Trois millions de manifestants ce 23 septembre dans 232 cortèges (réactions CGT, CFDT, Solidaires, FO et revue de presse)

mercredi 29 septembre 2010.
 

1) Une détermination qui se renforce (communiqué CGT)

La CGT se félicite de l’ampleur de la participation des salariés à la journée de grèves et de manifestations du 23 septembre 2010.

L’Elysée croit pouvoir s’appuyer sur les taux de grévistes officiels dans le secteur public pour considérer le mouvement de colère provoqué par la réforme des retraites en repli.

La réalité est toute autre.

La CGT recense aujourd’hui près de 3 millions de manifestants dans 232 manifestations, un engagement dans la lutte de nouveaux salariés du privé dont ceux issus de PME, des décisions d’arrêts de travail plus nombreuses que le 7 septembre, une présence plus marquée des jeunes et des femmes. Parallèlement, une forte majorité de français exprime un soutien à la mobilisation et aux initiatives de l’intersyndicale.

Il ne sert à rien de tergiverser. Le Président de la République et les parlementaires doivent prendre l’exacte mesure de l’exaspération provoquée par une loi inspirée exclusivement par les positions du Medef.

Ils doivent accepter d’ouvrir une réelle négociation sur les propositions alternatives susceptibles de garantir le financement des retraites et le maintien du droit au départ à 60 ans.

Toute autre attitude serait désormais susceptible de provoquer une crise sociale de grande ampleur.

En s’appuyant sur une mobilisation largement ancrée dans le pays, la CGT sera à l’initiative de débats conduisant les salariés du public et du privé, les retraités comme les plus jeunes à poursuivre la mobilisation unitaire par des actions dans les entreprises et les localités.

Elle appelle les salariés à s’organiser dans la CGT dans cette période cruciale pour l’avenir des droits sociaux.

La CGT va porter une nouvelle fois ses revendications sur les retraites le 29 septembre à l’euro manifestation à Bruxelles où tous les syndicats vont exprimer ensemble leur refus commun des plans de rigueur qui se multiplient dans plusieurs pays.

Prenons partout des initiatives ce jour là.

La CGT sera active lors de la réunion intersyndicale du 24 septembre pour dégager de nouvelles perspectives de luttes unitaires dès les prochains jours.

Montreuil, le 23 septembre 2010 – 18 heures

2) Pari gagné pour la mobilisation du 23 ! (communiqué CFDT)

2,9 millions de personnes ont manifesté, ce 23 septembre, contre le projet gouvernemental de réforme des retraites. Une fois de plus, la CFDT s’était mobilisée en nombre.

« Pari gagné ! », a déclaré François Chérèque, en tête du cortège parisien, rassemblé derrière une banderole « Retraites, emplois, salaires, un enjeu de société ». L’ampleur de la mobilisation a témoigné, une fois de plus, du soutien de la population à la démarche de l’intersyndicale. Si le nombre de grévistes était légèrement en baisse – les tensions sur le pouvoir d’achat rendent difficiles deux journées de salaire en moins dans un même mois –, le nombre de manifestants était à la hausse. 2,9 millions de personnes ont foulé les rues de quelque 230 villes pour dire leur refus des injustices portées par le projet gouvernemental de réforme des retraites : les carrières longues, la pénibilité, les polypensionnés, les carrières précaires et la situation spécifique des femmes.

CFDT en nombre

Comme lors de la précédente journée du 7 septembre, les cortèges CFDT étaient particulièrement fournis. Militants, adhérents et sympathisants des Services, de la Chimie-énergie, de l’éducation, de la métallurgie, du bâtiment avaient revêtus les chasubles, ponchos ou T-shirt, en fonction de la météo et ont fait entendre leur voix aux cris de « Une retraite juste, juste un droit ! ».

Pour François Chérèque , le message de cette nouvelle mobilisation est clair : « Le pari du gouvernement d’un affaiblissement du mouvement est perdu. » Gageons que les sénateurs ne pourront avoir été sourds aux échos de la manifestation parisienne, dont le cortège est passé devant le jardin du Luxembourg, qui abrite le Sénat, déployant une banderole : « Mesdames et Messieurs les sénateurs, ne votez pas cette réforme injuste ». Parce que la balle est désormais dans leur camp, l’intersyndicale compte bien maintenir la pression. Une réunion est prévue ce 24 septembre pour décider des suites à donner à la mobilisation.

3) La mobilisation s’amplifie, passons un cran de plus (Communiqué Solidaires)

Plus de 3 millions de manifestants, la mobilisation touche de nouveaux secteurs, notamment dans le privé, le projet de loi sur les retraites doit être retiré. Les manifestations confirment les sondages : une majorité des salariés du privé et du public, des jeunes, des chômeurs et des retraités, rejettent le cœur même de la réforme de Sarkozy et ne sont pas dupes de ses aménagements à la marge.

L’intoxication gouvernementale sur l’inéluctabilité du report à 62 ans de l’âge légal du droit au départ et à 67 ans pour une retraite sans décote ne fonctionne plus. L’aggravation des injustices et des inégalités engendrées par leur contre-réforme et le choix de faire supporter l’essentiel du financement par les salariés ne passent plus.

Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, l’idée qu’il existe des alternatives crédibles grandit de jour en jour notamment celles appuyées sur une nouvelle répartition des richesses pour maintenir et améliorer le système de retraites par répartition.

Pour imposer d’autres choix à ce gouvernement et au MEDEF, l’Union syndicale Solidaires appelle tous les salariés et salariées, chômeurs, jeunes, retraités, à mettre toutes leurs forces dans la bataille, à débattre partout de la nécessité d’un mouvement de grève prolongé.

L’intersyndicale se réunit ce vendredi 24 septembre pour décider de nouvelles mobilisations. Pour l’Union syndicale Solidaires le prochain rendez-vous doit avoir lieu avant les débats parlementaires au Sénat. La proposition de manifestations partout le week-end permettrait à toute la population de montrer son rejet du projet de loi.

C’est maintenant qu’il faut frapper fort pour inscrire une nouvelle page de conquêtes sociales.

4) NOUVELLE DÉMONSTRATION DE FORCE Communiqué Force Ouvrière)

La journée du 23 septembre a marqué une mobilisation plus importante que le 7 septembre. Incontestablement les manifestations ont été plus nombreuses et la participation de salariés – notamment d’entreprises privées – et de jeunes s’est accrue dans de nombreux départements.

Pour FO, la détermination des salariés exprimée ce 23 septembre marque un rejet profond du projet du gouvernement. Après le vote à l’Assemblée nationale et alors que doit s’engager le débat au Sénat, pour FO le retrait de ce projet pour une autre réforme, garante des droits des salariés, doit être affirmé plus fort encore.

Pour FO, la proposition d’une journée de grève interprofessionnelle dans l’unité devient en conséquence de plus en plus nécessaire, comme doit être réaffirmée l’unité d’action.

5) Toulouse : "effet de masse" réussi pour la mobilisation contre les retraites

par Libé Toulouse

MANIFESTATION. Toujours plus. La mobilisation contre la réforme des retraites est montée d’un cran ce jeudi à Toulouse : les organisateurs donnaient le chiffre de 120 000 personnes en fin de cortège contre 100 000 lors du rassemblement du 7 septembre dernier.

Du côté des fonctionnaires des RG, l’estimation est variable. A minima, ces derniers communiquent le chiffre de 25 000 personnes en début de manifestation. Et ils renvoient les observateurs vers la Préfecture en fin de parcours. "C’est tendu en haut lieu", glisse l’un des préposés au comptage des manifestants

"Manière d’accentuer l’effet de masse", les organisateurs avaient choisi les allées Jean-Jaurès comme lieu de rassemblement final. C’est réussi. A midi, après deux heures et demie d’un parcours débuté à 9h30 du matin, les "ramblas" de Toulouse » étaient effectivement pleines à craquer. "L’ambiance est combative. La mobilisation s’enracine", commente Gisèle Vidallet, secrétaire général CGT de la Haute-Garonne. Selon un sondage commandé par la CGT, 68% des français souhaitent que le gouvernement entame des négociations sur la réforme des retraites »...

J-M.E

5) Encore une forte mobilisation à Rennes pour "montrer qu’on n’est pas d’accord" par Libé Rennes

MANIFESTATION - Les manifestants se sont à nouveau mobilisés en nombre à Rennes, deux semaines après le dernier défilé qui avait rassemblé environ 35000 personnes. Dans la foule, rassemblée sous les bannières syndicales, encore beaucoup de fonctionnnaires mais aussi des employés du secteur privé qui ne se faisaient toutefois guère d’illusions sur l’impact de la mobilisation. Lire la suite...

“Les manifs, ils s’assoient dessus et aujourd’hui c’est un peu un baroud d’honneur, mais je suis quand même venu montrer que je ne suis pas d’accord avec la réforme, explique Loïc, 54 ans, employé de banque. L’âge ne doit pas être un butoir et jouer sur la durée de cotisations devrait suffire à maintenir le système. Et, puisque Sarkozy vient de redécouvrir la taxe Tobin pour aider les pays pauvres, on pourrait peut-être s’en servir aussi pour financer les retraites ?”

Au fronton du Théâtre National de Bretagne, scintillant sur le grand panneau d’annonces électroniques, les noms de spectacles ont été remplacés par le slogan du jour : “retraites : non à la réforme”. Surplombant les têtes, une pancarte proclame : “Les vieux au boulot, les jeunes à pôle emploi”.

“On se bat pour nos enfants”, confie en choeur Maryse, Cécile et Marie-Thérèse, toutes trois retraitées de France Telecom. “Il nous reste un peu de moralité”, précise Cécile, en ajoutant au problème des retraites ceux des jeunes qui doivent avoir “deux ou trois activités pour subvenir à leurs besoins”, des femmes de ménage qui sont “exploitées” et “le scandale du bouclier fiscal”.

Jean-Marc, 58 ans, employé dans un laboratoire d’analyses médicales, en est à sa troisième manif, mais reste dubitatif sur leur impact.

“Il faudrait prendre la manière forte avec une grève illimitée qui bloque le pays pour que ça bouge, dit t-il. Mais ce n’est pas non plus une solution...”

Une douzaine de caissières des magasins Carrefour de l’agglomération se sont également jointes au défilé et croient quant à elles que les manifestations peuvent encore faire bouger le gouvernement.

“On veut partir à 60 ans, martèle Laurence, 49 ans. On a toutes les mains abîmées et des problèmes de dos. On ne tiendra jamais jusqu’à 62 ans. Personnellement j’ai commencé à 18 ans, j’ai quatre enfants et je ne me suis jamais arrêtée. On a le droit aussi d’en profiter. surtout quand on sait que beaucoup d’entre nous meurent d’un cancer un ou deux ans après avoir pris leur retraite”.

PHA


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