Mobiliser contre l’austérité imposée aux salariés

vendredi 21 mai 2010.
 

Les milliards prêtés aux banques pour les sauver de la faillite sont partis sur les marchés financiers. Ceux-ci, forts de l’apurement des dettes privées, ont commencé à s’en prendre aux Etats, qui viennent de les renflouer, et à la dette qu’ils détiennent sur eux. Les mesures de relance n’ont pas porté leurs fruits. Non seulement la consommation n’a pas repris mais les investissements des entreprises peinent à se manifester : 0,1 % de croissance au premier trimestre 2010, alors que le gouvernement tablait sur 1,4 % pour l’année, le bilan doit être vite tiré.

Tout esprit logique inverserait la tendance : relancer les salaires, augmenter les pensions, prélever sur le capital pour financer les mesures de relance, encadrer les marchés financiers, interdire aux banques de reprendre leur vie d’avant la crise financière.

Budgets en baisse et acquis sociaux attaqués d’un côté…

C’est l’inverse que la France et l’Europe viennent de décider en faisant le choix de plans de rigueur budgétaire en comprimant d’abord les dépenses sociales. Il y a certes des différences entre le plan d’austérité grec et le plan de rigueur français. Mais la philosophie est la même : faire payer aux salariés une crise qui n’est pas la leur et préserver les capitalistes dont on maintiendra les exonérations à quelques coups de rabots émoussés près.

… Marchés financiers amadoués de l’autre

Le fonds européen de plusieurs centaines de milliards, en provenance du FMI, de prêts sur les marchés ou des banques centrales, se révèlera de la même « efficacité » que celle de ceux mobilisés pour « sauver » le système bancaire privé. Les Bourses ont déjà donné le signal, mais elles demanderont davantage encore… Ce sont les marchés qui seront gagnants ! Et qui, déjà, exigent des gains supérieurs et le manifestent avec une nouvelle rechute des bourses, selon lesquelles tous les pays européens devraient adopter des plans d’austérité à la grecque pour alimenter davantage les profits immédiats aux dépens des salaires.

Mobiliser des milliards est certainement nécessaire mais à condition de les tourner vers la satisfaction des besoins du plus grand nombre, contre la dictature des agences de notation et des marchés.

Mobilisation syndicale…

Dans ce contexte modifié, la mobilisation annoncée le 27 mai sur les retraites, l’emploi et les salaires doit aussi être une mobilisation contre les plans de rigueur annoncés. Pour qu’elle soit massive, il faut qu’elle s’enracine dans les entreprises avec des intersyndicales larges, que dans les branches professionnelles des appels unitaires à la grève soient lancés tant dans le public que dans le privé.

Enfin, une perspective en Europe est nécessaire. Des représentants de la Confédération européenne des syndicats étaient à Athènes le 5 mai, jour de grève générale en Grèce. L’heure n’est-elle pas, maintenant, à une journée européenne de mobilisation contre les plans d’austérité, pour l’harmonisation sociale et pour la démocratie ?

… Et projet alternatif à gauche

La responsabilité de la Gauche est également engagée. Ou elle apparaît comme n’ayant pas d’autres choix que d’approuver les plans conçus à Bruxelles et alors elle n’apparaîtra pas comme une force alternative. Ou elle se fait le porte parole des exigences sociales, citoyennes du plus grand nombre et elle lèvera l’espoir qu’une autre politique est possible, renforçant la mobilisation et le rapport de force pour bloquer dès maintenant les plans anti-sociaux qui s’annoncent. C’est à cela que, tous ensembles, nous proposons de travailler.

dimanche 16 mai 2010


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