L’usager, vache à lait des actionnaires de GDF Suez

lundi 31 mai 2010.
 

Selon le Figaro, les prix du gaz, qui ont déjà bondi de 11, 7 % le 1er avril dernier, pourraient augmenter de 4,5 % le 1er juillet. Une troisième hausse serait possible en octobre.

Encore un mauvais coup contre le pouvoir d’achat des ménages. Ainsi, selon le Figaro, les prix du gaz pourraient augmenter de 4,5 % au 1er juillet, après avoir déjà bondi de 11,7 % le 1er avril. Selon le quotidien, cette nouvelle hausse pourrait ne pas être la dernière de l’année et une nouvelle inflation des prix pourrait intervenir au 1er octobre.

Pour justifier cette flambée, l’évolution des cours du pétrole brut est à nouveau mise en avant. Un argument régulièrement mis en cause par la CGT énergie, qui souligne qu’« une majeure partie du gaz acheté par GDF Suez est acquise dans le cadre de contrats à long terme négociés directement avec les pays producteurs ». Et que, dans ce cadre, les coûts d’approvisionnement sont inférieurs aux prix du marché et moins volatils. Mais surtout, la transparence sur les coûts d’approvisionnement n’est pas le fort de GDF Suez. Quels sont exactement les prix négociés dans le cadre des contrats à long terme ? Le gaz acheté dans ces contrats sert-il bien à satisfaire la consommation nationale, ou GDF Suez en use-t-il pour spéculer sur les marchés internationaux ?

Selon une source interne, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), à qui pourtant revient la décision d’autoriser ou de refuser les hausses des tarifs réglementés, ne disposerait pas elle-même de ces informations. Pour l’heure, sans doute gêné par l’impopularité d’une telle annonce auprès de l’opinion publique, le gouvernement n’a ni confirmé ni infirmé cette hausse. Il se cache derrière le fait que la CRE n’a pas encore été saisie d’une demande officielle de la part de GDF Suez. Le groupe, qui doit faire connaître ses intentions au minimum vingt-et-un jours avant le 1er juillet, reste pour l’heure silencieux. Une fois la demande effectuée auprès de la CRE, le gouvernement pourra, s’il le décide, adresser une fin de non-recevoir aux actionnaires de GDF Suez qui se sont déjà partagés 4,47 milliards d’euros de bénéfice en 2009, après 6,5 milliards d’euros en 2008. En effet, s’il ne dispose plus formellement du pouvoir de décision, l’État conserve un droit de veto. Rappelons enfin qu’avec un tiers du capital, il demeure aussi le principal actionnaire de GDF Suez.

Pierre-Henri Lab


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