Le coordinateur national du PCF, Pierre Laurent, souhaite que les partenaires du Front de gauche (PCF, Parti de gauche, Gauche unitaire) aient un échange direct sur les échéances à venir, et non plus par médias interposés. Mardi, il a proposé la convocation d’une « réunion au sommet » du Front de gauche pour mettre sur la table les sujets qui font débat entre les alliés aux dernières élections européennes et régionales. Une offre immédiatement acceptée par le Parti de gauche (PG).

Au menu de la réunion, qui devrait vraisemblablement se tenir début mai : la campagne du Front de gauche en appui au mouvement social sur les retraites, et... la question de la présidentielle. Celle-ci est en effet omniprésente dans le traitement médiatique du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon ne faisant pas mystère, ces derniers jours, de son intention de forcer la main du PCF pour la désignation rapide d’un candidat commun pour 2012. « Je veux obliger les communistes à trancher à leur congrès » prévu en juin, déclarait le président du PG, dans le Monde daté de samedi. Dans Libération de mardi, il s’est dit « capable » d’incarner cette candidature dont les communistes auraient « peur », selon lui.

Dissiper les confusions qui demeurent

« Les gens attendent de nous un travail collectif, pas des déclarations par presse interposée, ni du lobbying médiatique », a réagi Pierre Laurent. « On ne récuse pas telle ou telle candidature », a expliqué le responsable communiste à l’AFP, mais « il n’est pas question d’activer une guerre des egos ». La réunion devrait permettre de dissiper des confusions et des malentendus qui demeurent.

La preuve en est le communiqué d’Éric Coquerel, secrétaire national du PG, en réponse à la proposition de Pierre Laurent. Il y salue une « évolution extrêmement positive » de la part du PCF, qui « concrétise son accord pour une candidature commune pour 2012 », selon lui. « Nous avions proposé plusieurs fois cette réunion », précise de son côté Pierre Laurent. Il rappelle ainsi que la position de son parti n’a pas varié, comme devraient le confirmer les projets de « plates-formes » destinées à alimenter la réflexion des communistes pour le congrès, et que le Conseil national examinera demain. La volonté du PCF de travailler « de manière privilégiée au rassemblement maximum sur un projet partagé » y est réaffirmée. La candidature pour 2012 « doit s’appuyer sur ce processus et non le précéder », est-il écrit. « Nous aurons des débats sur la conception du Front de gauche, comme sur la notion de rassemblement de "l’autre gauche", formule employée par le PG dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas », indique Pierre Laurent.

Des débats qui ne devraient cependant pas empêcher le Front de gauche d’apparaître uni le 1er mai, comme le PG en a fait la proposition hier.

Sébastien Crépel