Pour la 5ème internationale : "reprenant le patrimoine légué à l’humanité par Marx et Engels, Clara Zetkin, Rosa Luxembourg, Lénine, Mariategui, Trotski... nous devons créer un socialisme nouveau" (Hugo Chavez lors du discours de clôture de la rencontre internationale des partis de gauche)

mardi 20 avril 2010.
 

Nous reproduisons ici des extraits, consacrés au projet de la Ve Internationale, de son intervention lors de la clôture de la rencontre mondiale des partis et mouvements de gauche, qui s’était tenue à Caracas du 19 au 21 novembre 2009.

« Créer quelque chose de nouveau ! »

Je vous invite à créer quelque chose de nouveau ! Il ne s’agit pas de rééditer des choses qui existent encore, mais qui ne servent pas pour l’entreprise que nous avons devant nous : affronter l’impérialisme et proposer le socialisme comme alternative aux changements du monde.

J’imagine que cette Ve Internationale devrait avoir un comité préparatoire pour travailler, échanger des idées, organiser des réunions par blocs, par pays, par continent. Une école par exemple, un système de formation, une école de cadre, des débats, des publications, etc. Cet effort idéologique et théorique devrait avoir une coordination, une organisation, une stratégie. [...]

Une autre idée dans le cadre d’une organisation qui nous regroupe, certains au gouvernement, certains dans l’opposition... : créer des espaces multiples mais concrets. Je m’explique. Il y a des partis révolutionnaires, de gauche, socialistes, qui sont au gouvernement au niveau local en Afrique, en Asie, en Amérique latine, en Europe, dans des mairies, des espaces régionaux. Une organisation de partis de gauche pourrait faire beaucoup dans ces espaces régionaux et peut-être influer sur les parlements... parfois dans les parlements dominés par la droite, ces projets ne passent pas. [...]

Je vous appelle à bien réfléchir à ce projet. Je demande aux organisations qui existent, certaines auxquelles nous participons, qu’elles n’aient pas peur, parce que nous voudrions nous mettre au-dessus.

Au contraire, ces organisations peuvent aider. Une Ve Internationale doit s’alimenter des organisations existantes qui nous viennent du XX° siècle. Par exemple nous avons en Amérique latine le Forum de São Paulo, très prestigieux et très enraciné, regroupant l’ensemble de partis de gauche, révolutionnaires, progressistes…

Cette Internationale a besoin d’être alimentée par l’expérience de ces expériences, de ces espaces qu’il faut renforcer.

Le Forum de São Paulo, les groupes des partis d’Amérique centrale, des Caraïbes, qui ont un profil distinct de celui qu’on imagine ici. Ils ont des espaces déterminés, un continent, parfois des groupes de partis au gouvernement qui n’ont pas forcément la même étiquette politique.

Depuis l’expérience de 1864 et l’esprit de la Première Internationale, puis de la Seconde qui reprenait le patrimoine légué à l’humanité par Marx et Engels, Clara Zetkin, Rosa Luxembourg, Lénine, Mariategui, Trotski... nous devons créer un socialisme nouveau, qui doit être une « création héroïque » selon le mot de Mariategui.

Mais, pour créer quelque chose de nouveau, nous devons nous alimenter, nous enraciner avec les connaissances accumulées, nous n’allons pas créer quelque chose de nouveau à partir de rien. Rien ne naît de rien : nous devons nous inspirer de ces penseurs, ces acteurs révolutionnaires, indépendamment de comment ils ont terminé leur vie, comment se sont conclues les expériences qu’ils ont aidé à impulser. Unir ces pensées à nos racines indo-américaines, comme le dit Mariategui, à la pensée de nos pères fondateurs, nos libérateurs comme Bolivar, Samartin, Sandino, Farabundo, ceux du christianisme libérateur comme Camilo Torres, de grands hommes comme Che Guevara, Salvador Allende, Manuela Saez, Eloy Alfaro, des martyrs comme Allende, Maurice Bishop, Jorge Eliezer Gaitan.

Permettez-moi l’image, c’est comme la réactivation de tous les volcans. C’est l’heure des volcans ! Ce n’est pas l’heure de la glace, c’est l’heure des fours ! Comme l’a dit une fois José Marti « allumons tous les fours ! Réactivons tous les volcans ! »

Merci beaucoup, merci de votre attention.

Hugo Chávez Frías

* Traduit de l’espagnol par S.V.

CHAVEZ Hugo

Notes

[1] Francisco Morazán (1792-1842), homme politique et dirigeant militaire libéral centro-américain, chef d’État du Honduras (1827-1830), du Guatemala (1829), Président de la République Fédérale d’Amérique centrale (1829-1838), du Salvador (1839-1840) et du Costa Rica (1840-1842), trahi par son ami, livré à l’ennemi et fusillé le jour du 21e anniversaire d’indépendance de l’Amérique centrale.

[2] Antonio José de Sucre (1795-1830), leader indépendantiste sud-américain, né à Cumaná (Venezuela), lieutenant de Simón Bolívar, victorieux dans les batailles contre les Espagnols (dont la bataille d’Ayacucho, où le vice-roi a été capturé), président de la province de Quito (1822), du Pérou (élu à vie en 1826, il abdiqua en 1828), il a été assassiné à Berruecos alors qu’il se présentait à la présidence de Colombie.

[3] Manuela Saénz (1797-1856), combattante indépendantiste équatorienne, considérée comme une des premières féministes latino-américaine. Compagne de Simón Bolívar, elle lui sauva la vie par une intervention décidée, lors d’un attentat le 25 septembre 1828 à Santa Fé de Bogotá, ce qui lui valu le titre de « Libératrice du libérateur ». Morte en exil eu Pérou. En 2007 le président équatorien Rafael Correa l’a nommé « Générale d’honneur de la République d’Équateur.

[4] Ezequiel Zamora (1817-1860), militaire et dirigeant politique radical vénézuélien, un des principaux acteurs de la Guerre Fédérale (1859-1863) qui défendit une réforme agraire profonde en faveur des paysans. Considéré au Venezuela comme un socialiste de la première heure — des groupes de guérilleros dans les années 1960 avait pris son nom — il était influencé par les révolutions européennes et l’insurrection qu’il dirigea avait repris les mots d’ordre de « Liberté, Égalité, Fraternité », « Terre et Hommes libres ! », « Élections populaires ! » et « Mort à l’oligarchie ! ». Mort au combat devant la ville de San Carlos en 1960.

[5] José Cipriano Castro Ruiz (1856-1924), militaire et homme politique vénézuélien, chef d’État (1899-1908), il a suspendu le payement du service de la dette étrangère (1902) et a exproprié certaines compagnies étrangères, devant faire face à un blocus maritime du Venezuela par les marines britanniques, allemandes et italiennes.

* Publié dans Inprecor N° 558-559, février-mars 2010.

Hugo Chavez : "il est temps de constituer la 5ème Internationale" Appel historique de Hugo Chavez


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