Nos aînés à l’épreuve de la paupérisation (Conférence de presse Entraide protestante, Armée du Salut, Petits frères des pauvres)

jeudi 22 avril 2010.
 

Les associations membres d’ALERTE constatent au quotidien que la situation socio-économique des personnes âgées ne s’améliore plus : précarisation des personnes âgées de plus en plus nombreuses à se retrouver à la rue, problèmes d’insolvabilité pour financer les coûts liés à l’hébergement en maison de retraite ou aux soins de santé, isolement de ces personnes lié à la complexité de l’accès à une prise en charge, etc.

Contrairement à la 2ème moitié des années 90, depuis 2000, les minima ne sont plus suffisants pour sortir les personnes âgées de la pauvreté. Et leur pauvreté risque de s’aggraver sous l’effet de la crise économique et en fonction des choix qui seront retenus par la future réforme des retraites.

1) Introduction par Olivier BRES

Secrétaire général de la Fédération de l’Entraide Protestante,

Président du Collectif ALERTE

Le collectif ALERTE a décidé, depuis le début de la crise, de faire le point régulièrement sur les effets de la crise sur les plus pauvres.

Aujourd’hui, il a décidé de mettre le focus sur les personnes âgées.

Pourquoi ?

D’abord parce que les associations caritatives et humanitaires constatent une augmentation significative de la présence des personnes âgées dans leurs lieux d’accueil, de demandes d’aide financières, alimentaires, médicales…

Mais aussi parce que la perspective de la réforme des régimes de retraite pose des questions sur le devenir des ressources dont vont bénéficier les personnes âgées dans les années à venir. Et notamment celles qui ont vécu des périodes sans emploi, depuis plus de 30 ans que la France connaît un taux de chômage élevé.

Le récent rapport de l’ONPES note une « interruption dans le mouvement de baisse de la pauvreté des personnes âgées » et le fait que le minimum vieillesse reste inférieur au seuil de pauvreté pour une personne seule. Mais il indique surtout que « les inquiétudes relatives à la pauvreté des personnes âgées s’expriment essentiellement pour l’avenir ».

Nous allons donc vous proposer trois approches du présent et de l’avenir :

Avec Gilles DE LA BARRE, président de Solidarités Nouvelles Face au Chômage, des questions sur Précarité de l’emploi et précarité de la retraite.

Avec Eric YAPOUDJIAN, Directeur de programme à la Fondation de l’Armée du Salut, Des établissements et une aide à domicile devenant inaccessibles.

Avec Jean-François SERRES, Secrétaire général des petits frères des Pauvres, Précarisation des personnes âgées et mise à l’écart.

Aussi, nous portons ensemble des revendications précises :

- D’abord celle d’un relèvement des minima sociaux qui permette réellement aux personnes en situation de pauvreté –dont les personnes âgées - de vivre décemment. Ce relèvement doit tenir compte de l’augmentation des dépenses contraintes (logement, fluides..) qui pèsent fortement sur les plus pauvres, et leur laissent un « reste à vivre » souvent insuffisant.

- Ensuite celle d’une attention à la situation des plus pauvres, des personnes éloignées de l’emploi, dans les projets de réforme des retraites. Si nous constatons que les partenaires sociaux et le gouvernement les oublient, nous leur rappellerons les exigences d’une solidarité qui doit prendre en compte toutes les catégories de population.

- Enfin, dans une période de difficultés financières de l’Etat et des collectivités territoriales, nous voulons affirmer la nécessité d’offrir à nos aînés des conditions d’accompagnement et de prise en charge vraiment accessibles à tous. La vieillesse doit pouvoir se passer dans la dignité des conditions de vie.

La prise en compte de ces revendications matérielles sera le signe d’un engagement de toute la société. Un engagement déjà vécu par les associations qui luttent ensemble contre l’isolement et la solitude des personnes âgées.

2) Intervention de Jean-François Serres, Secrétaire général des petits frères des Pauvres

Les petits frères des Pauvres sont alertés et témoignent de la dégradation des conditions de vie des personnes âgées les plus pauvres.

C’est grâce à une veille avancée des acteurs témoins des situations que nous pouvons livrer une observation d’ampleur suffisante pour constituer une alerte :

􀂙 Nos partenaires nous signalent de plus en plus de personnes âgées isolées, pauvres rencontrées dans les maraudes, les hébergements d’urgence, les centres d’action sociale municipaux, les aides alimentaires, les Ehpad, par les voisinages… Ce que confirment leurs rapports (Secours Catholique, Fondation Abbé Pierre…).

􀂙 Nous avons sollicité nos équipes afin qu’elles qualifient les évolutions qu’elles constatent depuis 5 ans en comparant les situations des personnes que nous accompagnions il y a 5 ans de celles des personnes qui entrent aujourd’hui dans l’accompagnement petits frères des Pauvres.

Près de 2000 bénévoles se sont exprimés au cours du dernier trimestre 2009 et ont mis en évidence ce qui, de leur expérience, leur apparaissait comme des évolutions majeures dans la situation vécue par les personnes (soit une analyse d’environ 3500 situations).

Leurs analyses confirment et précisent des points mis en évidence par l’étude sur l’isolement mené par un collectif de 11 grand réseaux associatifs (5000 personnes interrogées) en 2004.

􀂙 Nos actions nous confrontent à des situations alarmantes, dans les zones de marginalisations. Nous avons alerté sur ces situations liées au logement en 2008 dans le cadre du rapport mal logement de la Fondation Abbé Pierre qui a axé son étude sur les situations préoccupantes des personnes âgées vivant des processus résidentiels descendants, jusqu’à vivre dans des taudis…

􀂙 Nos aides financières exceptionnelles des petits frères des Pauvres ‐ attribuées ponctuellement une fois que les aides légales et extra légales aient été mobilisées pour l’aide alimentaire, au paiement d’un hébergement, aux transports, au maintien dans un logement, aux frais de santé, aux déplacements, loisirs… (720 000 Euros par an) ‐ sont aujourd’hui en question, elles se transforment en « allocations supplétives », indispensables chaque mois pour certaines personnes.

La situation des personnes âgées pauvres se dégrade

La couverture de la population pauvre s’amenuise au fil du temps, le reste pour vivre des personnes âgées pauvres ne suffit plus à faire face aux dépenses de première nécessité…

􀂙 Les dépenses courantes ont augmenté pour :

o le logement, la revalorisation limitée des allocations par rapport à la hausse des loyers a contribué à un fort accroissement du taux d’effort des ménages modestes, notamment dans le parc privé.

o la santé, avec l’alourdissement du reste à charge pour les assurés sociaux (baisse des remboursements, hausse des cotisations, déremboursement de certains médicaments, médecine ambulatoire….), les mutuelles coutent cher (environ 10% de l’ASPA) et les personnes ne savent pas toujours mobiliser les aides pour pouvoir la payer (le dispositif reste complexe),

o l’énergie, avec les hausses rapides du prix du fuel, de l’électricité, au 1er Avril de 10% du prix du gaz !!

o les produits de première nécessité, de consommation de base,

􀂙 Les minima sociaux n’ont pas suivi l’évolution du seuil de pauvreté

o L’ASPA (allocation spécifique personnes âgées) reste sous le seuil de pauvreté :

Le rattrapage mis en place par le gouvernement de + 25% par ans pour les personnes isolées (seules) va dans le bon sens (entre 2007 et 2012 soit 4,2%/an, ce qui a été fait en 2008, 2009 et 2010) mais

o Le minimum contributif (MICO), même majoré, reste sous le seuil de pauvreté

􀂙 ... La pauvreté renforce les processus d’isolement des personnes âgées et leur isolement renforce leur pauvreté…

La pauvreté et l’isolement combinés entrainent les personnes dans une spirale descendante : le processus s’emballe.

Nous constatons aujourd’hui que deux tranches d’âge sont particulièrement vulnérables, fragiles au décrochage :

􀂙 Les 50‐65 ans, entrent par la pauvreté dans l’isolement

Ces personnes qui arrivent à quelques années de l’âge de la retraite sans avoir bénéficié de l’enrichissement des trente glorieuses. Elles ont connu durant leur vie professionnelle plus de précarité dans l’emploi, ne sont pas propriétaires de leur logement, n’ont ni capital personnel, ni retraite suffisante et n’auront pas la possibilité de travailler à nouveau, davantage ou plus longtemps. La période de précarité dans laquelle elles entrent avant d’accéder à leurs droits de retraite les entraine dans un parcours descendant. Il suffit d’une séparation, d’un dernier accident de la vie pour qu’elles basculent dans l’isolement et un abandon critique.

􀂙 Les 75‐85 ans, entrent par l’isolement dans la pauvreté.

Elles doivent faire face parfois aux pertes de mobilité et d’autonomie et à des maladies invalidantes ou dégénératives, à la perte du conjoint. Pour les personnes les plus âgées en perte d’autonomie : les déplacements deviennent difficiles et donc couteux si l’entourage ne peut pas les prendre en charge. Ces personnes deviennent « invisibles », se replient sur elles‐mêmes. De nombreuses personnes âgées pauvres vivent un processus de repli sur soi qui les plonge dans la solitude : elles y perdent peu à peu : la relation à l’autre, l’accès aux aides et services, à leurs droits et finissent par vivre dans des conditions indignes.

􀂙 A cela se rajoute un processus de mise à l’écart sociétale qui enferme les personnes âgées pauvres dans un double isolement, celui du repli sur soi et celui d’une « assignation à résidence » dans des lieux de regroupement ou d’enfermement dans lesquels elles sont contraintes de vivre, dans les zones urbaines sensibles, les foyers de vieux migrants, les zones rurales qui se désertifient, les villages qui se vident, les hébergements collectifs de grande capacité et parfois même, la rue…

Alerte

...

􀂙 Les petits frères des Pauvres demandent que les pouvoirs publics assurent des minima sociaux assurent un revenu « décent et adéquat »...

􀂙 Les petits frères des Pauvres alertent l’opinion pour résister aux processus de mise à l’écart des personnes âgées pauvres...

3) Eric Yapoudjian, Fondation de l’Armée du Salut (extraits)

Des constats...

􀂂 Isolement : La pauvreté ne s’entend pas qu’en termes de richesses. La pauvreté sociale, relationnelle, l’isolement sont autant de dimensions à laquelle le secteur associatif se doit d’être particulièrement attentif. 24% des personnes âgées en France ne nécessitent pas de médicalisation mais ont des problématiques liées à l’isolement, la solitude, une grande précarité : ces personnes font appel à un autre type de prise en charge que les Ehpad.

􀂂 Publics spécifiques

- Soupe de nuit : l’Armée du salut fait un constat : des personnes âgées se mêlent aux SDF lors de la distribution de soupe de nuit : retraités pauvres. Il ne s’agit pas de situations ponctuelles, passagères, mais durables, ces personnes n’ont pas de revenus qui leur permettent d’accéder, pour leur retraite, à une vie décente.

- Alzheimer : Le nombre croissant de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou autres maladies apparentées sont autant d’enjeux pour l’avenir. Développement de solutions permettant à la personne de rester chez elle lorsqu’elle souffre de la maladie d’Alzheimer (accueils de jour, aide à domicile).

- Des publics spécifiques : Constat à l’Armée du salut de publics âgés marginales, en situation de grande pauvreté, immigrés,… Les Ehpad ne sont pas des lieux de vie adaptés à des personnes marginalisées, l’adaptation est très difficile. Certaines personnes ont vécu toute leur vie dans la précarité ou y ont été confrontées au moment de la retraite ; quelle existence peuvent-elles mener lorsqu’elles sont confrontées aux problématiques de la dépendance ?

- Expérimentations : Encourager les actions expérimentales en directions de publics spécifiques : marginaux, personnes pauvres, immigrées, vieux garçons à partir de 50ans.

o Aide à domicile : Parmi ces dernières, il y a un véritable intérêt à développer tout le domaine de l’aide à domicile dans une dynamique d’un service rattaché aux EHPAD, suivant une logique de plateforme de services pour répondre à la diversité des besoins des personnes âgées dépendantes.

o Aide aux aidants : Les familles, l’entourage des personnes âgées sont souvent extrêmement sollicités lors du vieillissement de leur proche : Développer l’aide aux aidants en venant en soutien comme au travers d’accueil de jour, de soulagement des proches qui s’occupent habituellement de la personne âgée mais connaît un empêchement (accompagnement pendant les WE, présence de nuit…).

o Proposer des solutions adaptées, des lieux de vie plus souples, des petites unités. Il est important de préserver une mixité sociale et donc de ne pas créer des ghettos mais d’ouvrir les structures existantes : plateformes de services qui offrent notamment des petites unités pour les publics marginalisés (Création de ponts CHRS/Ehpad).

o Recherche de solutions alternatives moins coûteuse tout en respectant pleinement la personne dans son intégrité.

- Responsabilité : Le secteur associatif a une responsabilité, un rôle primordial d’alerte, de sensibilisation de la population sur la paupérisation économique et sociale des personnes âgées.

4) Retraites, pauvretés de demain par Gilles DE LA BARRE, président de Solidarités Nouvelles Face au Chômage

L’avenir du système de retraites est à l’ordre du jour et paraît préoccupant, même par référence à une carrière classique de travail continu à temps complet. Or, la période récente a vu une fréquence accrue de différents aléas qui ont affecté les carrières : chômage, temps partiel, formes variées de travail précaire, etc… La situation des personnes concernées (un peu moins de 10%, mais en progression) sera encore plus difficile.

Du fait de son travail depuis 25 ans auprès des demandeurs d’emploi sans emploi ou en sous emploi, Solidarités Nouvelles face au Chômage veille à ce que leurs réalités ne soient pas oubliées dans les thèmes abordés par le dialogue social.

Aujourd’hui, alors que s’annonce une nouvelle étape dans le débat sur la réforme des retraites, nous voulons rappeler les difficultés que risquent de connaître ceux qui ne sont pas en mesure de se constituer des droits parce qu’ils subissent d’une façon ou d’une autre les effets de la pénurie d’emploi.

1) Le cadre d’intervention de Solidarités Nouvelles face au Chômage :

Depuis 25 ans, SNC propose un accompagnement auprès des demandeurs d’emploi sans emploi ou en sous emploi.

Ce combat est mené sur la base d’une conviction simple : même si l’emploi ne règle pas tout, le chômage, lui dérègle tout....y compris la constitution des droits à la retraite. Des mesures ont été prises dans le passé pour dissocier l’acquisition de droits de l’exercice d’un travail rémunéré. En particulier, les périodes de chômage indemnisé par Pôle emploi permettent de valider des trimestres (mais évidemment sans report au compte de salaire) tandis qu’un gain de 200 heures de Smic suffit pour valider un trimestre.

Elles s’avèrent toutefois insuffisantes alors que les durées de chômage s’allongent, comme les délais d’accès au premier emploi.

En effet, comme le souligne le dernier rapport 2009 – 2010 de l’ONPES, l’emploi est en effet le meilleur rempart contre la pauvreté, même si l’emploi est de moins en moins protecteur.

C’est donc le lien emploi / retraite qui est le coeur du problème : de la capacité collective à intégrer ce lien dans le dialogue social, dépendra notre capacité à faire baisser la pauvreté dans notre pays.

En effet, nous avons une obligation de réussir la politique de l’emploi si l’on veut réussir une politique équitable de retraite : l’un ne va pas sans l’autre. Solidarités Nouvelles face au Chômage // 2/3 Conférence de presse Alerte – 14 avril 2010 - « Nos aînés à l’épreuve de la paupérisation »

Au sein de SNC, c’est ce que nous efforçons de faire et cela de deux manières :

- accompagner les chômeurs dans le retour à l’emploi par le biais de binômes d’accompagnateurs bénévoles qui décident de consacrer un peu de leur temps avec un demandeur d’emploi

- créer des emplois par le biais d’emplois de développement (pour des personnes qui ne peuvent pas immédiatement trouver un emploi dans le secteur marchand).

2) un contexte externe qui remet en cause le paradigme des précédentes réformes

Deux éléments fondamentaux obligent à "repenser" (réformer ?) la réforme :

- les données / scénarios du Conseil d’Orientation pour les Retraites sur lesquels étaient basées les dernières réformes des retraites sont aujourd’hui caduques, que ce soit la prévision du taux de chômage (prévu à 4,5 % !) ou que ce soit encore l’augmentation progressive des durées de cotisation,

- une accélération fantastique de la problématique : ce qui était attendu pour 2050, doit en réalité être réglée pour 2020 ! L’augmentation des durées des cotisations, qui était une des solutions du problème et qui en principe la solution optimale, parce que c’est ce qui permet à la fois de ne pas augmenter les cotisations et de ne pas baisser le niveau des retraites, ne va plus suffire. On va donc être obligés, soit de baisser les pensions (très difficile), soit de trouver des recettes (c’est la piste qui semble se dessiner).

3) SNC souhaite alerter les pouvoirs publics sur la situation de personnes avec "aléas de carrière", car si rien n’est fait pour elles, la question sera : la retraite, pauvreté de demain ?

- les jeunes dont le taux de chômage raccourcit d’autant leur durée de vie active et leur droit à la retraite. En effet, sur une année, près de 15% des jeunes sortis de formation initiale sont au chômage au bout de trois ans, souvent non indemnisé, ce qui raccourcit d’autant leur durée de vie active et leur droit à la retraite. Il faut ajouter la problématique des stages parfois non générateurs de droits à la retraite,

- les personnes en sous emploi travaillant moins de 800 h dans l’année (soit 700 000 personnes selon l’INSEE), seuil pour la validation de quatre trimestres (ou 200 h pour validation d’un trimestre),

- les titulaires du RSA « socle » qui ne valide pas de trimestres, soit près de 1,2 millions de personnes au 31 décembre 2009,

- les demandeurs d’emploi en fin de droits depuis plus d’un an et non titulaire de l’allocation spécifique de solidarité (ASS),

- les femmes qui disposent d’une pension plus faible que les hommes (même après impact de la réversion) et qui ont des cotisations lorsqu’elles sont emploi plus faibles compte tenu de carrière plus aléatoire, plus courte, voire incomplète (temps partiel, écart de rémunérations...). Ainsi, les femmes liquident leurs pensions plus tard que les hommes, ce qui en période de chômage, les expose à des fins de carrière difficiles,

- le personnel contractuel de la fonction publique pour des établissements n’adhérant pas au régime d’assurance chômage où la constitution des droits à la retraite en fin du CDD n’est pas automatiquement assurée,

- quant aux "seniors", il faut reconnaître que les pouvoirs publics ont plutôt été actifs dans leur politique en direction des séniors : report de l’âge de 70 à partir duquel les mises à la retraite d’office sont permises, suppression des dispenses de recherche d’emploi, imposition d’une taxe aux entreprises qui ne passent pas un accord pour l’emploi des séniors...Mais là encore, il existe une grosse inégalité dans le taux d’emploi des plus de 55 ans (un des plus faibles d’Europe).

- il est anormal que le minimum vieillesse, contrairement au RSA, soit traité comme une allocation différentielle, en sorte que les bénéficiaires du minimum vieillesse qui travaillent se voient reprendre exactement ce qu’ils gagnent.

Il s’agit dans la future négociation de ne pas oublier de traiter ces situations.

4) quelques pistes de réflexion pou une action combinée emploi / retraite

- universalisation du régime d’assurance chômage,

- développement des contrats d’alternance pour les jeunes, constitutifs de droits,

- modification de la logique de constitution de droits, comme on l’a fait pour l’allocation vieillesse des parents au foyer (AVPF), où ce n’est plus le temps travaillé qui crée les droits mais l’appartenance à une population donnée. Pourquoi ne pas appliquer ce principe aux personnes en sous emploi, travaillant moins de 800 heures par an, ou aux personnes au RSA « socle », ou aux personnes en fin de droits et non titulaires de l’ASS ?

- alignement de la situation des personnes au minimum vieillesse sur le régime des bénéficiaires du RSA, ce qui permettrait à ces personnes de compléter les revenus par un mécanisme d’intéressement (soit sous la formule RSA stricto sensu, soit sous la forme du cumul intégral).


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