La gauche donnée gagnante en Corse. 14% pour le Front de Gauche

samedi 6 mars 2010.
 

La gauche est en mesure de l’emporter quel que soit le cas de figure au second tour en Corse, l’une des deux seules régions aux mains de l’UMP depuis 2004, selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro, LCI, RTL et Corse Matin.

Une liste d’union entre le Parti socialiste, le Parti radical de gauche et les divers gauche remporterait 32% des suffrages, devant celle de l’UMP (29%) si les listes du Front de gauche, de Femu a Corsica et Corsica Libera se maintiennent toutes trois au deuxième tour.

Si le Parti socialiste, emmené par Paul Giacobbi, fait alliance avec les divers gauche et Femu a Corsica, son score bondit à 41%, contre 33% à l’UMP, 12% pour la liste du Parti radical de gauche conduite par Emile Zuccarelli et 14% pour le Front de gauche.

Dernière hypothèse : si le deuxième tour oppose trois listes, celle de toute la gauche réunie, celle de l’UMP et celle des deux listes nationalistes, la gauche l’emporterait avec 45% des voix, contre 33% à la droite et 22% aux listes Corsica Libera et Femu a Corsica.

La gauche dirige 20 des 22 régions métropolitaines depuis le dernier scrutin, en 2004. Seule l’Alsace et la Corse sont aux mains de l’UMP.

Le sondage a été réalisé du 24 à 26 février auprès de 1.001 personnes inscrites sur les listes électorales de Corse, interrogées au téléphone ou à leur domicile.

Laure Bretton

Source : dépêche Reuters

2) Le Front de gauche pour une Corse nouvelle

Un Chiffon rouge de la liberté repris en chœur et en corse, des drapeaux, des fumigènes et des lasers  : le tifo bastiais réservé à l’équipe de Dominique Bucchini, capitaine de la liste du Front de gauche, et à Marie-George Buffet venue la soutenir, était digne, vendredi soir dernier, de l’une de ces belles soirées du Sporting à Furiani. Sauf que c’était, ce soir-là, à Bastia, la 79e des 150 réunions publiques prévues pour présenter au peuple corse ce programme élaboré par les citoyens, qui ont participé notamment aux ateliers de réflexion animés par les quatre élus sortants (Front de gauche) bien avant le début de la campagne électorale. La 78e, c’était le matin même, dans un hôtel d’Ajaccio, où, en compagnie de Marie-George Buffet, Michel Stefani et Dominique Bucchini, tous deux élus communistes sortants, avaient un échange enrichissant avec une quarantaine de responsables syndicaux et associatifs. Ils étaient dix fois plus nombreux au meeting de Bastia. Le souverain qui règne en Corse s’appelle fric, ses affidés les plus voraces sont les clans et les mafias, les spéculateurs immobiliers et les bétonneurs qui voudraient mettre 200 kilomètres d’une côte splendide en coupe réglée. Ils ont des relais politiques de tous bords au sein de l’Assemblée de Corse. Comme le soulignait, fortement applaudi, Dominique Bucchini « seuls les élus du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC) ont voté contre cette politique touristique qui consisterait à construire avec l’argent public des hôtels cinq étoiles pour faire de la Corse la première destination golfique en Europe  ! ». Ce serait « encore plus de précarité, encore moins d’emplois durables, encore plus de salariés surexploités et d’inégalités sociales dans notre île qui est déjà la région la plus pauvre de France  ! » s’indignait à la tribune la syndicaliste bastiaise et élue sortante, Josette Risterucci. Sa collègue d’Ajaccio, Maria Guidicelli, révélant pour sa part que le nombre de contribuables soumis à l’impôt sur la fortune (ISF) a été multiplié par cinq en vingt ans. « La question sociale doit devenir une grande cause régionale  ! » s’exclamait-elle.

Créer « une belle surprise »

Transports, logement social, emploi, énergie, démocratie… c’est à partir de ces besoins populaires que la liste d’ouverture du Front de gauche entend incarner une Corse nouvelle, « une Corse du courage et des valeurs de gauche contre tous les archaïsmes », a dit Dominique Bucchini, fustigeant autant ceux de droite que ceux, plus inattendus, des radicaux de gauche qui réussissent l’exploit de présenter deux listes concurrentes tout en prônant l’union.

En progression dans une opinion lassée par ces « combinazione », le Front de gauche en Corse espère donc un score à deux chiffres pour réellement peser sur les choix politiques futurs. Entraînant dans son enthousiasme Marie-George Buffet, qui a prédit « de faire une belle surprise à la bande du Fouquet’s ». Laquelle mijoterait pour l’après-élection « une cure d’austérité ». Une nouvelle offense à ceux qui souffrent sur cette île.

Philippe Jérôme, L’Humanité


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