Des dizaines de milliers de manifestants contre la politique sécuritaire du gouvernement ce 4 septembre 2010

mardi 7 septembre 2010.
Source : AFP
 

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi en France et en Europe contre la politique sécuritaire du gouvernement jugée "xénophobe" notamment à l’endroit des Roms, à l’appel d’associations, syndicats et partis de gauche.

Si, selon les organisateurs, les manifestations ont rassemblé au moins 100.000 personnes en France, dont la moitié en province, ce chiffre n’excède pas, selon le ministère de l’Intérieur, 77.300 manifestants.

Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a estimé qu’il s’agissait là "sans aucun doute d’une déception pour leurs organisateurs".

La mobilisation a été lancée à Paris en chanson par des artistes, parmi lesquels les chanteuses Jane Birkin et Jeanne Cherhal, venues interpréter "Les Petits Papiers", célèbre chanson de Serge Gainsbourg, sous les fenêtres du ministre de l’Immigration Eric Besson.

Elles ont ensuite rejoint le cortège parisien, ouvert symboliquement, vers 14H30 par les familles roms de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), dont le campement a été rasé le 12 août.

Il comprenait 12.000 personnes selon la police et 50.000 selon les organisateurs et s’est dispersé sans incident vers 18H30.

Le chant des stars

Jane Birkin, Jeanne Cherhal ou Agnès Jaoui, ont entonné "Les P’tits Papiers" de Gainsbourg devant le ministère de l’Immigration De nombreux responsables d’associations (LDH, Emmaüs, Dal, Attac, le Mrap, etc.), de syndicats (CGT, CFDT, FSU...) et de partis politiques de gauche marchaient sur des airs de musique tsigane.

"C’est pour moi une journée de combat contre le racisme et la xénophobie", a déclaré à l’AFP le maire de Paris Bertrand Delanoë : "Il faut se battre contre tout ce qui divise la société".

Défilaient également : Marie-George Buffet (PCF), Corinne Lepage, ex-ministre de l’Environnement, Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Cécile Duflot (les Verts), Bernard Thibault (CGT) et Olivier Besancenot (NPA).

Le secrétaire national de l’UMP chargé de la sécurité Eric Ciotti a au contraire estimé que ces manifestations traduisaient "une complaisance coupable à l’égard de ceux qui bafouent les lois de la République".

Dans son communiqué, Brice Hortefeux a ajouté : "Je poursuivrai mon action déterminée pour faire reculer toutes les formes de délinquance, défendre les droits des victimes et ce, sans jamais stigmatiser quelque communauté que ce soit".

D’autres cortèges se sont formés dans quelque 130 villes en France.

A Nantes, la manifestation a rassemblé 10.000 personnes selon les organisateurs (moitié moins selon la police). Le cortège était ouvert par des Roms et gens du voyage, derrière une banderole "Vivre ensemble libres, égaux et solidaires".

A Bordeaux, ils étaient 3.500 selon les organisateurs, 1.200 selon la police, avec une large banderole indiquant : "Halte au racisme - liberté, égalité, fraternité en danger".

Les manifestants lyonnais étaient entre 4.500 selon la police et 7.500 selon les organisateurs.

A Toulouse, 1.000 ou 3.000 personnes selon les sources défilaient derrière des slogans comme "Auvergnats, Maghrébins, nous sommes citoyens".

Dans le centre-ville de Strasbourg, 1.500 (selon la police) à 5.000 personnes (organisateurs) ont marché derrière des banderoles proclamant "Laissons-les grandir ici".

D’autres cortèges ont été recensés à Perpignan (400 ou 800 personnes), Rodez (200), Auch (300/400 personnes), Mantes-la-Jolie (100).

Des rassemblements ont également eu lieu devant des ambassades françaises de plusieurs pays de l’Union européenne.

A Bruxelles, une centaine de personnes dont des Roms portaient des banderoles disant "Sarkozy : Voulez-vous acheter un Rom ? 300 euros l’adulte, 100 euros l’enfant", en référence aux montants de "l’aide au retour".

En Espagne, à Madrid et Barcelone, de petits comités ont lu une lettre qui sera envoyée à l’ambassadeur de France pour demander le respect des droits de l’Homme.


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