Révision Générale des Politiques Publiques : deux questions pour un bilan (JL Mélenchon et MG Buffet)

jeudi 29 juillet 2010.
 

Deux questions pour un bilan…

… et un projet

Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche

1- Quel élément principal retenez-vous de trois ans de RGPP et de réorganisation des services publics ?

« C’est une démarche absurde et aveugle, car elle est uniquement motivée par des raisons comptables et déconnectée de l’intérêt général. Cette révision générale a donné au ministère du Budget un pouvoir exorbitant au sein de l’État. Le choix des services et des missions victimes de la RGPP est avant tout dicté par le rendement en postes supprimés.

Tout ça pour supprimer à la hache 34 000 postes par an qui ne génèrent que 500 millions d’économies. Alors que dans le même temps, le gouvernement a appauvri l’État de plusieurs milliards d’euros sans contrepartie d’intérêt général, par exemple avec la baisse de la TVA dans la restauration. »

2- Quelle doit être la prochaine étape de la réforme de l’État ?

« Un gouvernement du Front de Gauche inverserait radicalement la logique de la réforme de l’État.

Nous repartirions des besoins fondamentaux du pays pour restaurer les moyens d’action du service public. La dépense publique pour l’éducation et le recrutement de personnel apte à des missions de haut niveau est un investissement et un actif, non un passif.

Face à la catastrophe écologique comme face à la destruction de l’économie par les marchés financiers, la France a besoin d’un État stratège, garant du temps long. C’est une révolution citoyenne qui devra porter ce changement. Et qui devra organiser l’implication populaire dans la vie des services publics. »

Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF

1- Quel élément principal retenez-vous de trois ans de RGPP et de réorganisation des services publics ?

« La RGPP n’a aucun fondement sérieux au regard d’une politique de satisfaction des besoins et de l’intérêt général. Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite montre le caractère aveugle de cette réduction. En fait, cette réforme ouvre la voie à la privatisation des activités les plus profitables et à la disparition de nombreuses autres. Et, en définitive, ce sont les services rendus au public qui sont détériorés. C’est le cœur même de notre République qui est atteint, comme en témoignent les grandes difficultés d’une institution aussi centrale que l’école à remplir ses missions. »

2- Quelle doit être la prochaine étape de la réforme de l’État ?

« La crise que nous connaissons a révélé le rôle d’amortisseur social des services publics. Le XXIe siècle peut et doit être l’« âge d’or » du service public pour permettre une maîtrise publique du développement avec une conception étendue, renouvelée et démocratisée de pôles, de services et d’entreprises publiques. Cela passe par de nouveaux types de nationalisations, de nouvelles formes d’appropriation sociale, à tous les échelons territoriaux, appuyées sur des droits et des financements nouveaux. »


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