Sommet du Front de Gauche et "programme partagé"

vendredi 18 juin 2010.
 

Voyons à présent notre rencontre au sommet du Front de Gauche. C’était la première rencontre à ce niveau depuis les Régionales. C’est dire que les contentieux avaient eu le temps de s’accumuler. Je pense que nous avons eu tort collectivement de laisser filer le temps. Comme on était au siège du Parti de Gauche nous avions des devoirs d’hôtes assez difficiles à tenir du fait de l’exigüité des lieux. Mais du coup l’obligation d’être serrés collés ça donne aussi de la chaleur. Il en fallait pour pouvoir passer comme nous l’avons fait des éclats de voix aux éclats de rire. Dans le communiqué officiel on qualifie la discussion de « franche et constructive ». Ca veut dire ce que tout le monde comprend : on ne purge pas les humeurs sans humeurs. Mais à la sortie c’est carton plein ! Je résume : accord pour la rédaction d’un « programme partagé », ouverture aux personnes qui veulent participer au Front de gauche sans adhérer à un parti par la mise en place des « partisans du Front de Gauche » et candidatures communes sur ces bases aux élections. Je sais bien que plein de gens trouveront encore à redire ! Les uns parce que c’est trop les autres parce que ce n’est pas assez ! Mais je demande que l’on tienne compte sérieusement du contexte. Dans quel autre pays d’Europe trouve-t-on l’équivalent dans l’autre gauche ?

Je veux insister sur un point. Cette affaire de « programme partagé ». Les moins de quarante ans ne peuvent pas bien se rendre compte. C’est la première fois en effet qu’il est question d’un programme commun de gouvernement de gauche à plusieurs composantes. Certes il va être discuté entre partis. Mais la nouveauté par rapport aux expériences du passé, c’est la volonté de mettre en débat sa rédaction, son contenu avec la société. Dans cette affaire les communistes comme nous, nous mettons en œuvre un savoir faire que nous avons expérimenté dans le passé. Eux avec les ateliers, nous avec nos forums. Bien sûr il s’agit à présent d’élargir ces méthodes dans une toute nouvelle dimension. Mais au moins nous n’avançons pas en terrain inconnu. Ce qui me parait très important c’est d’avoir décidé de se mettre tout de suite au travail et de lancer solennellement le processus à la Fête de l’Huma. Quand nous avons fait cette proposition d’utiliser la Fête de l’Humanité, notre intention était qu’on s’oblige à avancer car nos précédentes tentatives communes avaient été englouties dans les spasmes de calendriers surchargés. Là, on s’oblige à un résultat. Donc il va falloir partager les tâches. C’est le moment pour moi de vous dire à quel point mon ambition personnelle, dans l’histoire de la gauche, c’est de réussir ça : l’émergence de cette force nouvelle que représente, à cette étape, le Front de gauche. Le reste, candidature incluse, me passionne, sert ce projet mais ne me donne pas du tout le même sentiment d’accomplissement. Terminons ce récit de la rencontre au sommet. « Les délégations se sont entendues pour mettre en œuvre l’ensemble de ces décisions à partir de leur prochaine réunion. Cette nouvelle rencontre aura lieu après le Congrès du PCF et la journée de mobilisation sur les retraites du 24 juin. » Cette fois ci on ne va pas laisser le moteur se refroidir.


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