Mélenchon fait un pas de plus vers la présidentielle 2012

mardi 13 avril 2010.
Source : AFP
 

Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche (PG), fait un pas de plus vers la présidentielle de 2012, se disant "capable" d’être le candidat commun du Front de gauche, mais le PCF, son principal partenaire, ne l’entend pas de cette oreille.

Beaucoup plus médiatique que sa "camarade" Marie-George Buffet (PCF) malgré ses critiques acerbes envers les journalistes, l’eurodéputé - qui ne cache pas son ennui au Parlement européen - compte bien jouer sa carte après les bons scores du Front de gauche aux européennes et aux régionales.

2012 ? "Je m’en sens capable. Dans la crise, c’est l’heure des personnes qui ont du caractère, pas des fromages pasteurisés ou des poissons lyophilisés", assure lundi dans Libération celui qui aurait déjà voulu représenter le FG aux régionales en Ile-de-France à la place du discret numéro deux du PCF Pierre Laurent.

S’il "refuse d’entrer dans les habits de l’homme providentiel", l’ancien ministre de Lionel Jospin ajoute : "pour autant, arrêtons de flinguer une personne dès qu’elle semble se distinguer. Je suis prêt à être utile", dit-il, fort d’un sondage Ifop sur la présidentielle fin mars, le donnant à 6%, devant Olivier Besancenot (NPA) à 5%.

Mais au PCF, où la candidature Mélenchon est vue d’un mauvais oeil même si l’idée d’un candidat commun n’est pas exclue, le débat sur 2012 est renvoyé au congrès intermédiaire des 18, 19 et 20 juin "pour aboutir à un choix définitif lors du congrès ordinaire en juin 2011". Soit moins d’un an avant l’élection quand l’ex-socialiste voudrait, lui, accélérer les choses.

"La présidentielle est un problème", confie un cadre communiste : si Mélenchon est le seul candidat, le PCF "peut ne plus exister pendant un an et demi".

A l’adresse des communistes, réticents à son idée de "paquet" de candidatures communes cantonales-présidentielle-législatives, M. Mélenchon, conscient que PCF et PG sont désormais interdépendants, met la pression et prévient que "si nous ne sommes pas capables de présenter un candidat commun à l’élection présidentielle, cela veut dire que nous n’avons pas de vrai projet commun pour gouverner".

"Le rassemblement sera fort s’il est construit autour d’un projet partagé, pas s’il est conçu comme un ralliement à tel ou tel candidat", rétorque dans L’Humanité, Pierre Laurent. "Le temps viendra de savoir qui devra porter ce projet à la présidentielle", assure celui qui doit succéder à Mme Buffet à la tête du Parti en juin.

Selon un autre responsable, "beaucoup de communistes ne voudront pas refaire campagne avec Mélenchon", jugé "trop anti-socialiste", d’autant que les conseillers régionaux du Parti de gauche ont refusé de rejoindre les exécutifs avec le PS et le PCF, comme le préconisait le NPA.

Au PG, Eric Coquerel prévient qu’il faudra "éviter toute situation de machine à perdre" après l’échec d’une candidature unitaire à gauche du PS en 2007. Quant à des primaires au sein de "l’autre gauche", ce n’est "pas d’actualité", argue ce partisan d’une candidature Mélenchon, "la plus efficace" pour "avoir le score le plus haut possible".

De Julie DUCOURAU (AFP)


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