Grèce : sixième grève générale en 6 mois ce 8 juillet

mercredi 14 juillet 2010.
 

2) La Grèce entame sa sixième grève générale

Une nouvelle grève générale paralyse, jeudi 8 juillet, les transports maritimes, ferroviaires et aéroportuaires en Grèce pour protester contre la loi sur la réforme des retraites et l’austérité, adoptée mercredi soir par le Parlement.

Plus de 80 vols intérieurs et internationaux ont été annulés tandis que 110 étaient reportés en raison d’un arrêt de travail des contrôleurs aériens et de la grève de 24 heures observée par les employés de l’aviation civile, a-t-on appris auprès de l’aéroport international d’Athènes, Elefthérios-Vénizelos.

Tous les navires sont restés à quai et les touristes devant voyager vers les îles ont été prévenus par les compagnies maritimes que les itinéraires de jeudi seront reportés à vendredi.

Sixième grève générale

Annoncée depuis la semaine dernière en vue de l’adoption par le Parlement d’une vaste réforme des retraites généralisant l’âge du départ à la retraite à 65 ans, cette sixième grève générale depuis février a également perturbé le trafic ferroviaire et aucun train ne circulait jeudi.

Les transports urbains de la capitale étaient également paralysés. La grève affectait l’administration, les hôpitaux et les entreprises publiques, privant le pays de toute information pendant 24H, le syndicat des journalistes s’étant rallié au mot d’ordre.

La grève est organisée à l’appel des deux grandes centrales syndicales —GSEE pour le secteur privé et l’Adedy pour les fonctionnaires— et du Front syndical communiste Pame, qui prévoient des rassemblements à Athènes et dans d’autres villes.

Austérité contre plan de sauvetage

Outre le recul de l’âge du départ à la retraite de 60 ans à 65 ans, le texte de la réforme des retraites, adopté mercredi soir par la majorité socialiste au Parlement, prévoit des coupes de 7% en moyenne dans les pensions.

Le gouvernement socialiste s’est engagé à ces mesures auprès de la zone euro et du Fonds monétaire international, en contrepartie du sauvetage financier du pays via des prêts de 110 milliards d’euros sur trois ans.

Source : Nouvelobs.com

1) La Grèce en grève générale, et de cinq  !

L’exécutif cherche à étouffer 
le mouvement, alors que les syndicats, unis, appellent à une grève générale. L’effet des mesures d’austérité se fera réellement sentir à la rentrée.

Aujourd’hui, la Grèce connaît sa cinquième grève générale depuis février, lorsque le gouvernement de Georges Papandréou, le premier ministre membre du Pasok (social-démocrate), a annoncé son plan d’austérité. Tout y passe  : les retraites, le marché du travail, le secteur public… Le 5 mai, le pays a connu sa plus grande manifestation depuis la chute des colonels, en 1974 – plus de 250 000 personnes défilaient dans les rues de la capitale. Sans sourciller, le gouvernement poursuit pourtant son programme de « libéralisation » à tous les niveaux.

Le texte du projet de réforme des retraites, en discussion depuis plusieurs mois et qui doit être soumis au vote du Parlement le 8 juillet, impose quarante annuités, contre trente-sept auparavant, pour quitter la vie active, prévoit des coupes, de 7% en moyenne, dans les pensions, bannit les départs anticipés et généralise à soixante-cinq ans l’âge légal de départ à la retraite.

Colère et contestation

Si la colère règne dans les rangs de ceux qui ont étudié de près le projet, ceux qui n’utilisent que les grands médias comme sources d’information connaissent finalement peu le fond des mesures. La preuve, en ce dimanche ensoleillé, sur une terrasse avec vue sur la mer, Ihra discute avec ses invités, Panayotis, trente-sept ans, qui possède un petit commerce de stores, et Elefteria, trente-sept ans aussi, décoratrice dans une multinationale de décoration intérieure. Pour elle, « même si les ventes baissent, mon patron ne nous licenciera pas ». Quant à la retraite, elle pense que « de toute façon, avec le vieillissement de la population, il faut bien travailler plus longtemps ». Bref, elle reprend le discours diffusé en boucle sur les chaînes de télévision, sans prendre la mesure de l’impact qu’aura cette réforme. Tout est mis en œuvre pour étouffer la contestation. Le gouvernement joue sans cesse avec les dates de dépôt des projets de loi. S’il a renoncé à faire passer par décret la réforme du marché du travail qui facilite les licenciements, diminue les indemnités chômage et renforce la flexibilité, il la soumettra à la Vouli, l’Assemblée nationale grecque, en septembre, alors qu’il avait l’intention de l’adjoindre à la réforme des retraites.

Le gouvernement désemparé

Un prétendu répit, donc, histoire de dégonfler la protestation due à ce texte qui abolit les droits des travailleurs. Le directeur de l’Institut du travail, Savas Robolis, affirme toutefois que de nombreux employeurs attendent l’adoption de cette loi pour licencier « à moindre coût ». Le chômage pourrait donc prendre alors une nouvelle ampleur.

Le vice-président du gouvernement, Théodoros Pangalos (Pasok), a une autre explication. Dans le journal Kathimerini (droite), il accuse les opposants, et plus spécifiquement le syndicat Pame et le Parti communiste grec (KKE), de déstabiliser les efforts du gouvernement. Sans craindre le ridicule, il a affirmé que toute action revendicative pouvait avoir pour conséquence des morts, comme ce fut le cas 
le 5mai, où trois personnes sont décédées à la suite de l’incendie de la banque où ils travaillaient. L’attentat contre le ministère de l’Intérieur jeudi soir est aussi fortement exploité. La police l’attribue à un groupuscule gauchiste. Aleka Papariga, la secrétaire générale du KKE, a ainsi déclaré  : « N’essayez pas de faire un lien entre cet événement et les mouvements populaires qui ont lieu actuellement. » Les coupables de ces deux tragédies n’ont toujours pas été trouvés. « Le seront-ils même un jour  ? En a-t-on envie  ? », s’interrogent plusieurs journalistes.

Fabien Perrier

Source : http://www.humanite.fr/29_06_2010-l...


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