s’agit pas d’une compétence forte pour la Région. Pourtant, celle-ci transparait plusieurs fois dans la proposition de programme et de point forts sur le site internet de campagne d’Europe Écologie (http://provence.regions-europe-ecol...), qui reprend notamment des thématiques cibles de mon militantisme quotidien (lutte contre le mal-logement et les discriminations). Je me demande alors s’ils ont bien lu mon CV, voire compris leur propre programme ou les attributions du Conseil Régional. Plus inquiétant, il finit par sous-entendre que les élu-e-s, même les plus illustres, n’auront en fait aucun pouvoir au Conseil – alors pourquoi me demander ce que je compte y faire ? Enfin, il tente de me rassurer en soulignant que de toutes façons, si j’accepte la 6ème place, je ne verrai pas ma « rivale » de toute la campagne – j’en déduit donc qu’elle est là uniquement pour faire joli - mais alors pourquoi tient-on tellement à l’inclure sur la liste ? Et de toutes façons, la question n’est pas là... Cerise sur le gâteau, on me mentionne, dans une dernière tentative de séduction, qu’un militant associatif de Nice avec lequel je mène plusieurs combats communs en faveur des plus démunis, figurera lui aussi en position éligible sur la liste (la 5ème) – après vérification immédiate auprès de l’intéressé, il s’avèrera que celui-ci a refusé la proposition d’Europe Écologie au terme des 3 minutes (sic !) qui lui furent accordées pour se décider entre deux portes... et préfèrera aller voir du côté du NPA et des Alternatifs.

Quelques minutes plus tard, j’envoie avec soulagement un court message aux divers protagonistes afin de les informer de ma décision de retirer définitivement ma candidature et de quitter ce chalutier sans âme aux filets percés qui vire de plus en plus à tribord. J’en profite également pour remercier sincèrement tous ceux et toutes celles qui, au sein d’Europe Écologie, de Cap21 et des Verts, m’ont soutenue jusqu’au bout dans cette période difficile et ont tenté de faire régner un peu de démocratie dans une structure encore très jeune mais aux pratiques politiciennes déjà tant éprouvées.

Cette annonce de retrait de candidature aura fait taire subitement les mails de soutien de mes supporters et supportrices, ainsi que les appels téléphoniques du staff d’Europe Écologie. Toutefois, je tiens à vous rassurer : ceux et celles qui promettaient d’exercer leur droit de retrait pendant la campagne ou de la passer sur leur canapé ont finalement intégré leur place sur la liste - pour oeuvrer, je l’espère, à un rassemblement crédible à gauche au deuxième tour. Toutefois, la récente annonce d’André Aschiéri de ne briguer de toutes façons aucune responsabilité au Conseil Régional ne peut qu’ouvrir un peu plus le portail pour la droite. A condition toutefois que Michel Vauzelle accepte sans sourciller sur sa liste d’union au second tour les candidat-e-s proposé-e-s par Europe Ecologie. En effet, il se pourrait que les diverses formations de cette coalition soient un peu plus regardantes sur la traçabilité de certains et certaines.

Dans les jours qui suivirent, quelques partis de gauche s’enquérirent eux aussi de ma disponibilité pour intégrer leur liste...

...la punaise verte, l’air confus, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus !


Note 1 : cette page Facebook (http://www.facebook.com/annabelleja...)est référencée sous l’identité « Jaeger Annabelle » (voir aussi la Note 2), et est alors illustrée avec sa photo. La plupart des 219 ami-e-s qu’elle y revendique affichent leur statut ou amitié aristocratique et virtuelle avec Nicolas Sarkozy, François Fillon, Claude Guéant, Christian Estrosi ou Frédéric Lefebvre. Annabelle Jaeger s’y déclare elle-même fan de Villas Taniera, qui semble être une structure immobilière louant et vendant un ensemble de maisons de grand luxe (voir leur site internet http://www.villastaniera.com), le tout étant situé en République Dominicaine, état apparaissant sur la liste « grise » des paradis fiscaux de l’OCDE (http://www.lefigaro.fr/patrimoine/2... - voir la Note 2 pour les modifications ultérieures qui interviendront sur cette page facebook). Incidemment, mi-février, la Dominique intègre la liste noire des paradis fiscaux désignée par la France (http://www.tsr.ch/tsr/index.html?si...). A noter que les sympathisant-e-s écologistes, voire ses colistiers et colistières potentiel-le-s, lui soumettant une demande d’amitié Facebook ne recevront alors aucune réponse (voir une copie de la page facebook originelle effectuée le 6 janvier 2010, les Villas Taniera sont coincées entre Obama et Hubert Reeves, au centre de la page - la photo de la candidate en haut à gauche vient d’être enlevée de la page par sa propriétaire - http://teresamaffeis.free.fr/jaeger1.JPG). Lors d’une recherche sur "google.com" avec les mots-clés "Annabelle Jaeger" ou "Annabelle Jaeger Facebook", cette page Facebook est, jusqu’à début février, proposée en premier choix aux internautes par ce moteur de recherche.

Note 2 : une deuxième page Facebook

(http://www.facebook.com/profile.php...) est créée le 6 janvier, sous l’identité « Annabelle Jaeger », apparemment ouverte pour cristalliser des amitiés autour de sa candidature avec Europe Ecologie. D’ailleurs, sa nouvelle liste d’amis est intégralement différente de l’autre (bien plus militante et populo). Très curieusement, l’autre page Facebook (qui existe toujours) n’arbore plus sa photo, qui orne désormais la nouvelle page. Un moyen de séparer sa vie politique et personnelle (alors que chez les militant-e-s les deux sont généralement très liées), certes, mais qui permet aussi peut-être de créer une diversion au moment où beaucoup s’interrogent sur la pertinence de son intégration sur la liste des Alpes maritimes – une photo « magnétisant » plus efficacement les internautes lors de leur navigation. Un procédé qui permet aussi sans doute de ne pas polluer de messages gauchisants son autre page, très UMP (aurait-elle un peu honte de ses nouveaux camarades de campagne ?). Quant à la page Facebook originelle, la mention des Villas Taniera en sera ôtée la semaine suivante, l’information de son existence se propageant rapidement au sein des militants dépités des Alpes Maritimes. A partir de début février, une recherche sur "google.com" ou "google.fr" avec les mots-clés "Annabelle Jaeger" ou "Annabelle Jaeger Facebook" donne désormais la deuxième page facebook comme premier choix. L’autre page, elle, n’est plus proposée par le moteur de recherche, qui ne la retrouve que lorsqu’on utilise comme mots-clés "Annabelle Jaeger Monaco" ou "Annabelle Jaeger Facebook Monaco" (voir une copie d’écran du résultat obtenu http://teresamaffeis.free.fr/captur...) sur "google.com". Cette même page est introuvable en utilisant la version française du moteur de recherche "google.fr".

Note 3 : le staff de Marseille tente également d’imposer Eric Bélistan, inconnu sur le terrain militant et membre de Cap21, en 5ème position. Les Verts feront barrage à ce positionnement. Incroyable mais vrai, des membres de Cap21 s’opposeront également à ce qu’il soit en si bonne position et parleront même de "hold-up" de la part du mouvement de Corinne Lepage ! Finalement, il obtiendra la 9ème place.

Note 4 : le 5 décembre dernier eut lieu le rassemblement "du bruit pour le climat" place Masséna à Nice. Le but était de venir taper sur des percussions, bidons, casseroles ou autres ustensiles de cuisine afin de sensibiliser les grands de ce monde à l’urgence climatique pour le sommet de Copenhague qui débutait. Venant manifester pour la première fois de sa vie, Madame Jaeger arrivera munie... de couverts Christofle.


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