Le PCF se dit prêt à discuter avec Jean-Luc Mélenchon pour 2012

dimanche 30 mai 2010.
 

Finies les bisbilles entre le PCF et les amis de Jean-Luc Mélenchon, le Front de gauche doit se structurer. C’est le sens du courrier envoyé par Marie-George Buffet et Pierre Laurent à leurs partenaires du Parti de gauche et de la Gauche unitaire, rendu public mercredi 19 mai.

La secrétaire nationale du PCF et son successeur disent à Jean-Luc Mélenchon qu’ils sont prêts à discuter d’une candidature commune pour 2012 et proposent un "élargissement" de leur rassemblement. Un peu à l’image de ce que tente Europe écologie.

Le congrès du PCF approchant – il se tient le 18, 19 et 20 juin à la Défense –, il fallait à la direction communiste donner un cap. Les premières assemblées générales militantes se tiennent sans heurts mais surtout sans passion. Mme Buffet sent que sa base est convaincue que la poursuite du Front de gauche est le seul projet dans lequel sa base puisse croire et y voir un avenir pour le PCF. Il était aussi urgent de répondre aux sollicitations pressantes d’un Jean-Luc Mélenchon qui ne cesse de se dire "capable" d’être le candidat du Front de gauche en 2012. Les derniers échanges aigres-doux entre dirigeants communistes et "mélenchonistes" ont fait mauvais effet dans les rangs militants.

Les cortèges côte-à-côte mais distincts lors des dernières manifestations de même. D’autant que les initiatives et rencontres communes annoncées se font encore attendre. Il fallait donc un signe pour montrer que l’alliance n’était pas qu’un contrat électoral ponctuel. "Si on veut créer une dynamique, il faut cesser la période de statu quo", explique la numéro un du PCF. Les deux leaders communistes annoncent donc qu’ils veulent faire entrer le Front de gauche "dans une autre dimension".

"PAQUET ÉLECTORAL"

D’abord par des actions de riposte communes face au gouvernement. En élargissant ensuite le cartel pour le transformer en "un front social, populaire et intellectuel". Les communistes tentent d’ouvrir le rassemblement en proposant des réunions publiques locales afin de "créer des espaces d’engagement" et attirer des acteurs du mouvement social mais ne veulent pas des adhésions directes proposées par M. Mélenchon.

Enfin, sans le dire, ils reprennent l’idée du "paquet électoral" proposé par le président du Parti de gauche pour les prochaines échéances électorales (cantonales, présidentielle et législatives). "Il faut examiner à quelles conditions et avec quels objectifs il serait possible d’envisager une candidature de rassemblement", écrivent ils. Le ton est prudent mais l’avancée réelle : l’éventualité d’une candidature communiste risquant un score marginal ne semble plus à l’ordre du jour. Ils préviennent cependant que la désignation devra "s’appuyer sur une projet partagé et non le précéder" et qu’elle ne se règlera que dans " un large débat militant ". En clair, pas de précipitation. La réponse des partenaires est maintenant attendue place du Colonel Fabien.

M. Mélenchon a déjà donné le "la" : "Enfin on avance ! Le ’paquet’ que j’ai proposé pour 2011 et 2012 y est", se réjouit l’ex-socialiste. Mais il entend poursuivre son forcing sur 2012. "On ne va pas attendre 2011 pour faire nos propositions ! Nous sommes un partenaire en qui les communistes peuvent avoir confiance... on leur a même proposé un parti commun", dit encore M. Mélenchon. Christian Picquet, lui, affirme qu’il "n’a d’obstacle à aucune candidature".

Sylvia Zappi


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