Enregistrements : Bettencourt et De Maistre déboutés en appel

mardi 3 août 2010.
 

Liliane Bettencourt et son gestionnaire de fortune Patrice de Maistre ont été déboutés par la cour d’appel de Paris vendredi 23 juillet face à Médiapart et au Point. L’héritière de l’Oréal et Patrice de Maistre avaient assigné le site internet et l’hebdomadaire dans le but d’obtenir le retrait des enregistrements pirates réalisés au domicile de la milliardaire.

Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris avait rejeté cette demande en première instance le 1er juillet estimant que ces documents contenaient "des informations légitimes et intéressant l’intérêt général".

C’est de nouveau ce qu’ont plaidé mercredi, devant la chambre des référés, les avocats de Mediapart, de son directeur Edwy Plenel et de deux de ses journalistes.

"Une sélection a été réalisée par les journalistes pour ne retenir de ces écoutes que des passages ayant un but d’information légitime", a soutenu Me Jean-Pierre Mignard. La preuve en est, a-t-il poursuivi, c’est qu’un mois après leur publication, ces éléments ont suscité un "débat public" sur différents sujets.

L’avocat du Point, Me Renaud Le Guhenec, s’était pour sa part indigné qu’on demande à la justice "d’étouffer, de mettre un couvercle sur tout ceci".

Les conseils de Liliane Bettencourt et Patrice Maistre s’étaient défendus de chercher à museler la presse mais avaient invoqué le respect de la vie privée.

"Ce que nous vous demandons, c’est de trouver la bonne conciliation entre toutes les libertés en cause, celle de la presse, et celle de Mme Bettencourt à voir ses conversations intimes protégées", avait expliqué Me Thierry Marembert, au nom de la milliardaire.

L’avocat a également taxé Edwy Plenel, présent à l’audience, d’avoir des "principes à géométrie variable", soulignant le fait qu’il avait été en position de victime dans l’affaire des écoutes de l’Elysée et demandé la condamnation des responsables des enregistrements "sur les mêmes fondements" que Liliane Bettencourt.

"Si vous autorisez la diffusion de propos volés sous prétexte qu’ils sont intéressants, vous allez laisser libre cours à une pratique qui se développera (...)", avait mis en garde Me Pascal Wilhelm, avocat de Patrice de Maistre.

Tous deux avaient souligné l’urgence de la décision de justice alors qu’il reste encore "au moins une quinzaine d’heures d’enregistrement" non diffusées et susceptibles de l’être.


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