Expulsion honteuse des salariés du 30 avenue Daumesnil

mardi 30 mars 2010.
 

Les travailleurs « sans-papiers » qui occupaient l’agence de travail intérimaire Randstatt, au 30 avenue Daumesnil dans le 12e arrondissement, depuis le 28 septembre 2008 ont été expulsés aujourd’hui. La Préfecture a donné l’ordre. 48 heures après la déroute électorale de la droite, il fallait sans doute montrer à voir que le gouvernement UMP continue son action, toujours plus dur avec les plus faibles... comme si de rien n’était, en mettant la barre « à droite toute ! ». En début de matinée plusieurs dizaines de CRS ont bloqué l’avenue pour évacuer le local occupé par les grévistes. Les revendications des expulsés qui occupaient ce lieu ? Des choses folles comme vivre dignement, vivre de son travail, sans craindre de se faire expulser ou honteusement exploiter en raison de leur situation administrative.

Sur le trottoir, les affaires personnelles de ces honnêtes gens et les matelas ont été empilées. Spectacle lamentable que cette image, alors que ces hommes devraient être respectés et pris sous l’aile protectrice de la puissance publique. Ici, les forces de police sont venues pour faire respecter la propriété privée d’une boîte d’Intérim. Et les êtres humains ?

La France, Ma France, ce pays que j’aime, ce n’est pas cela, cela ne doit pas être cela. Je le redis avec force, la régularisation de tous ces travailleurs « sans-papiers » est une nécessité. Aucune autre politique se réclamant sérieusement de la République ne peut en réalité être mise en œuvre. Le reste n’est que gesticulation idéologique dans le but de souffler sur les braises de la xénophobie dans un peuple désorienté en divisant les travailleurs entre eux, et en offrant au passage à des patrons voyous une main d’œuvre à bon marché qui baissera la tête et qui acceptera de travailler dans des conditions épouvantables pour un salaire de misère. Responsable de la crise et du chômage les travailleurs que j’ai devant moi ? Honte à ceux qui entretiennent un tel discours.

A l’annonce de l’expulsion, je me suis rendu sur place comme élu et responsable du PG. J’y ai retrouvé mon collègue Nicolas Bonnet, adjoint au Maire PCF de l’arrondissement. J’ai encore mesuré l’impuissance des élus dans une telle situation. Notre présence n’était là qu’à titre symbolique. Les responsables de la CGT aussi étaient là, ils sont au coté des travailleurs mobilisés depuis le début de leur lutte.

Malgré la colère partagée par tous, la mobilisation continue. Nous restons aux cotés de ces salariés. Tout n’est pas fini pour autant. Les militants de la CGT pensent que Randstatt peut être amené à reculer. Une négociation est engagée. Au prochain Conseil de Paris, la question sera abordée et si j’en ai l’occasion, j’interpellerai le Préfet au propos de cette expulsion.


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