Crise grecque et crise de la zone euro

vendredi 4 juin 2010.
 

Je constate que mon point de vue, longuement argumenté sur ce blog, n’est nullement isolé. C’est le contraire. Les bienfaits de la dévaluation de l’euro, l’absurdité des politiques d’austérité sont présents dans maintes analyses venant des bords les plus divers. Un nombre significatif d’avis bien plus qualifiés que le mien convergent ainsi à propos de la situation économique et financière en Europe. L’OCDE soulignant l’intérêt de la baisse de l’euro et un prix Nobel d’économie le disant aussi avant d’ajouter que les politiques d’austérité conduisent au désastre, voila qui me réconforte. Les « amateurs » dans mon genre, c’est-à-dire les militants politiques et syndicaux, du fait de leurs pratiques, de leur expérience et de la durée de leur engagement acquièrent une capacité d’expertise. Elle peut être moins rigide et partisane que le sont les points de vue des chefs d’école économique perclus de luttes et compétition entre spécialistes et bénéficiaires de revenus et subvention liés à leur activité.

Si je commence par signaler ce point c’est pour rappeler le droit et même le devoir pour les personnes qui ne sont pas des spécialistes, comme c’est mon cas, de réfléchir et de proposer une lecture des évènements qui les implique. Comment être citoyens sinon ? Et justement la question de l’exercice de la citoyenneté est posée quand des drames comme celui qui commence s’imposent à nous. L’information dont nous disposons est au mieux mensongère dans un très grand nombre de cas. Mais il apparait clairement qu’elle est manipulatoire dans un nombre croissant d’autres cas. On se souvient à ce sujet de ce titre du « Monde » prétendant qu’il y aurait un déficit de 2600 milliards d’euros dans les comptes des régimes de retraites en 2050. C’était une participation active à la campagne d’affolement dont avait besoin le gouvernement pour lancer son plan de remise en cause de la retraite à soixante ans. Mais on pourrait citer bien d’autres organes d’informations titrant comme pour annoncer un désastre sur la baisse de l’euro. Dans tous ces cas nous affrontons clairement des manipulations.

D’autre part je m’interroge sur les raisons qui conduisent autant d’éditorialistes et même une majorité de commentateurs à n’exprimer ni réserve ni même contre éclairage par rapport à la vulgate monétariste. Ni pourquoi aucun bilan n’est jamais présenté a propos de l’application dans le passé ou ailleurs des politiques d’austérité du style de celles qu’applique le FMI, Strauss Kahn ou pas, dans le monde. Dans le passé ? Par exemple, on a entendu les récitations contre le protectionnisme qui aurait conduit au désastre après la crise de 1929. Le refrain fut repris partout. Tout le temps. Même dans la déclaration finale du G20. Bien sur dans « Le Monde ». Et dans les résolutions du parlement européen. Qui a vérifié ? Pourquoi ne rien imputer aux politiques d’austérité qui furent appliquées alors ? Pourquoi ne rien dire de la politique de « l’étalon or » qui imposait des taux de change fixe entre monnaie et donc cette absurde rigidité qui étouffe la production et l’échange quand elle est appliquée avec dogmatisme comme on le constate, aujourd’hui comme hier, avec la politique de l’Euro fort ?


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