Berlusconi se compare à Mussolini, ce grand dictateur

lundi 31 mai 2010.
 

Le premier ministre italien n’en est pas à son coup d’essai.

Déjà en septembre 2003, en plein conditionnement idéologique pour l’engagement italien dans la guerre en Irak, il avait tenté d’absoudre le fascisme de ses crimes historiques déclarant à un journaliste britannique que Mussolini « n’a jamais tué personne. Il envoyait les gens en vacances aux confins du pays », faisant référence sur le ton de l’euphémisme nauséabond aux déportations ordonnées par le Duce.

Ce jeudi 27 mai, au sommet de l’OCDE réuni à Paris, Berlusconi en a remis une couche, en se comparant ouvertement à celui qu’il qualifie de « grand dictateur ».

Faisant fi de la vérité historique, il a établi son parallèle historique sur l’absence de pouvoir qu’aurait eu le dictateur de l’Italie Fasciste et qu’aurait l’omnipotent président du Conseil de l’Italie de 2010.

Citant les carnets de Mussolini, Berlusconi a ainsi pu affirmer, le sourire aux lèvres : « J’ose vous citer une phrase de celui qui était considéré comme un grand dictateur : "on dit que j’ai le pouvoir, mais je n’ai aucun pouvoir, peut-être les hiérarques l’ont, mais pas moi. Je peux seulement demander à mon cheval d’aller à droite ou à gauche, rien d’autre." La même chose m’arrive à moi ».

Les propos du premier ministre ont déclenché un tollé à gauche, y compris chez les modérés du Parti Démocrate (ex-PCI), Maurizio Migliavacca, coordinateur du secrétariat du PD, donne même une petite leçon d’histoire au Cavaliere : « L’Italie a une histoire que personne, même pas le Président du Conseil, peut se permettre de banaliser ou de déformer. Mussolini avait presque tous les pouvoirs, et cela a été ainsi pendant vingt longues années de dictature avec toutes les tragédies que cela a comporté ».

Antonio Cuffaro, président du Parti des Communistes Italiens (PdCI), a mis l’accent sur l’héritage mussolinien dont se réclame désormais ouvertement le président du conseil : « Je pense que c’est avec horreur que les représentants des pays de l’OCDE ont écouté ces références à Mussolini, l’homme des squadracce, des lois raciales, l’allié d’Hitler (…) Les propos du cavaliere Berlusconi, qui se considère comme le successeur du Duce peut-être dans l’espoir d’en partager le titre, sont une véritable honte pour notre pays ».

La dérive fascisante du premier ministre et de son gouvernement : lois raciales, rondes de miliciens pratiquant la chasse aux immigrés, anti-communisme quotidien rappellent les pires heures de l’histoire Italienne.

L’éloge de l’État libéral, la privatisation intégrale du pays jusqu’à l’eau tout comme la défense du fédéralisme pré-scissioniste face à l’Etat unitaire sont, contrairement à l’opinion commune, des traits caractéristiques du fascisme au pouvoir.

La volonté de remettre en cause la Constitution née de la Résistance, sur fond de révisionnisme et de revanchisme historique doit alerter les démocrates et les anti-fascistes italiens et les pousser à la résistance et à la lutte.

La force historique incarnant cette Résistance, les communistes, est plus faible que jamais – englué dans 20 ans de renoncement et de liquidations qui n’en finissent pas . Toutefois, elle n’est pas morte et c’est aux deux partis qui font vivre cette tradition, le Parti des Communistes Italiens (PdCI) et le Parti de la Refondation Communiste (PRC) d’être à l’avant-garde de la lutte pour la démocratie et l’unité italienne, comme le fut le PCI pendant les 70 ans de son existence.


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