Le combat de Evo Morales pour sauver la Terre

dimanche 13 juin 2010.
 

• LES photos des forêts saccagées, des paysans affamés, des glaciers dégelés en permanence, de la nature agressée, posent un problème de conscience à tous ceux qui savons qu’il n’y a pas une autre planète pour vivre.

Ces images sont le résultat du capitalisme, accéléré par le néolibéralisme financier, et dont quelques-unes des conséquences sont l’énorme fuite de pétrole de la plateforme du géant britannique BP (ancienne British Petroleum) qui avait violé plusieurs mesures de sécurité avant de mettre en route l’installation sans écouter les inspecteurs qui avaient décelé de sérieux problèmes. De plus les coupables de la fuite ne vont pas payer leur erreur.

Evo Morales a raison, si on laisse plus longtemps le capitalisme libre de ses actes, il va assassiner la planète. Ce sont ces brutalités du capitalisme auquelles le président indigène de la Bolivie a déclaré la guerre.

Evo Morales cause un impact lorsque l’on voit la patience et la constance dont il fait preuve ; c’est un géant qui défend la vie, qui ne se fatigue jamais lorsqu’il livre la bataille ; les affrontements n’usent ni sa ténacité ni sa volonté de réussir à sauver la Terre.

Il a conduit les grandes masses de son peuple au pouvoir et maintenant il souhaite conduire les autres nations vers le concept de bien-être et non de richesse, et il se révolte contre les millionaires qui veulent détruire la planète.

Evo, militant social en communion avec la nature, a ressenti une grande déception lors du Sommet de Copenhague, où les pays développés devaient voter quelques contributions respectables pour lutter contre le réchauffement de la planète, mais au contraire, quatre tout puissants ont tenté d’imposer un petit document dont le contenu mettait la vie de la planète davantage en danger.

Comme Evo l’expliqua en personne par la suite au Groupe des 77, à Copenhague la voix des peuples du monde n’a pas été écoutée, et les accords préalablement convenus par les Etats n’ont pas été respectés.

Il fallait livrer la bataille pour éviter la destruction de la planète, Evo n’a pas douté une seule seconde et, immédiatement après la défaite essuyée dans la capitale danoise, il a convoqué une Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement climatique et les Droits de la Terre qui a eu lieu en avril dernier.

Il n’a de cesse de défendre les accords du Sommet de la Terre effectué à Cochabamba. Il n’hésite pas à livrer une épuisante lutte, malgré les problèmes auquels il doit également faire face pour transformer son pays. Son objectif est d’éviter les blessures que le capitalisme et le néolibéralisme causent au monde et de guérir celles qui existent déjà, s’il a encore le temps.

A Cochabamba, 35 352 personnes se sont retrouvées pour défendre la nature, dont 10.000 membres des mouvements des organisations sociales de 140 pays, ainsi que des représentants de 56 gouvernements. Cela signifie que Evo et la cause qu’il défend bénéficient d’une force solide.

C’est l’avant garde qui prétend livrer la bataille en première ligne pour sauver la Terre, les personnes qui dans chaque pays doivent se charger de faire connaître les idées de la conférence, pour que les British Petroleum, Transocean Ltd, Halliburton, Boeing, General Motors, Ford, Lehman Brothers, Mercedes Benz et tous ceux qui saccagent la planète puissent voir qu’il existe une armée de conscience prête à les affronter.

Evo a expliqué en détail au Groupe des 77 le document voté lors de la réunion de Cochabamba.

Déclaration Universelle des droits de la Terre, et il a dit clairement que la position du gouvernement de Bolivie, ainsi que celui de Cuba et du Venezuela, répond au fait que « les pays dits développés n’ont pas respecté leur engagement de réduire les gaz lors de la Conférence de Copenhague l’année dernière ».

« Parce que si ces pays avaient respecté le Protocole de Kyoto et s’ils avaient décidé de résuire les emmissions de gaz dans leur pays, la Conférence de Cochabamba n’aurait pas été nécessaire ».

Le prochain combat se livrera en décembre, lorsque tous les défenseurs de l’écologie se retrouveront à Cancun, au Mexique, pour la Réunion sur le changement climatique convoquée par l’ONU dans le but de faire voter aux pays industrialisés ce qu’ils ont refusé de faire à Copenhague.

Et sa position est claire, elle compte sur le soutien de quasiment toute l’humanité : « Personnellement, je suis convaincu que la seule manière de garantir un résultat positif à Cancun, au Mexique, c’est de compter sur une large participation des peuples du monde et l’union solide des pays du G77 plus la Chine ».

Pour cette bataille, le président indigène rappelle que « nous représentons les deux tiers des pays membres des Nations Unies qui comprennent près de 80% de la population mondiale. Nous avons entre nos mains le destin de l’humanité, de la Terre que nous devons sauver et en plus nous devons faire écouter et respecter la voix de nos peuples ».

Morales a aussi fait remarquer que parmi les forces dont il disposera pour lutter pour la planète il y a au sein du G 77 une grande diversité de positions politiques, économiques et culturelles.

« C’est notre force. La diversité dans l’union. Je sais qu’il existe différents critères dans notre Groupe, mais je sais aussi que lorsque nous nous mettons d’accord, auncune force n’est capable de nous arrêter ».

L’exemple est proche, au cours de la réunion sur le changement climatique à Bonn, en Allemagne, du 9 au 11 avril dernier, « nous avons mis du temps pour nous mettre d’accord, mais une fois arrivé à un consensus au sein du G77 plus la Chine, le reste des pays développés ont été obligés à se joindre à nous ».

Il faut insister sur la nécessité de préserver et de faire respecter le Protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à l’intérieur des pays développés au cours d’une deuxième étape.

Le document voté lors du Sommet de la Terre à Cochambamba est très clair lorsqu’il établit que « nous sommes décidés à éviter qu’un seul Etat insulaire se retrouve au dessous de l’Océan ».

Les points défendus avec passion par Evo sont presque deux douzaines et tous visent à sauver la planète. C’est pour cela qu’il est compréhensible que Fidel, dans une de ses Reflexions en octobre dernier, a proposé Evo pour le Prix Nobel de la Paix. Il ne l’a pas recu par avance, par contre il l’a gagné d’avance.

Joaquin Rivery


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