Duflot et Mélenchon ne veulent pas de Strauss-Kahn (revue de presse)

samedi 12 juin 2010.
 

1) Cécile Duflot et Mélenchon ne votent pas Strauss-Kahn Midi Libre

Un patron du Fonds monétaire international pour représenter la gauche, non merci ! Hier, la leader des Verts, Cécile Duflot, et le bras droit de Cohn-Bendit recevaient le patron du parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Au menu de cette première rencontre les grands sujets d’actualité (retraites, euro) et l’opposition à Sarkozy, en vue de 2012. Et à ce propos, Duflot et Mélenchon sont d’accord. Ils ont affiché leur réticence à voir DSK comme éventuel candidat du PS. Même s’il caracole dans les sondages et semble le champion le mieux à même de battre l’actuel Président s’il se représente.

Très remonté, Mélenchon avait récemment mis en garde le PS, son ancien parti, contre un homme qui est « en train d’asphyxier l’économie mondiale » à la tête du FMI. Pour l’eurodéputé qui ambitionne aussi de se présenter, cela rendrait « extrêmement compliqué le rassemblement de la gauche » au deuxième tour. Plus prudente, Cécile Duflot avoue qu’une telle candidature lui « chiffonnerait un peu le nez ». « S’il est trop facile » de dire que DSK « est de droite », reste qu’il « assume une politique libérale et préconise une rigueur insupportable ». Une réticence que ne partagent pas tous les écologistes.

2) Le Figaro

Mélenchon et Duflot ont, en outre, une même réticence vis-à-vis d’une éventuelle candidature de Dominique Strauss-Kahn pour le PS, à la présidentielle. Mélenchon, qui espère lui-même représenter le Front de gauche, soutient que cela rendrait « extrêmement compliqué le rassemblement de la gauche » au deuxième tour. Duflot juge pour sa part que la candidature de DSK lui « chiffonnerait le nez » car il « assume une politique libérale et préconise une rigueur insupportable ». Or, hier, de son côté, Daniel Cohn-Bendit a indiqué sur LCI qu’il n’était « pas du tout d’accord avec Cécile Duflot ». « Moi, je crois qu’il y a deux possibilités pour le Parti socialiste : ou Dominique Strauss- Kahn ou Martine Aubry, les deux ont leur légitimité », a-t-il dit.

Libération

Éditorial de Laurent Joffrin

Dominique Strauss-Kahn est-il de gauche ? Non, répond, par exemple, Jean-Luc Mélenchon, qui annonce sans doute un thème que la gauche de la gauche s’apprête à développer. L’argument, il faut le dire, est un peu fort de café. DSK est le co-auteur, entre autres, des trente-cinq heures et des emplois-jeunes, à une époque où il était l’un des hommes forts de l’équipe Jospin, qui formait sans discussion possible le gouvernement le plus à gauche de tout le continent européen. Gouvernement où siégeait aussi, rappelons-le, un certain Jean-Luc Mélenchon...

Pourtant, la question, un rien provocante, traduit l’une des difficultés qui attendent l’éventuelle candidature de DSK à l’investiture socialiste. Pour une raison simple : l’éminent poste de directeur du FMI n’est pas de ceux qui font ipso facto de leur détenteur un héros de la classe ouvrière. Crédible, compétent, doté d’une intelligence au laser, DSK évolue par construction dans les hautes sphères de la finance internationale. C’est-à-dire dans un milieu qu’on désigne, à tort ou à raison, comme l’épicentre des dérives du capitalisme mondial. Ses partisans répondront que l’ancien ministre a précisément réorienté le FMI dans un sens plus humain et moins libéral, qu’il est resté ce qu’il était, un économiste régulateur et keynésien. Justes remarques. Il n’empêche, même s’il a la faveur des sondages, il devra refaire ses classes. C’est-à-dire montrer qu’on peut être à la fois l’ami de la finance et celui du peuple.


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