Les Farc proposent un dialogue au nouveau président colombien Santos

mardi 17 août 2010.
Source : Le Figaro
 

La guérilla des Farc a proposé au président élu colombien Juan Manuel Santos de dialoguer pour trouver une solution politique à son long conflit armé.

"Ce que nous proposons aujourd’hui, une fois de plus, c’est de discuter (...) Nous sommes toujours attachés à la recherche de solutions politiques. Nous souhaitons que le gouvernement qui va prendre ses fonctions réfléchisse et cesse de mentir au pays", déclare Alfonso Cano, principal chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxiste), dans cette vidéo filmée en juillet 2010 dans les montagnes du pays andin...

Un accord militaire en question

Cette vidéo d’une demi-heure, diffusée sur le blog de la revue Resistencia, présentée comme un organe de diffusion des Farc par le ministère de la Défense, sort une semaine après que le président vénézuélien Hugo Chavez eut appelé les guérillas colombiennes à "reconsidérer leur stratégie armée".

Le futur vice-président de Juan Manuel Santos, Angelino Garzon, a déclaré en début de semaine qu’il "apprécie hautement" les propos de Chavez, chef de file de la gauche radicale régionale. Uribe a en revanche fustigé le "plan de paix" pour la Colombie, présenté à Quito par le Venezuela, qui a pour but selon lui de permettre aux rebelles de "reprendre leur souffle".

Cano, chef d’état-major des Farc depuis le décès en 2008 du fondateur de la guérilla Manuel Marulanda, souhaite notamment débattre de l’accord militaire conclu l’an dernier par Bogota, qui permet à l’armée américaine d’utiliser sept bases en territoire colombien. Il propose d’aborder de nombreux autres sujets (droits de l’homme, "prisonniers de guerre", propriété des terres...).

Les précédentes tentatives ont "échoué "par manque de volonté"

Santos a été le ministre de la Défense d’Uribe en 2006 à 2009. Il a porté des coups très durs à la guérilla, notamment avec la libération de 15 otages des Farc, dont l’ancienne candidate à la présidentielle franco-colombienne Ingrid Betancourt, en juillet 2008 ou le bombardement d’un campement des Farc en Equateur, quatre mois plus tôt.

Cette attaque avait coûté la vie à 25 personnes, dont le numéro deux des Farc, Raul Reyes, et provoqué une rupture des relations diplomatiques avec Quito pendant plus d’un an et demi.

Selon Cano, les précédentes tentatives de dialogue entre le pouvoir et la guérilla fondée en 1964 ont "échoué, car il n’y avait pas la volonté de trouver des solutions".

"Les innombrables gouvernements qui ont promis d’en finir avec le conflit armé par la voie militaire ont également échoué", a-t-il cependant ajouté. Les Farc sont encore actives sur près de 50% du territoire colombien et compteraient entre 7.500 et 10.000 combattants selon les estimations.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message