Aujourd’hui, l’affaire Bettencourt peut déboucher sur l’invalidation de l’élection de Nicolas Sarkozy

dimanche 11 juillet 2010.
 

Lundi 5 juillet :

S’agissant du financement politique, on en vient au point sensible. Très sensible, même. Celui concernant Eric Woerth. Le seul que Claire T. ait évoqué devant les policiers, car le seul sur lequel elle a été interrogé.

« C’était à la fin du mois de mars 2007. Patrice de Maistre, qui était devenu celui qui "s’occupait" des politiques du fait de la maladie de Dédé (André Bettencourt), m’a convoqué pour me demander d’aller retirer à la banque une somme trois fois supérieure à l’habitude, à savoir 150.000 euros. J’ai refusé, en expliquant que mon accréditif ne me le permettait pas. Il s’est énervé, en me disant que la banque ne nous refuserait pas ce service. Je lui ai demandé la raison pour laquelle il lui fallait absolument récupérer un tel montant, et là, il m’a répondu : "Mais enfin, c’est pour financer la campagne présidentielle de Sarkozy ! Je dois donner de l’argent à celui qui s’occupe du financement de la campagne, Eric Woerth. Et 50.000 euros, ce n’est pas suffisant". »

Claire T. reprend son récit : « Malgré l’insistance de Maistre, qui a quasiment piqué une crise de nerfs, j’ai refusé. Je me souviens même avoir appelé Eva, mon interlocutrice à la BNP de la Place Vendôme, l’agence où Liliane Bettencourt a son compte principal, pour lui demander son avis. Je ne lui ai pas parlé du financement de Sarkozy, mais elle a bien compris... Elle m’a dit que je devais refuser, qu’il ne fallait pas que je dépasse mon accréditif, sinon cela risquait d’alerter Tracfin [le service anti-blanchiment de Bercy, NDLR]. Donc je me suis rendue comme d’habitude avenue de la Grande-Armée, j’ai retiré 50.000 euros, que j’ai remis à Liliane Bettencourt, qui a ensuite donné l’enveloppe à Maistre, devant moi. Et j’ai rempli le carnet de caisse, avec, en regard de la somme, la mention « Bettencourt », que j’ai écrite moi-même. Je faisais toujours comme ça lorsqu’il s’agissait de l’argent destiné aux politiques, car il ne fallait pas de trace écrite. Si Liliane Bettencourt leur donne les carnets de caisse, les policiers pourront vérifier mes dires. Je me souviens de la date de ce retrait destiné à la campagne de Sarkozy : c’était le 26 mars 2007 ».

Mercredi 7 juillet :

Les réquisitions faites par les policiers de la Brigade de répression de la délinquance sur la personne (BRDP) ont permis de retrouver la trace d’un débit de 50 000 euros, à l’agence de la BNP de la Grande-Armée, le 26 mars 2007, conformément à ce que l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, avait déclaré, lundi 5 juillet, au site Mediapart.

http://www.lemonde.fr/politique/art...

Si la justice va jusqu’au bout, l’élection de Nicolas Sarkozy va être invalidée.

Je dis bien : "Si la justice va jusqu’au bout".

La justice ouvre une enquête sur les propos de l’ex-comptable de Mme Bettencourt

Les enquêteurs ont mis la main mercredi 7 juillet à la mi-journée sur les carnets de Claire Thibout sur lesquels l’ex-comptable de Liliane Bettencourt enregistrait tous ses décaissements. Leur contenu doit être examiné. Les policiers vont s’attacher à vérifier si les noms de destinataires de ces retraits d’argent y figurent ou non.

Les enquêteurs sont confrontés à un problème. Ils souhaitent réentendre Claire Thibout qu’ils avaient auditionnée une première fois lundi après-midi, mais celle-ci demeure introuvable et a coupé tout contact. Les policiers désirent, en particulier, la confronter à Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt.

En outre, une enquête préliminaire distincte concernant les propos de Claire Thibout a été ouverte par le parquet de Nanterre. Elle est disjointe de l’enquête déja ouverte pour "atteinte à la vie privée" qui ne visait que les enregistrements clandestins réalisés chez Mme Bettencourt.

Les réquisitions faites par les policiers de la Brigade de répression de la délinquance sur la personne (BRDP) ont permis de retrouver la trace d’un débit de 50 000 euros, à l’agence de la BNP de la Grande-Armée, le 26 mars 2007, conformément à ce que l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, avait déclaré, lundi 5 juillet, au site Mediapart.

Mme Thibout affirme que Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, lui avait demandé, fin mars 2007, de retirer 150 000 euros, "une somme trois fois supérieure à l’habitude", ce qu’elle a refusé expliquant que son accréditif ne lui permettait pas.

Selon Mme Thibout, Patrice de Maistre lui aurait déclaré que cette somme était destinée au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy via le trésorier de l’UMP Eric Woerth.

"Je me suis rendue, comme d’habitude, avenue de la Grande-Armée et j’ai retiré 50 000 euros que j’ai remis à Liliane Bettencourt qui a ensuite donné l’enveloppe à Maistre devant moi", avait raconté Mme Thibout.

Patrice de Maistre, entendu mardi par les enquêteurs, a démenti en bloc la version de l’ancienne comptable du couple Bettencourt.

http://www.lemonde.fr/politique/art...


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