Retraite : Mobilisation sur le Tour de France

lundi 19 juillet 2010.
 

Ce fut la course avant l’heure. Hier, à Chambéry, point de départ de la 10e étape du Tour de France, Bernard Thibault a donné le top départ de « l’étape pour la victoire des retraites » à laquelle participaient une soixantaine de militants syndicaux, juchés sur des vélos où l’on pouvait lire : « Pas touche aux retraites. »Le secrétaire général de la CGT voulait signifier, comme la veille devant le ministère du Travail, qu’il n’y aura aucun répit cet été dans le bras de fer engagé avec le gouvernement.

Des rassemblements partout en France

Mardi 13 juillet, alors que le projet de loi sur la réforme des retraites était présenté en Conseil des ministres, l’intersyndicale avait appelé à des rassemblements un peu partout en France. Les leaders syndicaux manifestaient sous les fenêtres d’Éric Woerth, en compagnie de plusieurs centaines de syndicalistes, drapeaux et banderoles déployés. « Ce jour est un grand jour, vous vous en souviendrez », a lancé le président de la République à ses ministres. Mais loin des rodomontades élyséennes, la droite préférait un huis clos frileux, fermant à la presse le débat de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, où le ministre du Travail a présenté son texte.

Cependant, si le débat public à l’Assemblée nationale débute le 7 septembre, les députés devraient entendre parler de la retraite durant les vacances parlementaires. « Quand le salarié qui a commencé son travail à dix-huit ans ira demander à son député pourquoi il doit cotiser quarante-quatre ans, quand le charpentier demandera à son député s’il est normal qu’il monte sur les toits jusqu’à soixante-deux ans, ce sera plus difficile pour lui de voter la réforme », assure un responsable francilien de la CFDT.

Involontairement, Nicolas Sarkozy aura peut-être donné un coup de main à la mobilisation. Sa prestation télévisée a été ressentie comme un défi par les responsables syndicaux. Alain Olive, secrétaire général de l’Unsa, relève que les hauts revenus ne sont mis à contribution qu’à la marge, «  pour 280 millions d’euros seulement ». Pour François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, la réforme est mauvaise « de fond en comble » et le chef de l’État est « resté sourd ». La secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, s’indigne du « cynisme dont a fait preuve le président de la République. Pas un mot pour les chômeurs, pas un mot pour les jeunes, il ne gouverne pas pour les salariés ». « Il est apparu comme le chef d’une caste », renchérit le porte-parole de Solidaires, Pierre Khalfa.

La CGT a recueilli plus de 530 000 cartes pétition

« Ce n’est pas le premier, et ce ne sera sans doute pas le dernier président de la République ou chef de gouvernement à revenir sur une décision après avoir dit qu’il ne bougerait pas », a lancé Bernard Thibault, résumant l’opinion générale. La CGT a déjà recueilli plus de 530 000 cartes pétition. « Tout va dépendre de la mobilisation cet été et pour la journée nationale du 7 septembre », répètent les dirigeants syndicaux. Y compris René Valladon, secrétaire confédéral de FO, qui confirme son retour dans l’intersyndicale. Le 7 septembre pourrait ne pas être un simple rendez-vous de rentrée mais la manifestation d’un nouveau rapport des forces.

Présents dans le rassemblement syndical, les dirigeants du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, du Parti de gauche, et Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, appellent eux aussi à la mobilisation durant tout l’été.

Source : L’Humanité


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