Petites nouvelles du dimanche

vendredi 23 avril 2010.
 

1) Hommages à Lech Kaczynski : lamentable !

Le krach de l’avion présidentiel polonais constitue un malheur humain et nous compatissons à la douleur des familles. Cependant, cela n’entraîne pas de vanter les idées politiques de la droite polonaise proche du pétainisme clérical des années 1940 dirigée par les jumeaux Kaczynski. Leur élu européen Roman Giertych, a salué en Salazar et Franco des pionniers de la lutte anticommuniste. Même en métière d’antisémitisme, le Parti Droit et Justice des Kaczynski, leur alliée la Ligue des familles comme ce Roman Giertych rappelaient les années noires des années 1930 1940 dont ils héritaient d’une branche polonaise.

Dans ces conditions, nous ne pouvons accepter la déclaration de Nicolas Sarkozy, après la mort du président polonais, comme quoi il s’est toujours « battu avec conviction pour les valeurs de la démocratie, de la liberté et de la lutte contre le totalitarisme ». Obama n’a pas fait mieux saluant un « homme d’État [...] dévoué à la cause de la liberté et de la dignité humaine ».

2) Statistiques de l’INSEE : 1% des Français accaparent les richesses du pays

L’Institut national de la statistique et des études économiques s’est penché sur les "très hauts revenus", le 1 % de la population qui déclare le plus au fisc. Entre 2004 et 2007, les revenus d’activité ont augmenté en moyenne de 11 %, tandis que les revenus du patrimoine montaient en flèche (+ 46 %) et que les revenus exceptionnels s’envolaient (+ 55 %). Dans cette période, les ménages à très hauts revenus ont capté 12 % de la croissance des revenus, selon l’INSEE. Selon l’institut, la part de revenu qu’ils détiennent a augmenté de 9 % sur cette période.

Dans le même temps, les neuf premiers déciles (90 % de la population, ceux qui déclarent moins de 35.700 euros par an pour une personne seule) ont vu leur part de revenu baisser de 1 %.

« Entre 2004 et 2007, relève-t-il encore, le nombre de personnes dépassant les 100 000 euros constants de revenus par unité de consommation (1) a crû de 28 % et de 70 % pour les personnes au-dessus du seuil de 500 000 euros. »

Les plus riches que riches ne représentent que 0,01 % des ménages et regroupent un peu plus de 5 800 personnes. Leurs revenus par unité de consommation vont de 688 000 euros par an à plus de 13 millions (un peu plus d’un million d’euros par mois). Ils sont donc peu nombreux, et pourtant ce sont eux qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Il y a à cela essentiellement deux raisons. En premier lieu, la priorité donnée par les gouvernements successifs depuis le milieu des années 1980 au développement de la finance, au détriment de l’emploi et des salaires. En second lieu, la politique salariale des directions d’entreprise. Une autre étude de l’Insee consacrée aux très hauts salaires du secteur privé (équivalents ou supérieurs à 215 600 euros par an), ceux des managers, montre que ces rémunérations ont bénéficié d’un coup de pouce annuel de 5,8 % entre 2002 et 2007, contre une augmentation de 2,3 % en moyenne pour l’ensemble des salariés.

3) SIEMENS INVESTIT… DANS LA DESTRUCTION D’EMPLOIS

Siemens va mettre 500 millions d’euros sur la table pour encore supprimer 4200 emplois, cette fois-ci dans une de ses filiales spécialisée en « technologie de l’information ». 4200 emplois encore en moins, après 17 000 de supprimés ces deux dernières années à travers le monde. Le « retour sur investissement » est clair : 7,5 milliards de bénéfices en 2009, plus de 6 prévus pour 2010. De quoi employer et payer 150 000 salariés de plus chaque année, toutes charges comprises !

4) Mensonges ! !

Le trust pétrolier Shell annonce la suppression de 1 000 emplois dans le monde. Soit 1% des effectifs du groupe. Les raisons invoquées sont la « lenteur et la complexité » du fonctionnement de l’entreprise.

Les actionnaires voulaient une augmentation de la productivité et des économies sur le dos des salariés pour accroître leurs profits. Plutôt que de le dire clairement, la direction fait porter le tort sur les salariés eux-mêmes, sur la « lenteur et la complexité » du fonctionnement de l’entreprise. Molière en aurait fait une jolie pièce de théâtre et La Fontaine une belle fable avec pour morale

« Les pauvres doivent travailler plus pour que les riches gagnent plus ».

5) LA VALSE DES MILLIONS

L’équipementier automobile Plastic Omnium publie ses bénéfices pour 2009. Après avoir déclaré 63 millions de pertes en 2008, le groupe annonce 31 millions de bénéfices en 2009. Tout cela malgré une baisse du chiffre d’affaires.

Les actionnaires vont toucher des dividendes grâce aux économies réalisées sur le dos des salariés.

L’argent de l’État a servi à protéger les profits et à licencier, pas à sauver des emplois dans les secteur automobile.

6) Comment devenir l’homme le plus riche de la planète ?

En achetant pour une bouchée de pain des entreprises publiques très rentables lors de leur privatisation. Tel est le cas du nouvel "homme le plus riche du monde" : Carlos Slim, mexicain, 53,3 milliards d’euros de patrimoine. Soit à lui tout seul plus que le PIB de nombreux pays où la population crève de faim ou du sida. C’est lui par exemple qui a récupéré les télécoms mexicains.

7) Comment Villepin a engraissé les trusts propriétaires des autoroutes

Jamais les concessions autoroutières n’ont-elles été aussi rentables, reconnaît un haut cadre de Vinci. Leur chiffre d’affaire augmente et devrait continuer d’augmenter. Rappelons que ces concessions ont été privatisées à bas prix par Villepin. L’Etat sait toujours se montrer généreux envers les capitalistes.

8) DE L’ARGENT IL Y EN A, DANS LES CAISSES DU PATRONAT !

Les profits des grandes entreprises cotées au CAC 40 n’ont pas disparu avec la crise. Ces entreprises ont engrangé plus de 47 milliards d’euros. Leurs actionnaires n’ont même pas vu leurs dividendes baisser. Ainsi Total, la plus riche de toutes, les a maintenus bien que son PDG se plaigne de n’avoir fait « que » 8,4 milliards de profits, contre plus de 13 milliards l’année précédente. France Télécom maintient aussi le montant des dividendes qu’engrangeront ses actionnaires et leur versera même une somme totale supérieure à ses profits (2,9 milliards d’euros).

Ce n’est pas la crise pour tout le monde...


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