Grèce : Seuls les députés communistes et du Parti de gauche ont voté contre un « plan d’austérité sans précédent » qui vient surtout en aide aux banquiers

vendredi 7 mai 2010.
 

« N’oublions pas que derrière ce dispositif, ce sont des hommes et des femmes qui vont devoir subir un plan de rigueur drastique ! » Ce cri du coeur du ministre du Budget, François Baroin, défendant le volet français du plan dit « d’aide » à la Grèce, adopté à main levée dans la nuit de lundi à mardi par les députés de droite et du PS, résume bien la situation. Seuls les élus communistes, républicains et du Parti de gauche et, à droite, Nicolas Dupont-Aignan ont voté contre. Le dispositif, qui fait l’objet d’un projet de loi de finances rectificative pour 2010 engage en effet la France à prêter « 16,8 milliards d’euros sur une période de trois ans » à la Grèce, dont 3,9 milliards d’euros dès cette année.

Un prêt qui n’est aucunement un « chèque en blanc », a exposé la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, mais est étroitement conditionné à l’application du plan d’austérité élaboré par le FMI et la Commission européenne. Sur ce point, Christine Lagarde s’est montrée d’un zèle impitoyable : « Je serai extrêmement vigilante », a-t-elle assuré. Le FMI et la Commission « vérifieront chaque trimestre  » et « pas moins de douze vérifications sur place » interviendront.

Une âpreté qui tranche avec l’attitude du gouvernement et de l’Europe vis-à-vis des banques, a dénoncé le député apparenté PCF Jean-Pierre Brard. En 2008, « la France n’a pas hésité à mettre sur la table près de 350 milliards d’euros (...), et au niveau européen c’était 3 600 milliards », mais seulement 30 milliards de la part de l’UE cette année pour la Grèce, et 80 milliards sur trois ans...

Surtout, le gouvernement « n’a exigé aucune contrepartie sérieuse des banques qu’il a renflouées. (...) En revanche, lorsqu’il s’agit de prêter quelques sous à la Grèce, la France, l’Europe et le FMI s’acharnent contre son peuple en exigeant un plan d’austérité d’une ampleur sans précédent », constate-t-il.

Pour le député de Montreuil, ce plan « n’est pas un plan de solidarité avec le peuple grec », qui exigerait, selon lui, de mettre à contribution les banques, de renégocier les traités européens et de créer un fonds monétaire européen, mais « un plan de solidarité avec les créanciers de l’État grec » : les banques qui ont prospéré avec des prêts à taux d’intérêt élevés, et les marchands d’armes dont la Grèce est un gros client... Ceux-ci devraient récupérer leur mise avec l’intérêt de l’argent que la France et l’Europe emprunteront sur les marchés financiers pour le prêter ensuite à la Grèce, les États comme la France en partageant les profits avec les banques grâce à un taux d’intérêt de 5 % annuels...

Un « cynisme » dénoncé par Jean-Pierre Brard, pour qui « les banques et les États y gagnent tandis que le peuple grec le paie de ses droits sociaux ».


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