Woerth-Molex : Martin Malvy demande l’ouverture d’une enquête pour "savoir si il y a eu interférence"

samedi 21 août 2010.
 

Mélange des genres ? Eric de Sérigny, un conseiller "bénévole" du ministre du Travail Eric Woerth a été mis en cause pour sa possible implication dans le licenciement des représentants syndicaux de l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn fermée en septembre 2009 et pour ses liens avec le monde des affaires dans une enquête diffusée ce vendredi par France Inter.

Conseiller du Ministre depuis 2007, Eric de Serigny travaille pour la société en investissement financier Athéma. Une société qui collaborait avec les avocats de la direction de l’usine américaine Molex lors de la fermeture suivie de la délocalisation en 2009 aux Etats-Unis de la filiale de Villemur-sur-Tarn.

"Je pense que ça justifie une enquête pour savoir si, à l’époque, il y a eu interférence de la part d’un conseiller du ministre - même s’il ne figurait pas dans l’organigramme du ministère -auprès de milieux économiques liés de très près avec Molex", a réagi le président du Conseil Régional de Midi-Pyrénées Martin Malvy.

Pour mémoire, une polémique avait éclaté fin 2009 quand M. Woerth avait donné son aval, malgré l’avis de l’inspection du travail, au licenciement des représentants syndicaux de cette usine de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), fermée en septembre 2009 après onze mois de lutte du personnel.

"Je n’ai pas le fin mot de l’histoire. Mais nous avions été très surpris quand le ministre avait décidé de passer outre la décision de l’inspection du travail, tonne Martin Malvy. C’est excessivement rare. Et la décision et d’autant plus surprenante et choquante que le tribunal a donné par la suite raison aux salariés de Molex (lire Libé Toulouse du 24/02/2010).

"Je n’ai jamais évoqué ce dossier avec le Ministre", s’est défendu Eric de Serigny. Sur le dossier Molex, le ministère du Travail affirme pour sa part s’en être tenu au "strict respect" de la procédure prévue par le code du travail. La direction générale du travail a considéré que la cessation d’activité totale d’une entreprise constitue une cause économique de licenciement, ce qui était, en l’espèce, le cas de la SARL Molex", précise à l’agence France Presse la même source au Ministère du travail qui a récusé tout manquement.

"On est vraiment dans une histoire qui est pour le moins aujourd’hui douteuse, reprend Martin Malvy. Si ça doit être démontré, ce serait effectivement une ingérence inadmissible politique dans un dossier social".

Denis Parise, l’un des salariés protégés de Molex dont le Ministère du Travail avait autorisé le licenciement a depuis été élu au Conseil régional de Midi Pyrénées.

J-M.E avec AFP


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