Avec les syndicats, défendons les retraites (Mélenchon, Laurent, Aubry, Duflot, Picquet, Besancenot)

mardi 29 juin 2010.
 

Jean-Luc Mélenchon président du Parti de gauche

« La fin de la retraite à 60 ans est la plus grande régression sociale jamais tentée par un gouvernement depuis la Seconde Guerre mondiale. Le déficit du régime est le résultat d’une insuffisance de contributions, parce que le chômage explose et que les revenus financiers sont dispensés de tout effort. Dans le projet Fillon, 90 % de l’effort de financement pèse sur les salariés et les fonctionnaires et 10 % sur le capital et les hauts revenus. Nous devons rétablir la vérité à ce sujet, sans relâche contre les campagnes d’affolement orchestré par le pouvoir.

Il faut se battre. Avec nos syndicats ! Dans l’unité la plus large. En encourageant les regroupements unitaires de défense des retraites qui mêlent syndicats, partis, associations, élus et citoyens. Ces comités sont la base d’une mobilisation républicaine de masse contre une réforme qui piétine l’intérêt général. Nous ne devons pas laisser la résignation gagner du terrain. Si nous résistons, nous pouvons briser l’élan des violences libérales. Pour cela chacun doit se dire qu’il est personnellement responsable. Notre pays doit savoir qu’il existe une alternative et que nous, le Front de gauche, nous savons faire fonctionner un régime de retraite à soixante ans. »

Pierre Laurent secrétaire national du PCF

« Il faut d’abord faire reculer l’idée que le gouvernement a déjà gagné. Avec la journée du 24 juin, la confiance peut changer de camp. Deuxièmement, nous devons continuer à révéler les dangers de cette réforme qui sont encore largement sous-estimés. Un seul exemple : des millions de femmes aux carrières incomplètes basculeraient dans la pauvreté si la réforme était appliquée. Troisièmement, il faut impulser l’unité de riposte : le front syndical vient de se renforcer avec le retour de FO dans l’intersyndicale, c’est maintenant un front unitaire de toute la gauche que nous devons viser !

Nous allons prendre l’initiative de rencontrer toutes ces forces pour en discuter. Enfin, nous voulons renforcer la mobilisation sur des propositions alternatives. Le PCF lance une pétition avec un objectif de 100 000 premières signatures durant l’été pour appuyer la proposition de loi alternative des parlementaires communistes et du Parti de gauche. Avec une cotisation des revenus financiers du capital rapportant 22 milliards d’euros, avec l’élévation des cotisations de retraites pénalisant les entreprises qui créent peu d’emplois, notre réforme vise une meilleure répartition des richesses entre travail et capital et un emploi pour tous. »

Martine Aubry secrétaire nationale du PS

« Nous portons, avec l’ensemble des forces de gauche, l’appel à une grande mobilisation. Cette réforme idéologique est profondément injuste. Elle ne règle aucun problème car le financement des retraites n’est pas assuré. Ce sont, par ailleurs, ceux qui ont travaillé le plus dur et le plus tôt qui seront sanctionnés le plus comme les retraités, les agents de la fonction publique, les femmes, qui ont eu des carrières en dents de scie, et plus généralement l’ensemble des salariés. Sur les 40 milliards d’euros à trouver d’ici à 2020, date fixée par le gouvernement, les revenus du capital et du patrimoine ne contribueront qu’à hauteur de 1,7 milliard. Rien ne sera demandé aux établissements financiers. Deux milliards seulement viendront des entreprises. Tout le reste, c’est-à-dire 90 % des besoins, n’est soit pas financé, soit demandé aux salariés et aux retraités. Nous avons mis sur la table des propositions, un projet équilibré. Il y a un autre système possible. Il n’est pas vrai de dire qu’on ne peut pas régler le problème des retraites en France. »

Cécile Duflot secrétaire nationale des Verts.

« Nous sommes très mobilisés pour participer à ce mouvement. Nous voyons bien que cette réforme des retraites qui est, dans les faits, une authentique arnaque, il faut la mettre à bas. On peut le faire, en montrant à la fois qu’une immense majorité de la population ne veut pas de cette réforme et que, par ailleurs, nous pouvons travailler sur un autre projet pour des retraites solidaires, équitables, et durables. Je pense qu’il va falloir se mettre ensemble autour de la table.

Nous avons chacun nos propositions mais il faudra montrer, dans la perspective de 2012, que l’on peut faire autrement. Il faut discuter et trouver une proposition qui remplacerait les mesures scandaleuses qui ont été décidées par le gouvernement. Si nous voulons construire la victoire en 2012, il est absolument nécessaire de construire ce que nous ferons de cette victoire. Que faisons-nous concrètement pour démonter les mesures qui ont été mises en oeuvre par ce gouvernement et mettre en place celles qui sont justes ? Concernant les retraites, il s’agit d’aller vers beaucoup plus d’égalité. Égalité entre les différents salariés, entre les carrières longues et celles qui ont été chahutées par le chômage, entre les hommes et les femmes alors que sur ce point, l’inégalité est absolue. »

Christian Picquet porte parole de la Gauche unitaire.

« Il est possible de battre Sarkozy, sans attendre 2012. Ce pouvoir et sa politique sont, en effet, archiminoritaires dans l’opinion. La mobilisation en cours est essentielle. Elle doit déboucher sur un véritable "tous ensemble" à la rentrée, seul à même de créer le rapport de forces à même de faire reculer l’adversaire. Mais elle doit également pouvoir s’adosser à une réponse politique à la hauteur de l’enjeu.

C’est pourquoi, à gauche, on n’a pas le droit de transiger sur le droit à la retraite à 60 ans et à taux plein. Il faut, au contraire, gagner une majorité de l’opinion et du salariat à une logique radicalement alternative à celle de la droite et du Medef, reposant sur la redistribution des richesses et la mise à contribution du capital.

Il appartient au Front de gauche de faire monter en puissance cette exigence, au moyen d’une grande campagne argumentée dans le pays. De son côté, l’appel d’Attac et de la Fondation Copernic a ouvert un chemin. Le rassemblement qu’il concrétise - de forces politiques, syndicales, associatives ou intellectuelles - dessine en creux le front populaire de combat contre le capitalisme et le libéralisme, qui serait indispensable si l’on veut changer de fond en comble les orientations suivies à la tête du pays. »

Olivier Besancenot porte-parole du NPA

« Le rejet de la réforme de Sarkozy mais aussi l’envie d’aller plus loin pour le faire céder grandissent. L’injustice des attaques est soulignée par une évidence, tout cela ne vise qu’à servir les financiers.

L’affaire Bettencourt-Woerth est un révélateur. La pièce maîtresse de Sarkozy apparaît à l’image de sa politique, directement au service des plus riches. Les justifications sur la démographie ou les déficits résonnent comme des mensonges. Ce gouvernement est discrédité, il est possible de le faire reculer. Il s’agit d’ouvrir de nouvelles perspectives pour imposer non une simple réécriture mais le retrait du projet pour revenir aux 37,5 annuités pour tous et la retraite à 60 ans à taux plein.

C’est bien un autre partage des richesses et du temps de travail qu’il faut et pour cela changer le rapport de forces en construisant une mobilisation unitaire, comme pour le CPE, dans l’objectif d’un mouvement d’ensemble en rupture avec le dialogue social. À travers les collectifs unitaires, nos organisations syndicales, politiques, les associations, il s’agit d’accentuer notre campagne, pour, dès septembre, quand le projet gouvernemental viendra devant le Parlement, engager l’affrontement avec le pouvoir par la grève et les manifestations. »


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