Projet 2012 du Parti Socialiste « Nous n’allons pas raser gratis » ( Pierre Moscovici)

samedi 1er mai 2010.
 

Comment définiriez-vous ce programme ?

Il est économique, social et écologique. En matière économique, il faut faire preuve de volontarisme industriel et soutenir l’appareil productif. Il n’y a pas d’économie forte sans industrie forte. Il faut un pôle public d’investissement industriel décliné sous forme de fonds régionaux. Il n’est pas question de nationaliser (ce serait inefficace et cela coûterait cher).

Sur le plan de l’écologie, ce programme est un tournant chez les socialistes. Il n’est pas celui des écolos qui sont favorables à la décroissance. Nous voulons une croissance sélective et durable, en adoptant des mesures agissant favorablement sur les modes de production et de consommation une TVA éco-modulable...

En matière de fiscalité, il faut supprimer le bouclier fiscal, fusionner l’impôt avec la CSG en un seul impôt progressif, prélevé à la source. C’est une révolution fiscale.

Enfin, il faut mettre en place la sécurité sociale professionnelle, permettant à chacun de se former tout au long de sa vie pour se qualifier, acquérir de nouvelles compétences, s’épanouir.

En quoi ce projet est-il de gauche ?

Ce projet retrouve la volonté de transformation sociale. La crise et les mutations imposent une remise en cause des fondements de l’action publique. La situation sociale est explosive une minorité s’est accaparée les bénéfices de l’économie au détriment de la majorité des Français, créant un sentiment d’injustice et de déclassement. Il faut s’attaquer à ces problèmes d’emploi, de pouvoir d’achat et de bien-être. Il faut des réformes radicales.

Réformes radicales, les deux termes sont antinomiques...

C’est une formule que Dominique Strauss-Kahn et moi avions trouvée en 2002. Nous ne voulions pas laisser le champ des réformes à la droite. Nous vivons dans une économie de marché. Nous n’allons pas raser gratis.

Il faut entreprendre des réformes radicales au sens où il faut s’attaquer aux racines des problèmes et non prôner des demi-mesures et mettre de la rustine. Mais je ne suis ni au Parti de gauche, ni au PC ou à l’extrême-gauche. Nous restons sociaux-démocrates. Ce texte ne promet pas le Grand Soir.

Vous évoquez la nécessité de résorber les déficits publics, c’est inhabituel à gauche.

La dette est l’ennemie de la gauche. La gauche, c’est la préparation de l’avenir, c’est l’investissement, c’est l’innovation et non la simple gestion du système. Nous ne pouvons pas présenter un projet et dire que nous verrons son financement plus tard. Il faut mettre en place des mesures de désendettement, pour ne pas laisser la charge de la dette aux générations futures et surtout pour dégager des marges de manoeuvres. Sinon la gauche se fracasserait contre le mur de l’argent. Bien gérer, c’est déjà ce que nous faisons dans les collectivités.

Ce projet est-il celui de Pierre Moscovici, candidat aux primaires pour la présidentielle ?

Ce projet, nous l’avons bâti ensemble. Il sera utilisé par celui ou celle qui sera candidat en 2012. Ma candidature aux primaires, je ne cache pas que je continue à y penser mais en ce moment je ne me rase pas tous les matins.


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