Lénine et le Limousin (texte d’un adhérent NPA)

jeudi 29 avril 2010.
 

Participation aux élections, compromis nécessaires....

Le livre écrit par Lénine sur le gauchisme peut nous servir au moment de définir les tactiques du NPA. Le but du NPA est clair  : renverser le capitalisme. C’est sa force. Il faudra pour cela une nouvelle révolution comme la Révolution française elle-même a détruit la féodalité et permis l’épanouissement du capitalisme. L’idée du parti révolutionnaire de masse émerge avec la révolution russe de 1917.

Lénine incarne la stratégie du parti révolutionnaire de masse et c’est le modèle que l’Internationale communiste va promouvoir. À partir de la mort de Lénine en 1924, la stalinisation va réduire les partis communistes à la défense inconditionnelle de l’URSS. Dans Le gauchisme, maladie infantile du communisme1, Lénine expose les différentes tactiques  : «  Les partis révolutionnaires ont appris à mener l’offensive, ils doivent maintenant apprendre à reculer. Il faut comprendre qu’il est impossible de vaincre sans avoir appris la science de l’offensive et de la retraite. Et si les bolchéviks y sont parvenus, c’est uniquement parce qu’ils avaient dénoncé sans pitié et bouté dehors les révolutionnaires de la phrase qui ne voulaient pas comprendre qu’il fallait se replier, qu’il fallait savoir se replier, qu’il fallait absolument apprendre à travailler dans les Parlements et les organisations syndicales les plus réactionnaires.  »

Faut-il participer aux Parlements bourgeois  ?

Lénine répond clairement oui et précise  : «  Essayer de contourner cette difficulté en sautant par-dessus le problème ardu de l’utilisation d’un Parlement réactionnaire à des fins révolutionnaires est un pur enfantillage.  » Jamais de compromis  ? Lénine répond qu’il y a des compromis qu’il faut faire  : «  Il se présente évidemment des cas isolés, exceptionnellement difficiles et complexes, où les plus grands efforts sont nécessaires pour bien déterminer le caractère véritable de tel ou tel compromis. Vouloir trouver une recette ou une règle générale (Jamais de compromis  !) bonne pour tous les cas est absurde. La raison d’être de l’organisation du parti, c’est entre autres choses d’acquérir le flair politique nécessaire à la solution juste et prompte de questions politiques complexes.  » Le plus strict dévouement aux idées du communisme (de l’anticapitalisme) doit s’allier à l’art de consentir tous les indispensables compromis pratiques, louvoiements, zigzags, manœuvres de conciliation et de retraite afin de hâter l’usure du pouvoir politique bourgeois, afin de hâter les inévitables frictions, querelles, conflits  ; et afin de choisir de façon judicieuse le moment où la dislocation sera la plus grande pour les battre tous par une attaque décisive du prolétariat et conquérir le pouvoir politique.

Le cas du Limousin

Les rebondissements en Limousin où le PS a refusé, à l’issue du premier tour des régionales, la participation du NPA à une liste commune pour le second tour est un événement politique majeur. Le PS nous offre un cadeau politique extraordinaire  ! Il repousse notre offre car nous sommes anticapitalistes et refusons la discipline de vote majoritaire obligatoire. Au lieu de nous vendre, le PCF et le PG ont maintenu la liste PCF-PG-NPA et badaboum, la liste passe de 36 600 voix soit 13 % à 56 100 voix, soit 19 %  ! Notre participation a fait éclater les contradictions entre PCF-PG et PS et mis en valeur l’apport décisif du NPA. Lénine se frotte les mains en voyant ça et nous encourage  :

C’est deux, trois, dix Limousins qu’il faut pour faire avancer les idées anticapitalistes dans les masses. En disant que les partis de gauche servent tout simplement les intérêts des capitalistes, certains d’entre nous font une grave erreur d’analyse, car ils occultent les contradictions, les frictions, les oppositions entre eux. Elles sont la base pour faire avancer nos idées en amenant les autres partis soit à avancer avec nous, soit à se retourner contre nous comme le PS et à se démasquer.

Le front uni antilibéral PCF-PG-NPA, aujourd’hui c’est la tactique, la position révolutionnaire de masse. Nous devons créer ce front uni comme l’ont fait les copains du Limousin, sans rien lâcher de nos positions anticapitalistes, sans aller au compromis opportuniste consistant à voter systématiquement avec le PS et sans entrer dans les exécutifs.

Sortons par le haut de la spirale de l’isolement. Nous ne sommes plus en 1917. Mais réfléchir sur les tactiques des partis révolutionnaires de masse avec Lénine car Lénine a plus réfléchi que les autres à ce sujet, alimente la réflexion d’aujourd’hui. À l’inverse, si nous essayons de réinventer la roue chaque matin, ce sera long pour bâtir un socle commun d’idées anticapitalistes. Le NPA est notre seule chance, il n’y en a pas d’autre. La coexistence de tendances opportunistes et de tendances gauchistes nous rend plus forts car elle contribue à définir la meilleure politique anticapitaliste.

Travaillons pour que le choix tactique courageux du front uni antilibéral PCF-PG-NPA crée une nouvelle dynamique pour notre stratégie anticapitaliste.

Frédéric Gudéa


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