Le collectif national du 29 mai contre le CPE

jeudi 23 mars 2006.
 

Après le NON au TCE, le NON au CPE, C¹est toujours NON AU LIBERALISME !

Décidément, les politiques libérales ne font pas recette dans notre pays. Le 29 mai 2005, une majorité de nos concitoyens s¹opposait à la constitutionnalisation de ces politiques au sein de l¹Union européenne. Aujourd¹hui, une majorité encore plus grande des jeunes et de la population rejette le Contrat Première Embauche.

La précarité comme réponse au chômage !

En instituant une période de 2 ans pendant laquelle un licenciement pourra intervenir sans que l¹employeur ait la moindre justification à donner, le gouvernement institutionnalise un peu plus la précarité et interdit toute perspective aux jeunes et aux salariés.

En instituant le licenciement sans motif, le gouvernement remet en cause des conquêtes essentielles pour les Droits des travailleurs. L¹emploi jetable ravale les salariés au rang de marchandises en les privant des droits protecteurs encore attachés au Contrat à Durée Indéterminée (CDI). La réponse du gouvernement au chômage de masse consiste à faciliter toujours plus les licenciements.

La précarité comme projet de société !

Avec le Contrat Nouvelle Embauche (CNE) et le Contrat Première Embauche (CPE), le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy répond aux revendications du MEDEF pour " flexibiliser " le marché du travail. " La vie, la santé, l¹amour sont précaires, pourquoi le travail ne le serait-il pas ? " déclarait il y a peu Laurence Parisot, la patronne des patrons.

Cet hymne à la précarité généralisé est un véritable projet de société. De l¹insécurité sociale qui en résulterait, le patronat attend une fragilisation des capacités de défense des salariés S et une augmentation de ses profits ! Ce serait un recul de civilisation alors que l¹humanité n¹a cessé de lutter pour faire reculer la précarité. Elle a inventé l¹agriculture pour lutter contre la précarité de la cueillette, l¹élevage pour lutter contre la précarité de la chasse, la sécurité sociale pour lutter contre la précarité de la santé, le droit du travail contre l¹arbitraire patronal et la précarité de l¹emploi.

Stopper l¹offensive libérale

Il est essentiel de mettre en échec ces nouveaux contrats précaires. Car derrière, c¹est tout le CDI et tout le Code du Travail qui sont concernés. Depuis les ordonnances de l¹été 2005, le CDI a été attaqué : dans les entreprises de moins de 20 salariés avec le CNE ; dans toutes les entreprises avec le CPE pour les moins de 26 ans ; avec les " emplois vieux " de deux CDD de 18 mois entre 57 et 60 ans. Et depuis huit mois, Villepin fait réécrire le Code du travail et remanier 120 ans d¹histoire du droit social. Le pire est à venir si nous ne bloquons pas l¹offensive en cours.

Déjà, les conquêtes sociales de plus d¹un siècle de luttes ont été mises à mal : la réforme des retraites, de la sécurité sociale, de l¹assurance maladie ont fait reculer considérablement les droits des assurés sociaux. L¹ouverture à la concurrence et la privatisation des services publics entraînent des réduction de services et une augmentation des prix au détriment des usagers. Ces politiques nous enfoncent toujours plus dans une société libérale, dure aux faibles mais toujours plus profitable aux actionnaires et aux détenteurs de capitaux. Il suffit de regarder l¹explosion des profits des entreprises pour s¹en convaincre.

Ouvrir d¹autres perspectives

Dans l¹immédiat nous exigeons :
- le retrait du Contrat Première Embauche et du Contrat Nouvelle Embauche,
- l¹instauration d¹une allocation d¹étude, de formation et de recherche, assurant une autonomie financière aux étudiants gage de réduction des inégalités dans l¹accès à l¹Université,
- la réaffirmation du principe du CDI pour toutes et tous, pouvant s¹accompagner de dispositifs spécifiques de formation complémentaire pour l¹insertion dans les entreprises .

Il faut aller plus loin. Ce pouvoir reste sourd au message du 29 mai. Il s¹obstine à ne pas entendre le Non au libéralisme qui s¹est exprimé dans le rejet de la Constitution européenne. Comme il est resté inflexible devant la mobilisation contre la réforme des retraites de 2003 ou contre la privatisation d¹EDF en 2004. Aujourd¹hui encore, il passe en force avec le recours au 49-3 et il ose accuser les manifestants de ne pas respecter la démocratie parlementaire ! Mais où et quand se sont-il présentés aux suffrages populaires en annonçant un programme de privatisations et de précarisations ? Ce gouvernement, sanctionné dans les urnes, contesté dans les luttes, n¹a aucune légitimité à mener une telle politique.

Construire l¹alternative

La situation appelle des réponses politiques de rupture avec les politiques néo-libérales et social-libérales qui se sont succédées depuis plus de vingt ans dans notre pays. C¹est une autre conception de la société qu¹il faut mettre en ¦uvre. A la logique du profit nous opposons celle des besoins. A la marchandisation du monde nous opposons les biens communs. A la concurrence généralisée nous opposons la solidarité. Au creusement des inégalités nous opposons l¹égalité.

Les collectifs du 29 mai, artisans de la victoire du Non à la Constitution libérale pour l¹Europe, poursuivent leur action. Ils sont solidaires des mobilisations pour le retrait du CPE. Ils agissent pour le retrait de la Directive " Bolkestein " de libéralisation des services. Ils travaillent à une Charte antilibérale qui sera adoptée à l¹occasion d¹Assises nationales le 13 mai. Avec pour ambition de proposer, dans les luttes sociales et les débats politiques, des perspectives alternatives pour construire un avenir et un Monde plus justes et plus solidaires.

Le 21/03/06

Site : http://www.collectifdu29mai.org


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